Mustapha Bouchelaghem

Mustapha Bouchelaghem (en arabe : مصطفى بوشلاغم), également connu sous le nom de Bey Bouchelaghem, de son vrai nom Mustapha ben Youcef, est le bey de l'Ouest de 1686 à 1737, connu pour avoir libéré Oran de l'occupation espagnole en 1708.

Mustapha Bouchelaghem
Bey de la Régence d'Alger
Image illustrative de l’article Mustapha Bouchelaghem
Inscription commémorative mentionnant le bey Mustapha ben Youcef conservée au Musée national Zabana d'Oran
Biographie
Nom de naissance Mustapha ben Youcef
Nom arabe مصطفى بوشلاغم
Date de décès
Lieu de décès Mostaganem
Fonction
Titre Bey de l'Ouest
Règne 1686 - 1737
Prédécesseur Chaban ez-Zenagui
Successeur Youcef Bey

Biographie

modifier
 
Mausolée du Bey Bouchlaghem et de sa femme Lalla Aïchouche à Mostaganem.

Mustapha ben Youcef descend d'une famille de notables de la Kalâa des Beni Rached, son père Youcef rejoint l'armée de la régence d'Alger et devient khalifah (lieutenant) du bey de Constantine pendant une période conséquente, avant de revenir s'installer à la Kalaa jusqu’à sa mort, laissant derrière lui une fille et huit garçons dont Mustapha est l'aîné[1].

Son nom complet est Mustapha ben Youcef Ben Mohamed ben Ishaq el-Mesrati[1]. Le surnom « Bouchelaghem », et sa version espagnole « El Bigotillos », est une épithète faisant référence à sa moustache[2].

Il est nommé bey en 1686, après que son prédécesseur Chaban ez-Zenagui se fait tuer pendant qu'il assiégeait Oran. Il transfère le siège du beylik de Mazouna à Mascara à cause de sa position centrale[3].

En 1703, les troupes espagnoles attaquent la tribu des Beni Ameur, fidèle à Alger, ce qui envenime les relations entre les deux pays[4]. À la suite de cela, Mustapha Bouchlaghem commence à harceler les espagnoles d'Oran et resserre le blocus de la ville, initialement avec ces propres troupes avant de recevoir de renforcement de la part du dey Mohamed Bektach[5]. Il s'empare de la ville d'Oran le et Mers el-Kébir tombe le . Mustapha Bouchlaghem transfère le siège de son beylik de Mascara à Oran[6].

En 1707, Mustapha entre en conflit avec le sultan alaouite Moulay Ismaïl qui essayait d'étendre son autorité sur l'ouest algérien. Avec l'aide des tribus locales comme les Beni Ameur, Mustapha parvient à infliger une défaite totale au sultan, qui doit renoncer à ses ambitions territoriales dans la région[7],[8].

En 1732, Oran et Mers el-Kébir sont de nouveau conquis par les espagnoles, Mustapha Bouchlaghem se retire à Mostaganem et reste bey pendant cinq ans jusqu'à sa mort en 1737[3].

Notes et références

modifier
  1. a et b (ar) Ben Aouda El M’zari, Tulu’ Sa’d As-Su’ud, t. I, Beyrouth, Dar al-Gharb al-Islami, , 405 p. (lire en ligne), p. 274-276
  2. Nordine Malki, Razzia, butin et esclavage dans l'Oranie du XVIe siècle: d'après le manuscrit de Diego Suárez, Éditions Dar el gharb, (ISBN 978-9961-54-219-4, lire en ligne), p. 42
  3. a et b Walsin Esterhazy, De la domination turque dans l'ancienne régence d'Alger, Paris, Charles Gosselin, , 338 p. (ISBN 9780483833005, lire en ligne), p. 169-175
  4. Ismet Terki Hassaine, « Oran au xviiie siècle : du désarroi à la clairvoyance politique de l’Espagne », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos 23-24,‎ , p. 197–222 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.5625, lire en ligne)
  5. Abdelkader El Mecherfi (trad. Marcel Bodin), « Notice historique sur les Arabes soumis aux Espagnols pendant leur occupation d'Oran », Revue africaine : Bulletin de la Société historique algérienne, no 319,‎ , p. 258 (lire en ligne)
  6. Ismaël Hamet, Histoire du Maghreb : cours professé à l'Institut des hautes études marocaines, Paris, Ernest Leroux, , 590 p. (lire en ligne), p. 258
  7. Ministère de la Guerre, Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie en 1841, Paris, Imprimerie royale, , 445 p. (lire en ligne), p. 413
  8. Gilbert Jacqueton, Adolphe Joanne et Stéphane Gsell, Algérie et Tunisie, Paris, Hachette et Compagnie, (lire en ligne), p. 73

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier