Musée archéologique national des Marches
Le musée archéologique national des Marches (en italien : Museo archeologico nazionale delle Marche) est situé à Ancône, au sein du palazzo Ferretti. Il documente la préhistoire et la protohistoire du territoire des Marches, il possède ainsi de riches collections relatives aux civilisations grecque, romaine et à la culture des Gaulois senones. Les expositions sur les Picéniens forment la collection existante la plus complète ; de par la richesse de ses collections, le musée est l'un des plus importants musées archéologiques en Italie[2].
Type |
Musée archéologique, musée national italien (d), musée d'art, musée du ministère italien de la Culture (d) |
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Ouverture | |
Surface |
5 177 m2, 2 997 m2 |
Visiteurs par an |
13 195 ([1]) |
Effectif |
32 employés () |
Site web |
Collections | |
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Nombre d'objets |
Protection |
Bien culturel italien (d) |
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Pays | |
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Commune | |
Adresse |
Via Ferretti 6 |
Coordonnées |
Histoire du musée
modifierMise en place de l'institution et premiers développements
modifierLe musée, sous le nom de Gabinetto paleoetnografico ed archeologico delle Marche (« Cabinet paléoethnographique et archéologique des Marches »), a été institué en 1863 par la Commission Royale de conservation des Marches[3].
Ensuite, les collections archéologiques ont été étendues par Carisio Ciavarini (it) (1837-1905), et placées dans le bâtiment de l'école technique royale, via San Martino[3] , où le musée a été installé de 1868 à 1877. Il a ensuite été transféré au Palazzo degli Anziani (it) et de là, en , dans l'ancien couvent San Domenico. Il a été transféré la fois suivante, en , dans les salles les plus spacieuses de l'ancienne Église des Saints Pellegrino et Teresa (it) (le Couvent des Carmes d'Ancône), dans la via Duomo.
Musée National
modifierEn 1906, grâce à la richesse et à la représentativité de ses collections, l'institution a obtenu la reconnaissance de l'État[3] et modifie son intitulé en Musée Archéologique National des Marches. La reconnaissance de l'intérêt national ne doit pas être sous-estimée, à l'époque il n'y avait que neuf musées archéologiques italiens nationaux (trois à Rome, ceux de Naples, Florence, Cagliari, Tarente, Parme et le Musée Concordiense de Portogruaro). Avec le musée d'Ancône et de la Matera (le Musée archéologique national Domenico Ridola (it) ouvert en ), les musées archéologiques nationaux sont devenus onze jusqu'après la Seconde Guerre mondiale[4].
Au couvent de San Francesco alle Scale
modifierLe musée est resté au couvent des Carmes jusqu'en , quand il a été déplacé dans les chambres spacieuses du couvent de San Francesco alle Scale (it) et inauguré le 9 octobre devant le roi Victor-Emmanuel III[3],[5]. Selon les critères de l'époque, les cloîtres ont été transformés en jardins fleuris et les meubles ont été faits par des ébénistes qualifiés[Note 1]. Il y avait alors trois sections : préhistorique, picènienne et gauloise, et des secteurs spécifiques ont été consacrées à la collection de pièces de monnaie et aux riches collections de la nécropole picénienne de Numana[Note 2] et de la ville gréco-romaine d'Ancône[3].
Durant la Seconde Guerre mondiale, le , le bâtiment a été fortement endommagé par les bombardements[5], causant des dommages aux collections qui, de manière inconsidérée, n'avaient pas été envoyés dans les magasins mis en place par le surintendant Pasquale Rotondi (it) (1909-1991) à Sassocorvaro[7]. La réouverture après la guerre ne fut donc pas immédiatement possible.
Au Palazzo Ferretti
modifierLa réouverture du Musée archéologique national des Marches a dû attendre , quand il a été transféré dans le prestigieux Palazzo Ferretti. Le fort tremblement de terre qui a frappé Ancône en a obligé l'institution à une nouvelle fermeture, qui a duré jusqu'en [8]. Depuis cette date, le musée a rouvert ses sections progressivement, à partir des sections préhistoire et protohistoire, pour continuer avec celles de l'âge du cuivre et de l'âge du bronze, hellénistique et enfin (partiellement) la section romaine. En , doivent encore être rouvertes la section concernant le haut Moyen Âge et la riche collection numismatique. La réouverture de la section romaine doit également être complétée[8].
- La collection des bronzes dorés de Pergola
Cette collection comprend quatre œuvres en bronze doré dont un cavalier, un équidé, une femme et le bas d'une sculpture laissant apparaître les plis d'une toge. Certaines portions de ces artefacts sont manquant, cependant l'ensemble des quatre pièces présente un bon état de conservation[9],[10],[11].
