Musée suisse du jeu
Situé à La Tour-de-Peilz sur les rives du Léman, le Musée suisse du jeu (officiellement Musée Suisse du Jeu) se consacre à la conservation, la recherche, et la diffusion des formes multiples de jeux de société.
Type |
Institution patrimoniale (en), institution culturelle |
---|---|
Ouverture |
1987 |
Surface |
550 m² |
Visiteurs par an |
15 000 |
Site web |
Collections |
jeux de société |
---|---|
Nombre d'objets |
12 000 |
Protection |
Bien culturel suisse d'importance régionale (d) |
---|
Pays |
Suisse |
---|---|
Division administrative | |
Commune | |
Adresse |
Au Château CH-1814 La Tour-de-Peilz |
Coordonnées |
À la différence de plusieurs autres musées dans le monde, le Musée suisse du jeu distingue le « jeu » du « jouet » et ne collectionne pas ces derniers (poupées, modélisme, etc.). Inauguré en 1987, il est la plus ancienne et la seule institution de ce type en Europe. La collection, comprenant plus de 12 000 pièces, s’étend de l’Antiquité à nos jours et compte des jeux du monde entier[1].
Histoire du musée
modifierEn 1979, après une votation populaire[2], la municipalité de La Tour-de-Peilz fait l’acquisition du château de La Tour-de-Peilz et décide de l'ouvrir au public en y créant un espace de loisirs et de rencontres consacré au monde du jeu. Elle confie la mission d’aménager et d’animer les lieux à l’Association des amis du château. Une première exposition intitulée « Jeux de tables et damiers » est organisée en .
La commune mandate ensuite Michel Etter, professeur de travaux manuels à l’École supérieure de la Tour-de-Peilz, en lui donnant la mission de créer le concept du musée et d’acquérir une collection de jeux.
Le musée est officiellement inauguré le 16 mai 1987[3]. Projet novateur[non neutre], il devient rapidement renommé[réf. nécessaire]. En effet, jusque-là personne en Suisse n’avait songé à conserver les souvenirs importants que sont les jeux de l’enfance et de l’âge adulte[réf. nécessaire]. En 1989, il obtient une mention spéciale dans le cadre du prix européen du musée de l’année « pour la parfaite intégration de ses vitrines ultramodernes dans le décor moyenâgeux du château »[4].
Au début des années 1990, la surface d'exposition passe à 530 m2 grâce à l'aménagement des combles du château[5].
En 2003, le musée et ses collections passent dans les mains de la Fondation du Musée suisse du jeu.
Accusant une forte baisse de fréquentation depuis 2008, le musée envisage de réaliser une nouvelle scénographie[6]. Sa mise en place a pris du retard en raison des travaux de rénovation du château, qui permettront d'augmenter la surface de musée pour la porter à plus de 900 m2[7].
Conservateurs
modifier- Depuis avril 2023 : Selim Krichane[8]
- 2002 - mars 2023 : Ulrich Schädler, archéologue et ludographe[9],[10]
- 1999 - 2001 : Flavio Santi, historien[11]
- 1993 - 1998 : Marimée Montalbetti[12],[13]
- 1990 - 1993 : Philippe Addor[14]
- 1987 - 1990 : Michel Etter[2],[15]
Budget
modifier- 1993 : 650 000 francs environ (quelque 100 000 francs d'entrée ; solde : subventions de la commune, dons et aides)[16]
- 1998 : 500 000 francs pour 25 collaborateurs[17]
- 2017 : 1,1 million de francs (deux tiers de revenu et un tiers de subventions)[18]
Fréquentation
modifierExpositions
modifierExposition permanente
modifierL’exposition permanente propose un panorama du monde du jeu, de l’Antiquité à nos jours et à travers différentes typologies de jeux. Le parcours de l’exposition se déroule en dix étapes :
- Voyajeux (jeux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud) ;
- Retour à la case départ (jeux de l’Antiquité) ;
- Les jeux européens avant l’industrialisation ;
- Cartes à jouer – jeux de cartes
- Le corps en jeu (les jeux d’adresse)
- Inde – pays des jeux
- Le marché des jeux ;
- « Ye Olde Castle » - les jeux des pubs anglais ;
- Gagnez le gros lot ! (lotos et loteries) ;
- Jeux de plein air.
Depuis 2007, le musée est agrémenté d’un parcours ludique de jeux de plein air qui invite à une promenade dans les jardins du château.
