Mounir Majidi

Directeur du secrétariat particulier du roi Mohammed VI

Mounir Majidi (en arabe : منير الماجيدي), ou Mohamed Mounir El Majidi, né le à Rabat, est le directeur du secrétariat particulier du roi Mohammed VI depuis 2000 et président de la holding royal Siger.

Mounir Majidi
Illustration.
Mounir Majidi en 2005.
Fonctions
Directeur du secrétariat particulier du roi Mohammed VI
En fonction depuis le
(24 ans, 1 mois et 18 jours)
Monarque Mohammed VI
Prédécesseur Mohamed Rochdi Chraïbi
Président de SIGER

(22 ans, 11 mois et 1 jour)
Biographie
Date de naissance (59 ans)
Lieu de naissance Rabat (Maroc)
Nationalité Marocaine
Diplômé de Université Louis-Pasteur (Strasbourg)
Pace University (New York)

Il est par ailleurs président du Fath Union Sport (FUS) Rabat, de l’Académie Mohammed VI de football ainsi que de la fondation de l’hôpital Cheikh Zaïd. Il a également été président de l'association Maroc Cultures, organisatrice du festival Mawazine, de 2005 à 2015.

Biographie

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Débuts

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Mounir Majidi grandit dans une famille modeste dans le quartier populaire de l’Océan à Rabat. Son père est fonctionnaire. Élève brillant il est sélectionné pour poursuivre sa scolarité dans l’école à domicile de Naoufel Osman, le fils de la princesse Lalla Nezha, sœur de Hassan II, et cousin de Mohammed VI[1]. Il réalise toute sa scolarité à ses côtés et passe son baccalauréat au lycée Dar Essalam de Rabat. Il part ensuite étudier l’informatique à l’université Louis-Pasteur de Strasbourg. Diplômé, il décroche un poste chez Sagem. Il démissionne pour rejoindre la Pace University à New York où il obtient un MBA en finance[2],[3].

Mounir El Majidi retourne ensuite au Maroc et occupe plusieurs postes à la Banque Commerciale du Maroc, à l’ONA et à la Caisse de dépôt et de gestion. En 1997, il lance First Contact Communication (FC COM), une société de panneaux d’affichage publicitaire qui possède son propre modèle breveté de panneaux. Contre une redevance en pourcentage du chiffre d’affaires, il obtient une concession de 30 ans pour implanter des panneaux d’affichage à Casablanca, avec une exclusivité sur les aéroports et les gares du royaume[4],[5]. En 1999, il prend des parts dans la société de téléphonie GSM Al Maghrib qui est revendue à Maroc Telecom en 2002[6].

Directeur du secrétariat particulier du roi Mohammed VI

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En 2000, Mounir Majidi est nommé directeur du secrétariat particulier du roi Mohammed VI. Il réorganise la gestion des palais et de l’intendance royale[3]. Mohammed VI lui confie en 2002 les rênes de la Siger, la holding royale, avec pour objectif de la moderniser et de la consolider. Par extension, il pilote la stratégie des sociétés ONA et de la Société Nationale d’Investissement (SNI), qui devient alors le bras armé d’un changement de cap économique[7]. Sa mission est d’insuffler une nouvelle gouvernance économique au Maroc en réorganisant l’économie autour de champions nationaux, notamment dans les domaines à forte croissance, comme les télécommunications, l’énergie, le transport, la banque, la santé, le tourisme, l’immobilier et la grande distribution[1]. Cette stratégie vise également à faire du Maroc un acteur incontournable de l’économie africaine subsaharienne voire continentale[7].

En 2010, les notes diplomatiques de l’ambassade des États-Unis dévoilées par Wikileaks confirment le rôle de Mounir el Majidi dans la stratégie économique du Maroc. Selon ces télégrammes, Mohamed Mounir el Majidi serait consulté pour toutes les décisions majeures d’investissement[8].

Début 2015, la SNI annonce sa réorganisation en un fonds d’investissement de type family office, désengagé des secteurs matures et définitivement délesté de ses fonctions opérationnelles historiques[9]. L’autre aspect de la mutation de la holding royale se porte sur le développement de ses filiales sur le continent africain[10]. Cette nouvelle orientation s’inscrit en droite ligne du Forum International Afrique Développement, lancé à l’initiative de Mounir el Majidi, dont la 3e édition s’est tenue en pour la première fois au Maroc, à Casablanca. Cet événement, qualifié de « Davos africain » était organisé par Attijariwafa Bank, filiale bancaire déjà implantée dans une quinzaine de pays sur le continent[11].