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Acheminement des bronzes de Pergola
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Ici : détails du cavalier.
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Vue d'ensemble de la collection
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Les bronzes de Pergola sur le toit du
Le rôle du musée pour la protection du patrimoine archéologique régional
modifierLe musée s'est toujours investi dans la lutte contre le trafic d'objets de collection à l'étranger, comme dans toute l'Italie, plus particulièrement naturellement sur le territoire des Marches.
La récupération des bronzes dorés de Cartoceto di Pergola en 1946 en est un parfait exemple. À la suite du signalement du chanoine Giovanni Vernarecci, et en dépit des difficultés découlant des bombardements qui avaient ruiné le musée, Nereo Alfieri, inspecteur de la "Soprintendenza alle antichità delle Marche" s'est rendu sur les lieux de la découverte de fragments de bronze doré et en a pris possession au nom de l'État alors que le propriétaire était parti à Rome en urgence, dans l'intention de contacter le marché clandestin des antiquités. L'employé a ensuite fait en sorte de prendre livraison des autres fragments du groupe sculpté que leur propriétaire avait préalablement dissimulé. Dès qu'il le fut possible, à partir de 1959, le Musée put ainsi montrer au public le célèbre groupe de statues[12],[13].
Les Collections
modifierSection Préhistoire et âge du bronze
modifierLa section Préhistoire comprend quatre secteurs, dédiés au paléolithique, au néolithique, au chalcolithique et à l'âge du bronze[Note 5].
- La collection des bronzes de Luristanie
En , un imposant gisement a été dégagé lors d'une exploration archéologique au Sud de la région des Marches[15]. Ces objets, exhumés par l'archéologue italien Giuliano de Marinis, sont pour la plupart constitués de bronze, hormis quelques-uns, des épées, confectionnés en fer[15]. L'essentiel du gisement est composé de figurines de formes zoomorphes ou anthropomorphes, ainsi d'ustensiles domestiques, tels que des cruches, des chaudrons, des gobelets ou encore des louches. Au nombre de 55, ces artéfacts sont identifiés comme appartenant à la civilisation Kassite de Luristanie[Note 6],[15]. Ce dépôt est attribué pour une période allant du IIIe au Ier millénaire av. J.-C.[15]. Les vestiges antiques sont dans un premier temps acheminés au Musée archéologique national de Florence afin d'y être restaurés. Ils sont ultérieurement transférés au Musée archéologique d'Ancône pour y être répertoriés, conservés et enfin exposés[15].
Section Protohistoire et âge du fer
modifierLa section décrit les civilisations protohistoriques qui ont affecté les Marches pendant l'Âge du Fer : la civilisation Picenienne, réparties dans toute la région du IXe au IIIe siècle av. J.-C. et celle des Gaulois, qui ont envahi le territoire nord-picenien au cours du IVe siècle av. J.-C.
Section grecque et hellénistique
modifierSection villanovienne et étrusque
modifier- Collection villanovienne et étrusque
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Heaume à crête étrusque d'époque villanovienne.
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Id.
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Id.
Section romaine
modifierSection du haut Moyen Âge
modifierCollection numismatique
modifierPaléontologie
modifierRéouverture des collections depuis 1972
modifierLe Palazzo Ferretti
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Précisément de l'école de l'ébénisterie Fano.
- A la fin du XIXe siècle, une partie de cette collection funéraire picénienne fut transférée au Musée archéologique national de Florence[6].
- La collection est exposée au Palazzo Ferretti.
- Ces bronzes, œuvres d'époques impériale et républicaine romaines, ont été mis en évidence en au sein du hameau de Cartoceto, à Pergola dans la province de Pesaro et d'Urbino, région des Marches.
- Le Pallazio abrite une importante collection de sarcophages attribués au XIVe siècle (âge du bronze « moyen à final ». Ces artefacts, à vocation funéraires, ont été mis en évidence sur le site à proximité d'Ancône, par l'archéologue T. Giulio Giorgonio[14].
- Il s'agit d'une civilisation antique, voisine de l'Élam, localisée en Iran et qui s'est notamment développée par le biais du peuple Kassite.
Références
modifier- (it) « Museo Archeologico Nazionale delle Marche », sur Soprintendenza Archeologia delle Marche, 22 juiilet 2007 (consulté le ).
- Auteurs divers, Musei e gallerie d'Italia, Vol. 4-6, p. 3, De Luca Editore., 1959, Il y est dit : "...in breve tempo insperatamente arricchendo di prezioso e copiosissimo materiale, sino a divenire uno dei più importanti d'Italia." ("... rapidement et de façon inespérée enrichi d'un matériel nombreux et précieux, jusqu'à devenir l'un des plus importants en Italie.").