Expositions temporaires
modifier- 1988 « Rêves de pierre »
- 1989 « Jeux d’échecs : objet d’art »
- 1990 « La Suisse en jeu »
- 1990 « Jeu : tu, ils collectionnent… »
- 1991 « Jeux de billes et de boules... du hasard au calcul »[5]
- 1992 « Chance, les jeux de hasard pur »[19]
- 1993 « Loterie »
- 1995 « Hist(oie)res »
- 1998 « Le jeu d’échecs céramique »
- 1998 « Abattre pour gagner »[20]
- 2000 « Construire, une passion »[21]
- 2000 « L’Art de jouer »[22]
- 2001 « B.D. un monde en jeux »[23]
- 2001 « Billard : sport ou jeu ? »[24]
- 2002 « Le corps en jeu »[25]
- 2004 « Kempelen – Echecs-o-mat »
- 2004/5 « Americanopoly »[26]
- 2005/6 « Au fil du monde. Les jeux de ficelle »
- 2007 « Premio Archimede »
- 2008/9 « Le jeu discret de la Bourgeoisie. Deux siècles de culture ludique européenne »
- 2009 « Instant Chess », œuvres réalisées par les étudiants de la Haute École du Liechtenstein
- 2009/10 « Montagne et jeux. Entre cimes et neige à travers les jeux de société »
- 2010/11 « UKIYO-E. Estampes japonaises de Go de la collection Erwin Gerstorfer »
- 2011 « Premio Archimede »
- 2011/12 « Ecce Homo Ludens. Le jeu dans l'art contemporain »
- 2012 « Créateurs de chances. Les loteries en Europe »
- 2013 « La création de jeux, passion ou travail »
- 2014 « Le Tarot révélé. Jeu et divination »
- 2014 « Le jeu et l'Histoire se rencontrent. La Première Guerre Mondiale »
- 2015 « Veni, Vidi, Ludique ». Jouer avec l'Antiquité
- 2015/6 « Jeux du Château d'Hauteville. La vie ludique de Château autour de 1800 »
- 2015/16 « Le Mah-jong dans tous les sens »
- 2016 « La Vie Sauve » Présentation du plus grand puzzle du monde
- 2016 « Le collectionneur voyageur ». La collection d'échecs d'André Curchod
- 2016/17 « So British! » Les jeux anglais[27]
- 2018/19 « Albert Smith. Le spectacle du Mont-Blanc »
Bibliothèque
modifierLa bibliothèque spécialisée comprend quelque 5 000 ouvrages.[réf. nécessaire]
La collection de livres et le fonds de correspondance de Ken Whyld, historien anglais du jeu d’échecs mort en 2003[28], ainsi que les fonds de David Pritchard et de Jean-Marie Lhôte en font partie[réf. nécessaire].
Activités
modifierEn dehors de l’exposition permanente et des expositions temporaires, le musée propose des ateliers pédagogiques pour les enfants, les adultes et les entreprises. Un dossier pédagogique est à la disposition des enseignants. Des événements réguliers y ont également lieu, comme le Tournoi international d’awélé[29] ou la rencontre annuelle des créateurs suisses de jeux[30]. Les prototypes lauréats du concours de créateurs de jeux « Premio Archimede »[31] sont exposés au musée.
Depuis , Le Château des Jeux, événement organisé un dimanche par an, réunit éditeurs de jeux, associations de jeux, exploitants de jeux et un large public.
Publications
modifier- Roger Kaysel et al., La Suisse en jeu, 1989 (ISBN 3-85545-037-4).
- Michel Etter, Jeux d’échecs : objets d’art, 1989 (ISBN 288375005X).
- Michel Etter, Jeu : tu, ils collectionnent, 1990 (OCLC 756977640).
- Philippe Addor, Jeux de billes et de boules, 1991 (ISBN 2-88375-007-6).
- Philippe Addor et al., Chance : les jeux de hasard pur, 1992.
- Marimée Montalbetti, HistOIEres, 1995 (ISBN 2-88375-008-4).
- Bernard Giry et al., L’art de jouer, 2000 (ISBN 2-9514573-2-4).
- Bruce Whitehill, Americanopoly, 2004 (ISBN 2-88375-009-2).
- Ernst Strouhal et Brigitte Felderer, Kempelen. Échecs-o-mat - Schachautomat, 2004.
- Jeux de l’humanité, 5 000 ans d’histoire culturelle des jeux de société, Ulrich Schädler (ed.), 2007 (ISBN 978-2-8321-0298-5).
