Mostefa Ben Boulaïd
Mostefa Ben Boulaïd (en arabe : مصطفى بن بولعيد, en berbère : ⵎⵓⵚⵟⴰⴼⴰ ⴰⵜ ⴱⵓⵍⵄⵉⴷ, Musṭafa Ath Bulɛid), né le à Arris (Algérie française) et mort le dans le massif des Aurès (Algérie française), est un militant nationaliste algérien, un des fondateurs du Front de libération nationale en 1954, commandant de la zone Aurès au début de la guerre d'Algérie[1],[2].
Mostefa Ben Boulaïd مصطفى بن بولعيد (ar) ⵎⵓⵚⵟⴰⴼⴰ ⴰⵜ ⴱⵓⵍⵄⵉⴷ (ber) | ||
Surnom | « Lion des Aurès » | |
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Naissance | Arris (Algérie) |
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Décès | (à 39 ans) Nara, Menaa (Algérie) Mort au combat |
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Origine | Algérie | |
Allégeance | Front de libération nationale | |
Arme | Armée de libération nationale | |
Grade | Adjudant (armée française) Chef de zone (ALN) |
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Années de service | 1939 – 1956 | |
Commandement | Wilaya I | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
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Faits d'armes | Campagne d'Italie Bataille d’Ifri el blah Bataille d'Ahmar Khaddou |
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Distinctions | Croix de guerre Médaille militaire (Armée française) |
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Hommages | 1er novembre | |
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Biographie
modifierOrigines et formation
modifierMostefa Ben Boulaïd est issu d'une famille chaouie aisée d'Arris, chef-lieu de la commune mixte de l'Aurès.
En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il se distingue par son courage pendant la campagne d'Italie, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre 1939-1945[3].
- Le militant nationaliste (1945-1954)
Démobilisé avec le grade d'adjudant, il regagne sa ville natale, où il milite dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, puis du MTLD. Il joue un rôle important dans l'OS, branche armée clandestine du parti, au sein de laquelle il mène une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il commence à se procurer des armes en les achetant avec ses propres deniers et participe à l'hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervise personnellement la distribution des armes à ces militants. En 1947, il participe aux élections à l'Assemblée algérienne et obtient une large victoire. Cependant, les résultats sont falsifiés par les autorités françaises[4].
Membre du comité central du PPA-MTLD, il rompt avec les membres de ce comité lors de la crise qui oppose les centralistes à Messali Hadj[5].
- Aux origines du FLN (1954)
En , il est l'un des fondateurs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) et préside la « réunion des 22 » du dans une villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche à Alger, vingt-deux Algériens se prononcent « pour la révolution illimitée jusqu'à l'indépendance totale », qui vise à établir une vision uniforme autour de la question du déclenchement de la lutte armée. En , lorsque le CRUA devient le Front de libération nationale (FLN), il est l'un des membres du « Comité des six » chefs insurrectionnels (avec Mohammed Boudiaf , Larbi Ben M'hidi, Rabah Bitat, Didouche Mourad et Krim Belkacem) et responsable de la zone I (Aurès)[6].
- Le combattant (1954-1956)
Il dirige les opérations du (Toussaint rouge) dans l'Aurès, région qui joue un rôle particulièrement important dans cette journée marquant le début de la guerre d'Algérie et qui va subir dès les premiers mois une très forte répression[7].
En 1955, il se rend en Libye pour approvisionner les militants en armes et participe aux deux batailles d’Ifri el blah et Ahmar Khaddou.
Il est arrêté le en Tunisie, ses avocats sont deux militants anticolonialistes français Yves Dechezelles et Pierre Stibbe. Condamné à mort par le tribunal de Constantine, il est incarcéré à la prison centrale de Constantine. Il s'en évade en avec plusieurs autres détenus dont Tahar Zbiri[8], grâce à la complicité d'un gardien de prison, Djaffer Chérif, lui aussi chaoui. Durant cette évasion, un de ses compagnons chute, se blesse et, repris, sera ensuite guillotiné. C'est en commun accord, au tirage au sort, que l'ordre d'évasion s'est déroulé[9].
