Monastère Notre-Dame de Bouzy-la-Forêt
Le monastère Notre-Dame est un monastère français situé sur le territoire de la commune de Bouzy-la-Forêt, dans le département du Loiret, la région Centre-Val de Loire et la forêt d'Orléans.
Monastère Notre-Dame | |
L'église du monastère | |
Présentation | |
---|---|
Culte | catholique |
Type | Bénédictin |
Rattachement | Diocèse d'Orléans |
Début de la construction | 1998 |
Fin des travaux | 1999 |
Architecte | Patrice Debaque |
Style dominant | moderne |
Site web | http://www.benedictines-bouzy.com |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Centre-Val de Loire |
département | Loiret |
Ville | Bouzy-la-Forêt |
Coordonnées | 47° 50′ 45″ nord, 2° 23′ 41″ estGoogle map |
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Le site accueille une congrégation religieuse de bénédictines de Notre-Dame du Calvaire et constitue l'un des quatre monastères de la congrégation avec ceux de Notre-Dame du Calvaire d'Angers (Maine-et-Loire), de l'Annonciation de Prailles (Deux-Sèvres) et du mont des Oliviers de Jérusalem (Israël)[1].
La communauté s'établit successivement à la porte Madeleine d'Orléans (1640-1792), dans le quartier de la cathédrale d'Orléans (v.1800-1956), à Saint-Jean-de-Braye (1956-1999) et à Bouzy-la-Forêt depuis 1999.
Géographie
modifierLe monastère est situé sur le territoire de la commune de Bouzy-la-Forêt, route de mi-feuillage à l'Est de la route départementale 948, dans le département du Loiret, la région Centre-Val de Loire et la région naturelle de la forêt d'Orléans.
Il dépend du doyenné du val-forêt situé dans la zone pastorale du Val de Loire et de Sologne dans le diocèse d'Orléans et la province ecclésiastique de Tours[2].
La communauté est implantée à 40 km à l'Est d'Orléans et 9 km au Nord-Est de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire[3].
Histoire
modifierLa congrégation des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire est fondée à Poitiers en 1617 sous l'impulsion d'Antoinette d'Orléans-Longueville et de François Leclerc du Tremblay également connu sous le nom de père Joseph[4].
Époque moderne
modifierLe père Joseph charge une notable locale, Marguerite Mallier, de fonder un monastère de la congrégation à Orléans dès 1628. Celle-ci se heurte aux refus de l'évêque Gabriel de L'Aubespine et du corps échevinal. Au XVIIe siècle, la ville compte déjà douze communautés religieuses[5]. L'évêque appréhende l'établissement d'une nouvelle communauté non soumise à son autorité ainsi que l'accroissement de l'influence du clergé régulier[A 1] tandis que le corps échevinal craint la prolifération de ces communautés pour des raisons économiques[A 2]. En 1631, Nicolas de Netz succède à Gabriel de L'Aubespine à la charge d'évêque d'Orléans. Celui-ci désire gagner un procès qui l'oppose à Maximilien de Béthune, duc de Sully et afin de conserver certains de ses privilèges. En échange de l'intervention en sa faveur devant le parlement de Paris du père Joseph, alors éminence grise du cardinal de Richelieu, Nicolas de Netz lui promet l'établissement des religieuses du calvaire à Orléans en cas de succès. Cependant, malgré le gain du procès, l'évêque ne tient pas son engagement[A 3]. Le père Joseph décide de s'appuyer sur Gaston de France, frère du roi Louis XIII afin de parvenir à ses fins. Sa stratégie est couronnée de succès et Louis XIII donne la permission de fonder un monastère à Orléans par le biais de la lettre patente datée du [A 4],[6]. Nicolas de Netz est contraint d'autoriser les premières religieuses du calvaire à vivre dans un hospice d'Orléans le temps que leur monastère ne soit édifié[A 5]. Le , Richelieu et le père Joseph prospectent des terrains propices à l'édification du monastère. Une maison est louée impasse des barbacanes afin d'y établir les religieuses qui seront chargées de la mise en place du monastère[A 6]. Dix moniales issues du monastère de la Crucifixion dans le quartier du Marais à Paris sont choisies pour mener cette mission[A 7]. Elles s'installent dans un hospice d'Orléans le [A 8]. Une fois la méfiance des habitants dissipée, la communauté reçoit plusieurs jeunes filles en qualité de novice, mais la mort du père Joseph, principal appui de la communauté, intervient le . Malgré quelques réactions, le projet d'établissement de la communauté à Orléans se poursuit[A 9]. Le , les religieuses quittent la rue des Barbacanes et emménagent dans leur monastère situé au coin du boulevard des Anges et de la rue Porte-Madeleine, dans la partie Ouest de la ville. Ce monastère devient alors le quinzième de la congrégation[A 10],[6].
