Monument de la fraternité franco-marocaine
Le monument à la Victoire et à la Paix, aujourd'hui connu sous le nom de monument de la fraternité franco-marocaine, est un monument de Paul Landowski faisant mémoire des soldats marocains et français tués pendant la Première Guerre mondiale. Il représente un cavalier français et un cavalier marocain se serrant la main.
Monument de la fraternité franco-marocaine
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Il est édifié initialement à Casablanca et inauguré le par le maréchal Lyautey. Après l'indépendance du Maroc, il a été rapatrié en 1961 à Senlis.
Érection
modifierEn mars 1919, l'association casablancaise des vétérans demande l'érection d'un monument en mémoire des combattants tués pendant la guerre. Après un concours, Paul Landowski est choisi en janvier 1921 pour en être l'auteur[1]. L'architecte est Henri Prost, aidé d'Albert Laprade tandis que les bas-reliefs situés sous la statue sont réalisés par Émile Pinchon[2].
La première pierre est posée le . Le monument est érigé dans le centre de la ville, face au palais de justice. Il est inauguré le par le maréchal Lyautey[1],[3].
Après l'indépendance du Maroc, la présence de ce symbole colonial au milieu du centre administratif de Casablanca ne se justifie plus. Le monument est démonté à partir de 1961 et rapatrié en France par la collaboration du consulat français à Casablanca et de l'association des spahis, La Koumia. Il est installé place du 3e Houzard à Senlis, ville qui avait eu une garnison de spahis jusqu'en 1962. Symbolisant désormais l'association franco-marocaine, le monument est inauguré le [4].
Présentation
modifierLes deux cavaliers
modifierLe monument présente deux cavaliers. Le cavalier français est équipé de l'uniforme porté à la fin de la guerre, notamment le casque Adrian modèle 1915[4]. L'historienne Stacy E. Holden voit dans le cavalier marocain un guerrier médiéval issu de l'imaginaire orientaliste colonial[3]. Nicolas Alexandre et Emmanuel Neiger, enseignants d'histoire à Casablanca, indiquent qu'il s'agit d'un spahi de l'Armée française, portant la tenue de l'époque. Sous son turban, il a notamment des noauders, mèches de cheveux alors portées par les guerriers berbères, y compris les tirailleurs et spahis[4].
Les deux cavaliers sont face à face. La scène est inspirée par la rencontre de deux bergers à cheval qu'avait observée Landowski dans la campagne romaine quelques années plus tôt[1],[4]. Le cheval du cavalier marocain courbe la tête, soit dans un geste de soumission, soit pour permettre une meilleure vision de la poignée de main[4]. La poignée de main elle-même se fait d'égal à égal, selon la conception qu'avait Lyautey de la relation entre la Troisième République et son protectorat marocain[3],[4].
Les bas-reliefs
modifierLes inscriptions
modifierRéférences
modifier- Michèle Lefrançois, Paul Landowski: l'œuvre sculpté, Creaphis editions, (ISBN 978-2-35428-023-9, lire en ligne), p. 225 - 228
- Mylène Théliol, « L’association des peintres et sculpteurs du Maroc (1922-1933) », Rives méditerranéennes, , p. 237–249 (ISSN 2103-4001, DOI 10.4000/rives.3960, lire en ligne, consulté le )
- (en) Stacy Holden, « An Islamicized Mausoleum for Maréchal Hubert Lyautey », Hespéris-Tamuda, vol. 52, no 2, , p. 151-177 (lire en ligne)
- Nicolas Alexandre et Emmanuel Neiger, « Le Monument à la Victoire et à la Paix de Paul Landowski. Une découverte récente à Casablanca », In Situ. Revue des patrimoines, no 25, (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.11360, lire en ligne, consulté le )