Mousgoum (peuple)

peuple Mousgoum

Les Mousgoum sont un peuple d'Afrique centrale et occidentale. Riverains du Moyen-Logone, ils sont surtout présents dans les plaines du nord-Cameroun et au sud-ouest du Tchad, également dans l'est du Nigeria[1]. Leur architecture traditionnelle a été très étudiée.

Mousgoum

Populations importantes par région
Drapeau du Cameroun Cameroun 61 500
Drapeau du Tchad Tchad 24 400
Population totale 85 900
Autres
Langues mousgoum
Religions islam, religions traditionnelles

Cases Mousgoum 2

Ethnonymie

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Leur ethnonyme tire son origine du village de Mousgoum[1].

Selon les sources, on rencontre de multiples variantes de l'ethnonyme : Mouloui, Mousgoums, Mousgoun, Mousgou, Mouskoun, Mulwi, Mumwi, Munjuk, Musgo, Musgum, Musgums, Musgun, Musgu, Musgus, Musseku, Mussug, Musuk, Muzgu, Muzuk[2].

Ils parlent une langue tchadique, le mousgoum. Le nombre total de locuteurs a été estimé à 85 900, dont 61 500 pour le Cameroun (1982) et 24 400 pour le Tchad (recensement de 1993)[3].

Histoire et culture

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Le peuple Mousgoum tire son origine de la cohabitation de plusieurs peuples. D'un côté les Sao et de l'autre côté les Barguinien, les Bornouan et les Massa. La morphologie physique des Mousgoum tire son origine de sa ligné Sao en revanche leur côté islamique découle de l'appartenance aux  Bounouan et aux Barguinien[4]. C'est un peuple que l'on retrouve majoritairement au Tchad, au Cameroun avec une minorité au Nigéria. La cohabitation avec les Massa a créé une forte confusion identitaire. Certains auteurs à l'instar d' André Gide[5] ne dissocient pas le massa du mousgoum pourtant  le jargon massa marque une réel différence entre eux et les Mouloui ( appellation des mousgoum en langue Massa du Tchad)[5].

Mousgoum et Massa sont deux peuples frères avec un ancêtre commun. Il y a quelques années, l'islamisation du peuple mousgoum  était une raison de division. Le massa, jaloux de sa culture, s’est idéologiquement détaché de son frère mousgoum qui lui se revendique musulman. De nos jours, le massa se donne lui aussi à l'islam au même titre que le mousgoum. L'identité partagée de ces peuples ne facilite pas la séparation des composants culturels. Quoique les cases obus soient reconnues mondialement comme appartenant au peuple Mousgoum, le massa lui aussi revendique sa marque identitaire à ce riche patrimoine mondial.

 
Maisons en forme d'obus dans le nord du Cameroun
 
Cases traditionnelles du peuple Mousgoum à Mourla, Cameroun. Mai 2015.
 
Cases Mousgoum
 
Village Mousgoum

En forme d'obus, le tòlék est la case typique des Mousgoum[6],[5]. L'une d'entre elles a été reconstituée à Paris lors de l'Exposition coloniale internationale de 1931[7].

Notes et références

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  1. a et b (en) James Stuart Olson, « Musgu », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 411-412 (ISBN 9780313279188)
  2. (fr) Source RAMEAU, BnF / Mousgoum (peuple d'Afrique)
  3. (en) Fiche langue [mug] dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. Gaouta Loum Angélique, « Essai d'analyse des mécanismes de communication chez les mousgoum du Mayo-Danay (Cameroun): entre abandon et revalorisation des moyens locaux de transmission de message », Revue Acaref,‎ (lire en ligne   [PDF])
  5. a b et c Henri Tourneux, « Quelques touches historico-linguistiques sur la question”mousgoum” », Langue, identité et patrimoine culturel du peuple musgum,‎ , p. 45-57
  6. (en) Musgum earth architecture [1]
  7. (en) Steven Nelson, From Cameroon to Paris : Mousgoum architecture in & out of Africa, University of Chicago Press, Chicago, 2007, 247 p. (ISBN 978-0-226-57183-6)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Steven Nelson, Site and Symbol : framing cultural identities in Mousgoum architecture, Université Harvard, 1998, 356 p. (Thèse)
  • (en) Steven Nelson, From Cameroon to Paris : Mousgoum architecture in & out of Africa, University of Chicago Press, Chicago, 2007, 247 p. (ISBN 978-0-226-57183-6)
  • Jean Cabot et Roland Diziain, Population du Moyen Logone : Tchad et Cameroun, Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, Paris, 1955, 76 p.
  • Christian Seignobos et Fabien Jamin, La case obus : histoire et reconstitution, Éditions Parenthèses, Marseille ; Patrimoine sans Frontières, Paris, 2003, 210 p. (ISBN 2-86364-119-0)

Articles connexes

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Liens externes

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