Neuf préludes

œuvre pour orgue de Darius Milhaud

Les Neuf préludes, op. 231b, sont une œuvre pour orgue de Darius Milhaud composée en 1942.

Neuf préludes
op. 231b
Genre musique d'orgue
Nb. de mouvements 9
Musique Darius Milhaud
Durée approximative 15 min
Dates de composition 1942
Dédicataire M.D.M.
Création
Paris, concert La Chantrerie
Interprètes Marie-Louise Girod

Présentation

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Les Neuf préludes sont une adaptation pour orgue de courtes pages instrumentales composées en 1942 par Darius Milhaud comme musique de scène pour L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel[1].

En tant que préludes pour orgue, l'œuvre, écrite à Mills College et dédiée à M.D.M., est envoyée dès la fin 1944 à Henriette Puig-Roget, qui en donne une première audition durant l'hiver à Paris, au Palais de Chaillot. La création officielle du cycle se déroule en présence du compositeur salle Pleyel, au concert La Chantrerie, le , dans une interprétation de l'organiste Marie-Louise Girod[2],[3],[1].

Structure

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Les Neuf préludes, d'une durée moyenne d'exécution de quinze minutes environ[4], consistent en neuf pièces « d'une grande intensité d'atmosphère[5] » :

  • le 1er prélude, « en style d'imitation, utilise un langage modal en accord parfait avec l'ambiance médiévale du drame de Claudel[5] » ;
  • le 2e est une « pastorale qui déroule, sur un accompagnement obstiné, une mélodie naïve chantée par les jeux de flûtes[5] » ;
  • les 3e et 4e « rappellent étrangement, par leurs suites de quintes et leur rythme ternaire, les rondeaux d'Adam de la Halle. Un solo de « vox humana » vient en éclairer le trame harmonique[5] » ;
  • le 5e « accompagne un chant d'une apparente simplicité par de douloureux chromatismes[5] » ;
  • le 6e prélude « fait intervenir le plein-jeu, sur un rythme de jubilation à cinq croches, et contraste violemment avec les précédents comme aussi avec le suivant[5] » ;
  • le 7e égrène une « mélodie ingénue inspirée d'une chanson populaire française, ce qui rattache directement Milhaud à la lignée des Daquin et Dandrieu[5] », relève Marie-Rose Clouzot ;
  • le 8e expose « un curieux motif en tierces descendantes, puis ascendantes, qui sert de support à un chant large, presque grégorien[5] » ;
  • le 9e, « véritable Final, s'épanouit en de grands accords   avec d'intéressants déhanchements du rythme[5] ».

Pour le musicologue Gilles Cantagrel, les pièces, « variées, imaginatives, poétiques, [...] mériteraient d'être tirées de l'oubli par les organistes[4] ».

La partition est publiée par H.W. Gray (Belwin Mills)[6]. Dans le catalogue des œuvres de Darius Milhaud, les Neuf préludes portent le numéro d'opus 231b[7].

Discographie

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Références

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  1. a et b Cantagrel 1991, p. 595.
  2. Collaer 1982, p. 388-389.
  3. Clouzot 1974, p. 3.
  4. a et b Cantagrel 1991, p. 596.
  5. a b c d e f g h et i Clouzot 1974, p. 4.
  6. Collaer 1982, p. 389.
  7. Collaer 1982, p. 388.

Bibliographie

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  • Paul Collaer, Darius Milhaud : Nouvelle édition revue et augmentée, accompagnée du catalogue des œuvres et d'une discographie, Genève-Paris, Éditions Slatkine, , 617 p. (ISBN 2-05-100375-0).
  • Gilles Cantagrel, « Darius Milhaud », dans Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la musique d'orgue, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 840 p. (ISBN 2-213-02772-2), p. 595-596.
  • (fr + en) Marie-Rose Clouzot et George Baker (orgue), « Darius Milhaud : L'œuvre d'orgue », p. 3-5, Solstice (FYCD 916), 1974/2002 .

Liens externes

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