Revenu dans le maquis, Mostefa Ben Boulaïd est tué le avec un de ses proches collaborateurs, Abdelhamid Lamrani (le frère de Laïd Lamrani) à la suite de l'explosion d'un poste radio piégé parachuté par l'armée française[10].
Décorations
modifierHommages
modifierHéros national de l'Algérie, sa mémoire est honorée par un buste sur les places principales de Batna et d'Arris.
Lieux et infrastructures
modifierUn certain nombre de lieux et établissements portent son nom :
- Une allée à Batna et une autre à Oran
- Un boulevard emblématique à Alger (Sidi M'Hamed)
- Une des plus grandes avenues d'Annaba, boulevard Bertagna, qui relie le Cours de la Révolution (anciennement Cours Bertagna) aux quartiers Saint-Cloud, Plaisance et Kouba, et aux plages de Chapuis et Toche
- Une école moyenne à Annaba
- Un lycée à Batna et un autre à Aïn El Hammam
- Une école primaire à Mohammadia (Alger)
- L'Aéroport de Batna porte son nom à compter de 1998[11].
- L'hôpital à Blida est baptisé à son honneur[12].
- L'Université Batna 2 est baptisée à son nom[13].
- Le poste-frontière entre l'Algérie et la Mauritanie porte son nom[14].
Cinéma
modifier- En 2007, Ahmed Rachedi tourne un film de lui sous le nom de Mostefa Ben Boulaïd, dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 », produit avec la collaboration du ministère des Moudjahidine, du ministère de la culture et de l'entreprise « Missane Balkis films »[15].
Notes et références
modifier- « Les Martyrs de la Révolution », sur poste.dz (consulté le )
- « Mostefa Ben Boulaïd (1917-1956) : la disparition d'un géant de l'histoire de l'Algérie », sur djazairess.com, (consulté le )
- « Mostefa Ben Boulaïd (1917-1956) : la disparition d’un géant de l’histoire de l’Algérie », sur inumiden.com, (consulté le )
- « Mostefa Benboulaïd, une personnalité exceptionnelle et un modèle de bravoure », sur aps.dz, (consulté le )
- « Mostefa Ben Boulaïd, une grande figure algérienne », sur lematindz.net, (consulté le )
- « Cela s’est passé un 5 février 1917 Naissance de Mostefa Ben Boulaid », sur babzman.com, (consulté le )
- Feïza Ben Mohamed, « Il y a 67 ans, la Toussaint rouge en Algérie », sur aa.com, (consulté le )
- Tahar Zbiri est un des auteurs du coup d'État manqué contre Houari Boumédiène en 1967.
- « Faits historiques // 11 février 1955 , L’arrestation de Mostefa Benboulaïd en Tunisie », sur elwatan.com, (consulté le )
- Mohamed TOUATII, « Il y a 65 ans il tombait au champ d'honneur, Ben Boulaïd le magnifique », sur lexpressiondz.com, (consulté le )
- « Aéroport de Batna – Mostepha Ben Boulaid », sur annuaire-airvol.com (consulté le )
- « Blida : Extension de l'hôpital Ben Boulaïd », sur santé santetropicale.com, (consulté le )
- « L’université de Batna 2 baptisée du nom du chahid Mostefa Benboulaïd », sur algerie360.com, (consulté le )
- « Tindouf: les postes frontaliers entre l'Algérie et la Mauritanie réceptionnés octobre prochain », sur aps.dz, (consulté le )
- « Long métrage de 2009 Mostefa Ben Boulaïd », sur africultures.com (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Pierre Marin (préf. Jean Deleplanque), Au forgeron de Batna, Paris, L'Harmattan, coll. « Graveurs de mémoire », , 493 p. (ISBN 2-7475-9311-8, OCLC 123475998, lire en ligne)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Biographie sur Algérie-Monde.com
- Galerie photo Elias Filali Pbase
- Qui a tué Ben Boulaid ? sur lematindz.net
- Le film sur Mostefa Ben Boulaïd