En 2015, Mounir Majidi poursuit le site d'information marocain goud.ma pour diffamation. Il exige la somme de cinq millions de dirhams. Il remporte son procès et gagne 500.000 dirhams qui sont versés à des œuvres de charité[12],[13].

En 2018, sous l'impulsion de Mounir Majidi, la SNI devient Al Mada, reconnu comme l'un des plus grands fonds d'investissement à capitaux privés de la scène panafricaine avec 600 millions d'euros investis en Afrique subsaharienne entre 2014 et 2017[14].

En , Al Mada lance la fondation Al Mada dont Mounir el Majidi préside le comité d’orientation[15]. En , la fondation Al Mada remet les trophées des Jeunes Entrepreneurs lors de la 6e édition du forum international Afrique Développement à Casablanca[16].

Projets socio-culturels et sportifs

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En 2003, le roi Mohammed VI nomme Mounir Majidi à la présidence de la fondation Cheikh Zaid qui gère les opérations et le développement de l’hôpital Cheikh Zaid de Rabat. Mounir Majidi définit et met en œuvre un nouveau modèle économique qui permet à l’établissement de retrouver un équilibre et une autonomie financière. De 2003 à 2012, le chiffre d’affaires de l’hôpital passe de 2,9 millions d’euros à 24,6 millions d’euros, soit une croissance annuelle moyenne de 31 %. L’hôpital génère 3,6 millions d’euros par an, un résultat net entièrement réinvesti dans le développement des infrastructures[17]. C’est à l’hôpital Cheikh Zaïd qu’est organisé le premier forum africain de la Santé en , sur le thème du SIDA, avec en point d’orgue la conférence du prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi[18].

En 2005, le roi Mohammed VI lui confie la direction de Maroc Cultures, association qui organise chaque année le festival Mawazine[19]. Mounir Majidi fait de Mawazine un festival international et une vitrine de l’attractivité marocaine[20]. En , il est remplacé à ce poste par Abdeslam Ahizoune[21].

En , Mounir Majidi est nommé président du Fath Union Sport de Rabat (FUS) et lance un programme de modernisation du club, un mode de gouvernance voué à devenir un modèle national[22][source insuffisante] : mise à niveau des structures et des infrastructures, instauration d'une politique sportive, et valorisation du « label FUS »[23][source insuffisante]. Deux entités juridiques sont alors créées : FUS Gestion SA pour gérer les infrastructures du club, et FUS développement SA pour développer le patrimoine du club[24]. Il est réélu président du FUS en [25],[26].

En 2008, le roi Mohammed VI annonce la création de l’académie Mohammed VI de football, un centre de formation sport-études de football, et nomme Mounir Majidi à la tête du projet. Sous sa supervision, l’académie ouvre ses portes en , dotée d’infrastructures modernes intégralement financées par des partenaires privés[27].

Il est cité dans l'affaire des Panama Papers en avril 2016[28].

En , sous la présidence de Mounir Majidi, le Fath Union Sport de Rabat lance une cellule de haut niveau chargée d'accompagner de façon plus individualisée (suivi médical, physique et nutritionnel sur mesure, aide à la scolarité, bourses au mérite...) les sportifs les plus prometteurs vers leur qualification sur des compétitions continentales, olympiques ou mondiales[29].

En mars 2021, il est réélu à la tête du comité directeur du FUS Rabat[30].

Critiques

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Lors des événements du printemps arabe qu'a connu le Maroc, il est décrié par le mouvement du 20 février. Le journaliste Ignace Dalle note qu'il est perçu par les manifestants « comme l'un des principaux animateurs d’un petit groupe d’affairistes qui a entrepris de faire main basse sur le Maroc au profit de la monarchie et de ses affidés »[31].