- Spiele der Menschheit, 5000 Jahre Kulturgeschichte der Gesellschaftsspiele, Ulrich Schädler (ed.), 2007 (ISBN 978-3-89678-615-9).
- Créateurs de Chances. Les loteries en Europe, Ulrich Schädler (éd.), 2012 (ISBN 978-2-88375-025-8).
- Thierry Depaulis, Le Tarot révélé, 2013 (ISBN 978-2-88375-013-5).
- Mah jong, le jeu, Jennifer Genovese (éd.), 2015 (ISBN 978-2809711240).
Notes et références
modifier- Ulrich Schädler, « Un château pour les jeux: le Musée Suisse du Jeu », Histoire antique et médiévale, Hors séerie n° 33, décembre 2012, p. 74-76 (ISSN 1632-0859)
- Nicolas Dufour, « Nouvelle donne pour le Musée suisse du jeu », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Bertrand Dubois, « Musée suisse du jeu à la Tour : Réclame des PTT », 24 heures, , p. 21 (lire en ligne)
- « Une mention spéciale », 24 heures, , p. 25 (lire en ligne)
- Bertrand Dubois, « Musée suisse du jeu à la Tour-de-Peilz : De quoi en perdre la boule », 24 heures, , p. 33 (lire en ligne)
- Ulrich Schädler, « Un château pour les jeux et unique au monde: le Musée Suisse du Jeu », Spielinfo 2, juin 2019, p.58-59
- Stéphanie Arboit, « La Tour-de-Peilz – Vieillot, le Musée suisse du jeu est la cible de critiques », sur 24 heures, (consulté le ).
- Stéphanie Arboit, « Portrait de Selim Krichane – Le jeu sous toutes ses formes comme terrain de recherche », sur 24 heures, (consulté le )
- Karim Di Matteo, « L’archéologue qui rêve La Tour-de-Peilz en référence mondiale du jeu », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
- (de) Ursula Zeller, « Ursula Zeller trifft Ulrich Schädler », museums.ch, , p. 110-111 (ISSN 1661-9498, lire en ligne)
- Anna Hohler, « Le Musée suisse du jeu orphelin après le départ imprévu de son conservateur », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Ariane Racine, « Enfants. Les jouets les plus marquants de ce siècle ne se sont jamais démodés, par Adriane Racine », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Guy-Olivier Chappuis, « Le Musée suisse du jeu change de tête sans la perdre », 24 heures, (consulté le ), p. 33
- Agence Air, « Musée du jeu : le conservateur s'en va », 24 heures, (consulté le ), p. 21
- P. Me., « Le conservateur s'en va », 24 heures, , p. 19 (lire en ligne)
- Guy-Olivier Chappuis, « Le Musée du jeu de La Tour-de-Peilz a atteint une taille désormais critique », 24 heures, , p. 19 (lire en ligne)
- Céline Goumaz, « Le Musée suisse du jeu mise sur la passion d'un Valaisan », 24 heures, (lire en ligne)
- Claude Béda, « Le Musée suisse du jeu ne sert pas qu’à s’amuser », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne , consulté le )
- Guy-Olivier Chappuis, « Osez tout risquer à La-Tour-de-Peilz ! », 24 heures, , p. 57 (lire en ligne)
- Elisabeth Chardon, « Exposition. De la guerre des boutons à la guerre des étoiles », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Céline Goumaz, « La passion des jeux de construction », 24 heures, , p. 28 (lire en ligne)
- Anna Hohler, « «L'Art de jouer» avec les références », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Ariel Herbez, « Du jeu dans les cases à Vevey », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Céline Goumaz, « Le billard se met à table », 24 heures, , p. 21 (lire en ligne)
- Céline Goumaz, « Le corps en jeux », 24 heures, , p. 23 (lire en ligne)
- Nicolas Dufour, « Le Musée du jeu révèle la puissance ludique des USA », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Romain Michaud, « Le Musée suisse du jeu prend des accents anglais », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne , consulté le )
- « Ken Whyld, 1926-2003 - kwabc.org (en) », sur www.kwabc.org, (consulté le )
- Anna Lietti, « Un tournoi au sommet », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- Claude Béda, « Le Musée suisse du jeu de La Tour-de-Peilz accueille les créateurs », 24 heures, (ISSN 1424-4039, lire en ligne , consulté le )
- studiogiochi.com.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier