New England Woman Suffrage Association

organisation américaine de défense et de promotion du droit de vote des femmes

La New England Woman Suffrage Association (NEWSA) est une organisation américaine fondée en 1868 et qui milite pour le droit de vote des femmes, se désintéressant des autres combats pour les droits des femmes[1]. Ses principaux meneurs sont Julia Ward Howe, Olympia Brown, sa première présidente, et Lucy Stone, qui prend sa suite à la présidence.

New England Woman Suffrage Association
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
(en) NEWSAVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Domaine d'activité
Pays
Julia Ward Howe, première présidente de la New England Woman Suffrage Association.

Historique

modifier
 
Lucy Stone, présidente de la NEWSA, ici entre 1840 et 1860

Contexte

modifier

La New England Woman Suffrage Association voit le jour alors que des désaccords apparaissent au sein du mouvement pour les droits des femmes, ainsi qu'entre une partie de celui-ci et le mouvement abolitionniste. Au cœur du désaccord : l'ordre dans lequel doivent intervenir l'émancipation des hommes afro-américains et celle des femmes. Les fondateurs de la New England Woman Suffrage Association adoptent le principe d'un premier combat pour le droit de vote des hommes noirs – jugé plus mobilisateur – auquel succéderait un second combat pour le suffrage des femmes, s'affirmant ainsi proche du Parti républicain, tandis que Susan B. Anthony et Elisabeth Cady Stanton exigent que le droit de vote soit donné de manière concomitante aux hommes afro-américains et aux femmes – il s'agit donc de mettre en place, d'emblée, le suffrage universel[2]. Les deux militantes reprochent ainsi au Parti républicain le XVe amendement, alors en discussion au Congrès, qui consacre uniquement le droit de vote des afro-américains[1].

Convention fondatrice

modifier

La New England Woman Suffrage Association est fondée le , le second et dernier jour d'une convention régionale sur les droits des femmes, qui se déroule à Boston (Massachusetts), où l'association prend par la suite ses quartiers[3],[4]. La NEWSA est la première organisation politique d'importance à avoir pour but le suffrage des femmes[5]. Elle s'est constituée à partir de mouvements régionaux, plusieurs mois avant la création de deux organisations nationales, la National Woman Suffrage Association et l'American Woman Suffrage Association. Le NEWSA a joué un rôle clé dans la formation de ces derniers et leur dirigeants lui sont partiellement communs.

À l'inverse de Susan B. Anthony et Elisabeth Cady Stanton, les planificateurs de la convention de la NEWSA essayent d'obtenir le soutien du Parti républicain : plusieurs élus de premier plan, parmi lesquels un sénateur du Massachusetts, assistent à cette convention fondatrice[2]. À cette occasion, Francis Bird, l'un des plus puissants politiciens républicains de l'État, affirme : « Le droit de vote des Noirs, qui est une question primordiale, devra être obtenu avant que le droit de vote des femmes puisse recevoir l'attention qu'il mérite[Note 1],[6]. »

À mesure que le passage du XVe amendement au Congrès apparaît comme certain, Lucy Stone, future présidente de l'association, fait part de sa préférence pour le droit de vote simultané des Noirs et des femmes, c'est-à-dire le suffrage universel. Malgré l'opposition, au sein même de la NEWSA, de Frederick Douglass, William Lloyd Garrison et Frances Harper, elle parvient à faire voter une résolution en ce sens[7]. Deux mois plus tard, toutefois, alors que le XVe amendement est mis en danger au Congrès, Lucy Stone se dédit et déclare que « la femme doit attendre le Noir »[Note 2],[8].

Activité

modifier

L'association est active jusqu'en 1920, lorsque le XIXe amendement de la Constitution des États-Unis garantit l'égalité des sexes sur le plan électoral.

Notes et références

modifier
  1. Citation originale : « Negro suffrage, being a paramount question, would have to be settled before woman suffrage could receive the attention it deserved »
  2. Citation originale : « Woman must wait for the Negro ».

Références

modifier
  1. a et b (en) Jone Johnson Lewis, « American Woman Suffrage Association », sur womenshistory.about.com (consulté le )
  2. a et b DuBois 1978, p. 165-166
  3. Kerr 1992, p. 145
  4. (en) « The Boston Woman's Rights Convention », The Woman's Advocate, Boston, vol. 1, no 1,‎ (lire en ligne)
  5. DuBois 1978, p. 168
  6. « Woman's Rights Convention », The New York Times,‎ , p. 1 cité dans DuBois 1978, p. 169
  7. Dudden 2011, p. 165
  8. « Stones Holding Their Peace » et « Lucy Stone and the Negro's Hour », Revolution, no 3, 4 février 1869. Cité dans Dudden 2011, p. 165

Pour approfondir

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.