L'ex-banquier Khalid Oudghiri soutient que « Mounir Majidi et Hassan Bouhemou dégagent des bénéfices records et se prennent pour des hommes d’affaires. Mais quel est le rapport avec l’économie réelle quand tout cela est guidé par l’arbitraire royal ? Aussitôt que quelqu’un s’exprime au nom de la volonté royale, personne ne peut s’y opposer. »[32]. Ces propos ont été tenus en novembre 2011 et rapportés dans le livre Le Roi prédateur paru en mars 2012 aux éditions du Seuil.

Notes et références

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  1. a et b Malick Diawara, « Maroc - Holding royale : El Majidi fixe un nouveau cap », sur Le Point Afrique,
  2. Mustapha Sehimi, « Mounir majidi sort de sa coquille », sur Maroc-hebdo.press.ma
  3. a et b « Mounir EL Majidi, le sujet économique de Mohammed VI », sur Maghreb-info.com,
  4. « Portrait-Enquête. Qui est vraiment Mounir Majidi ? », sur Telquel.ma (consulté le )
  5. « Mohamed Mounir Majidi «affiche» son abus de pouvoir ! », sur Maghress (consulté le )
  6. « «Notre adossement à Maroc Telecom est un partenariat win-win»Entretien avec Farid Amrouni, président de GSM Al Maghrib », sur L'économiste,
  7. a et b « Mounir Majidi poursuit le rêve africain du Maroc », sur La Revue de l'Afrique,
  8. Yabiladi.com, « Wikileaks - Maroc : Selon les notes secrètes US, la corruption atteint même l'entourage royal », sur www.yabiladi.com (consulté le )
  9. « Au Maroc, la SNI accélère son évolution en fonds d’investissement », sur Jeune Afrique,
  10. « Renforcer nos liens avec le Maroc : pour un partenariat stratégique », sur L’Opinion,
  11. « Avec le Forum Afrique Développement, le Maroc bâtit son Davos africain », sur agenceecofin.com,
  12. « Mounir Majidi réclame 5 millions de dirhams à Goud.ma », sur Bladi.net (consulté le )
  13. Yabiladi.com, « Maroc : Mounir Majidi demande cinq millions dh de dédommagement au site Goud.ma », sur www.yabiladi.com (consulté le )
  14. « Refonder une politique européenne pour l'Afrique - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  15. « Al Mada crée la fondation du holding », sur 2M (consulté le )
  16. AL MADA, « La Fondation Al Mada remet les trophées des jeunes entrepreneurs », sur Agence Ecofin (consulté le )
  17. « HCZ, une référence sanitaire », sur Economie-entreprises.com,
  18. « 1er Forum africain sur la Santé : Françoise Barré-Sinoussi à l'honneur », sur afrique.lepoint.fr,
  19. « Mohamed Mounir El Majidi », sur Festivalmawazine.ma
  20. Nicolas Marmié, « Ombre et lumières sur les éminences grises », sur Jeune Afrique,
  21. « Communiqué de presse : Mounir El Majidi passe le relais de la présidence de l(association Maroc Cultures et du festival Mawazine à Abdeslam Ahizoune » [PDF], sur Maroc Cultures, (consulté le )
  22. « Le projet de Mounir Majidi pour le Fus », sur L'économiste/Maghress.com,
  23. Brahim Oubel, « Les grands défis d'un club sexagénère », sur Le Matin,
  24. « FUS de Rabat : Une professionnalisation réussie », sur L'économiste/Maghress.com,
  25. « Pourquoi Mounir El Majidi a été plébiscité à la tête du FUS », sur H24info.ma,
  26. « Mounir Majidi réélu à la présidence du FUS Rabat », sur Maghre-info.com,
  27. Mustapha Sehimi, « Majidi à la tête du sport roi », sur Maroc Hebdo/Maghress.com,
  28. (en-US) « Panama Papers, Mounir Majidi au cœur du volet consacré au Maroc », sur Le Desk, (consulté le )
  29. lobservateurdumaroc.info, « Sport : Le Fus lance sa cellule de haut niveau », L'Observateur du Maroc & d'Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. « Mohamed Mounir El Majidi réélu à la tête du comité directeur du FUS Rabat », sur Yabiladi,
  31. Ignace Dalle, « Au Maroc, une corruption très royale », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  32. Catherine Graciet et Éric Laurent, Le Roi prédateur, Éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-108090-2), p. 86

Articles connexes

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