La nambulite est un minéral de silicate de manganèse contenant du lithium et de formule chimique (Li,Na)Mn++4[Si5O14(OH)][2] ou LiMn2+4Si5O14(OH)[3]. Son nom rend hommage au minéralogiste Matsuo Nambu (né en 1917) de l'Université du Tōhoku au Japon, connu pour ses recherches sur le manganèse minéral[4]. Le minéral a été découvert pour la première fois dans la mine Funakozawa, dans le nord-est du Japon, un gisement de manganèse métasédimentaire[5]. La nambulite est considérée comme une gemme de collection.

Nambulite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Nambulite
Général
Symbole IMA Nbi
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique LiMn2+4Si5O14(OH)
Identification
Couleur brun rougeâtre à orange, jaune orangé
Système cristallin triclinique
Clivage parfait sur {001} ; {010}, {100} distincts
Échelle de Mohs 6,5
Trait jaune pâle
Éclat sous-vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,707, nβ = 1,710, nγ = 1,730

2V = 30° (mesurée), 44° (calculée)

Biréfringence δ = 0,023 – biaxe (+)
Dispersion optique r > v, faible
Spectre d'absorption (extinction optique) X'∧c = 19° sur {010}
Transparence oui
Propriétés chimiques
Densité 3,53 g/cm3 (mesurée), 3,55 g/cm3 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La nambulite se forme à partir de la réaction entre une solution hydrothermale et la rhodonite dans le remplissage des veines dans la roche encaissante[6]. Elle cristallise dans le système cristallin triclinique-pinacoïdal (ou triclinique-normal), ce qui signifie qu'il possède trois axes de longueur inégale (a, b, c), tous se coupant à des angles obliques (non perpendiculaires). La classe cristalline de 1, indique que tout point du cristal qui pivote à 360° puis complètement inversé rencontrera un point égal (mais opposé) sur le cristal (voir centrosymétrie)[7]. Le groupe d'espace est P1[8].

Les axes a, b et c ont des indices de réfraction différents : na =1,707, nb =1,710, nc =1,730[9]. L'indice de réfraction (RI) peut être défini comme n = c air/c minéral, où « n » est l'indice de réfraction et « c » est la vitesse de la lumière. La biréfringence maximale est de 0,023, c'est la différence entre les indices de réfraction le plus élevé nc et le plus bas na au sein du minéral.

Dans un milieu avec un indice de réfraction égal à 1,53, la nambulite présente un relief calculé de 1,71 à 1,73, ce qui lui confère un relief modéré à élevé. Celui-ci est déterminé par la différence entre l'indice de réfraction du minéral et celui du milieu, souvent constitué de baume du Canada ou d'un autre époxy avec un indice de réfraction d'environ 1,53 à 1,54[10].

La nambulite est un cristal anisotrope, ce qui signifie que la vitesse de la lumière qui traverse le cristal varie en fonction de la direction cristallographique. En revanche, un cristal isotrope comprend tous les cristaux isométriques, et la vitesse de la lumière est la même dans toutes les directions[10]. Le minéral présente un léger pléochroïsme qui est une propriété optique observée lors de l'observation d'un minéral au microscope sous lumière polarisée plane. Lorsque la platine du microscope est tournée, les couleurs observées se modifient. Ce changement de couleur est dû à l'absorption de différentes longueurs d'onde dans différentes directions, et la couleur du minéral dépend de son orientation cristallographique[10]. La nambulite forme une série chimique avec la natronumbalite[2].

On dénombre 17 gisements dans le monde en 2024[3] dont 9 en Europe et 4 au Japon.

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a et b (en) « Nambulite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  3. a et b (en) « Nambulite », sur Mindat.org (consulté le )
  4. (en) M. Yoshii, Y. Aoki et K. Maeda, « Nambulite, a new lithium- and sodium-bearing manganese silicate from the Funakozawa mine, northeastern Japan », Mineralogical Journal, vol. 7, no 1,‎ , p. 29–44 (DOI 10.2465/minerj1953.7.29, Bibcode 1972MinJ....7...29Y)
  5. (en) « Funakozawa mine, Ono, Hirono, Kunohe-gun, Iwate Prefecture, Japan », sur Mindat.org (consulté le )
  6. (en) Subir Mukhopadhyay, Kaushik Das et Masato Fukuoka, « Nambulite, (Li,Na)Mn4Si5O14(OH), in the Sausar Group of rocks in Central India », Journal of Mineralogical and Petrological Sciences, vol. 100, no 1,‎ , p. 26–30 (DOI 10.2465/jmps.100.26, Bibcode 2005JMPeS.100...26M, S2CID 140684834)
  7. (en) Dyar M. Darby et Mickey E. Gunter (ill. Dennis Tasa), Mineralogy and optical mineralogy, Chantilly, VA, Mineralogical Society of America, , 77–78 p. (ISBN 978-1-946850-02-7)
  8. (en) « Nambulite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  9. (de) « Mineralienatlas - Fossilienatlas », sur www.mineralienatlas.de (consulté le )
  10. a b et c (en) Cornelis Klein et Barbara Dutrow, The 23rd edition of the manual of mineral science : (after James D. Dana), Hoboken, N.J., 23rd, , 289–296 p. (ISBN 978-0471721574)

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