Nessos
Dans la mythologie grecque, Nessos ou Nessus (en grec ancien : Νέσσος / Néssos, en latin : Nessus) est un centaure, issu comme la plupart de ses congénères de l'union d'Ixion et Néphélé.
Mythe
modifierValerius Flaccus cite « le blanc Nessus » parmi les centaures combattant les Lapithes, mais il le décrit prenant la fuite.
Après la mort de Chiron et la dispersion des centaures, il se fixe sur les bords du fleuve Événos où, selon Apollodore (II, 7, 6) et Diodore, il vit en faisant payer la traversée aux voyageurs.
Mais il est surtout connu pour son affrontement avec Héraclès : alors que le héros, accompagné de sa femme Déjanire, cherche à traverser l'Événos, Nessos lui propose de se charger de Déjanire. Héraclès accepte, mais ayant traversé le fleuve, il entend les cris de sa femme dont Nessos essaie d'abuser sur l'autre rive. Il décoche alors une de ses flèches enduites du poison de l'Hydre de Lerne sur le centaure. Selon la version la plus populaire, rapportée par Ovide (Métamorphoses, IX, 130-133) :
« […] Nessus avec effort retire [la flèche]. Le sang jaillit de sa double blessure, et se mêle aux poisons de l'hydre dont le dard est souillé : « Ah ! du moins, dit-il en lui-même, ne mourons pas sans vengeance ! » Et il donne à Déjanire sa tunique ensanglantée, comme un don précieux qui peut fixer le cœur de son époux. »
— (trad. M.-G.-T. Villenave, Paris, 1806)
Les conséquences de cet épisode sont décrites notamment dans Les Trachiniennes de Sophocle : Déjanire, jalouse de l'amour de son mari pour Iole, décide de lui envoyer la tunique qui doit le rendre fidèle. Mais dès l'instant où il revêt la tunique, Héraclès sent sa peau le brûler sous l'effet du poison. Apprenant son erreur, Déjanire se suicide et Héraclès, ne pouvant supporter la douleur, fait dresser un bûcher sur le mont Œta où il meurt incinéré.
En référence à cette légende, l'expression « tunique de Nessus » désigne un cadeau empoisonné[2].
Notes
modifier- Fondazione Zeri
- Ainsi, lors des débats à l'Assemblée Nationale le , le député Jean Mallot compara le ministre Xavier Bertrand à Héraclès en faisant référence à ce mythe. Voir « Débats du 7 juillet 2008, 2e séance », Assemblée nationale, (consulté le ).
Sources
modifier- Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 5, 4 ; II, 7, 6).
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 36, 3-5).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (IX, 98-133).
- Sophocle, Les Trachiniennes [détail des éditions] [lire en ligne] (passim).
- Valerius Flaccus, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 147).
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierBibliographie
modifierF. Diez de Velasco, « Nessos », Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, Múnich-Zurich, Artemis Verlag, vol. VI, 1, 1992, p. 838-847 et vol. I, 2, 1992, p. 534-555.