- La dénomination complète de cette institution, qui correspond à l'actuelle surintendance aux monuments et à l'Archéologie est : Regia Commissione Conservatrice dei monumenti storici e letterari, oggetti di antichità e belle arti delle Marche, « Commission royale de conservation des monuments, de l'histoire et de la littérature, des beaux-arts et des antiquités des Marches », G. Baldelli e M. Landolfi, Il Museo Archeologico Nazionale delle Marche, dans Ancona anni Venti e Trenta, Canonici editore, Ancône, 1998.
- La consultation des sites officiels des actuels musée nationaux montre que l'explosion du nombre d'ouvertures, qui a conduit au nombre élevé de musées archéologiques nationaux existants aujourd'hui en Italie, a commencé dans les années 1970, en particulier dans le sud de l'Italie.
- Pignocchi et Appignanesi 2016, p. 108.
- (it) Marina Micozzi, Gian Maria Di Nocera, Carlo Pavolini et Alessia Rovelli, « La collezione picena del Museo Archeologico Nazionale di Firenze », dans Gian Maria Di Nocera, Marina Micozzi, Carlo Pavolini et Alessia Rovelli, Archeologica e memoria storica : Atti delle Giornate di Studio (Viterbo 25-26 marzo 2009), vol. 19, Viterbe, Dipartimento di Scienze dei Beni Culturali, Università degli Studi della Tuscia - Viterbo, , 400 p. (ISBN 978-88-97516-20-0, ISSN 1721-6761, lire en ligne), pages 315 et 316.
- journal de Pasquale Rotondi, cité par S. Giannella et D. Mandelli, L'Arca dell'Arte, Editoriale Delfi, Cassina de' Pecchi, Milan, 1999 et 2009. Après le bombardement qui a détruit le bâtiment, les mots de Rotondi furent : « Et dire que quelques jours auparavant j'avais dit à mon collègue: « Donnez-moi tout, portez tout à Sassocorvaro », mais il ne voulait pas entendre ».
- Pignocchi et Appignanesi 2016, p. 109.
- (it) « PRESENTAZIONE DEL GRUPPO : I Bronzi Dorati da Cartoceto di Pergola », sur Museo Bronzati dorati della città di Pergola, (consulté le ).
- (it) Gianfranco Paci, « Mario Luni e l’Archeologia delle Marche », publications de Le Cento Città, (lire en ligne, consulté le ).
- (it) Mario Luni, Archeologia nelle Marche : dalla preistoria all'età tardoantica, Banca delle Marche, , 438 p..
- La Civiltà Picena, Editrice Maroni, Ripatransone, p.302, 1992
- Sandro Stucchi, Il gruppo bronzeo tiberiano da Cartoceto, L'Erma di Bretschneider, p. 10, 1988
- (en) Kenneth Hudson et Ann Nicholls, The Directory of Museums & Living Displays, Springer editions, , 1047 p. (lire en ligne), page 511.
- (it) Stefano Anastasio, « Bronzi orientali del Museo Archeologico di Ancona », dans Paolo Emilio Percola (dir.), Studi di Archeologia del Vicino Oriente : Scritti degli allievi fiorentini per Paolo Emilio Percola, Florence, Firenze University Press, (lire en ligne), p. 340-370.
Bibliographie
modifier- (it) Gaia Pignocchi et Laura Appignanesi (dir.), « Nota Storica : I 150 anni del Museo Archeologico Nazionale delle Marche: una storia continua », dans Gaia Pignocchi, Laura Appignanesi et al., 24 secoli di storie : Ancona in raconti, , 133 p. (lire en ligne), pages 106 à 109.
- (it) Delia Lollini, Museo Archeologico nazionale delle Marche : sezione preistorica (Paleolitico - Neolitico), Ministero per i Beni e le Attività Culturali, .
- (it) Delia Lollini, Museo Archeologico nazionale delle Marche : sezione protostorica, Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato, .
- (it) Gabriele Baldelli et Maurizio Landolfi, « Il Museo Archeologico Nazionale delle Marche », dans Gabriele Baldelli, Maurizio Landolfi et al., Ancona anni venti e trenta : immagini di una città, edizioni Canonici, .
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- « Museo archeologico nazionale delle Marche », sur Site officiel du Musée archéologique national des Marches, (consulté le )
- « Museo archeologico delle Marche », sur Cultura Italia, (consulté le )
- « Museo archeologico : Paleolitico », sur Guanciarossa (consulté le )