Époque contemporaine
modifierPeu après la Révolution française, dès 1792, la communauté est contrainte de quitter le monastère, les religieuses se dispersent dans la ville. Le conseil général du Loiret décide le d'octroyer les bâtiments de la communauté du Calvaire au service des subsistances militaires de la République française afin d'y établir des magasins de blé et de farine ainsi que des fours à pain. Ceux-ci prennent l'appellation de magasins des vivres du Calvaire[7].
Sous le Premier Empire, en mars 1806, la communauté se réinstalle dans une grande maison située dans la rue de Quatre-Degrés. Le , elles obtiennent l'autorisation de reformer la congrégation à l'emplacement de l'ancienne église de Sainte-Colombe, impasse Sainte-Colombe, dans le quartier de la cathédrale Sainte-Croix. Une maison claustrale et un pensionnat y sont aménagés[6],[8].
En 1813, l'intervention de la prieure Suzanne de Musillac auprès du pape Pie VII permet à la communauté de retrouver une réelle vie monastique[9].
Le site d'Orléans devient le chef-lieu de la congrégation en 1821[10].
Les bâtiments du centre ville d'Orléans sont dégradés par la Seconde Guerre mondiale, c'est pourquoi la communauté choisit de s'installer en 1956 dans une commune de l'Est de l'agglomération orléanaise à Saint-Jean-de-Braye, au lieu-dit du Petit Cormier dans un manoir du XVIIIe siècle[9].
En 1960, la communauté du monastère Saint-Jean-Baptiste de Vendôme (Loir-et-Cher) rejoint celle de Saint-Jean-de-Braye au Petit-Cormier[9].
Une nouvelle église est consacrée sur le site de Saint-Jean-de-Braye le par Guy-Marie-Joseph Riobé alors évêque d'Orléans[9].
Le choix de déplacer à nouveau la communauté est pris en 1993. Le nouveau site de Bouzy-la-Forêt permet un rapprochement géographique de la communauté de bénédictins de Saint-Benoît-sur-Loire. La première pierre du nouvel édifice est posée le et les bâtiments inaugurés par l'évêque d'Orléans, Gérard Daucourt, le [9],[11].
En 2002, la communauté du monastère de l'Immaculée-Conception de Kerbénéat (Finistère) rejoint celle de Bouzy-la-Forêt[9].
Architecture
modifierLes édifices ont été réalisés selon les plans de l'architecte Patrice Debaque[11].
Le monastère comporte une église encadrée par deux cloîtres, l'un est privé et l'autre ouvert au public. Douze chambres permettent d'héberger des hôtes de passage[11].
L'ensemble de vitraux, sur le thème de la Genèse, a été réalisé par l'artiste Bernard Foucher, en collaboration avec les ateliers Loire.
Communauté
modifierLa communauté est constituée d'une vingtaine de sœurs qui suivent la Règle de saint Benoît. L’Eau d'émeraude, une lotion préparée à base de plantes par les sœurs, est vendue à la boutique du monastère[12].
Les bénédictines ont conservé le cœur du père Joseph en qualité de relique[13]. Dans l'église de Bouzy, une relique de Sainte-Thérèse-de-l'enfant-Jésus est insérée au pied de l'autel[14].
L'association des amis du monastère Notre-Dame participe à la vie de la communauté[15].
Notes et références
modifier- « Charisme », sur benedictines-bouzy.com (consulté le ).
- « Doyenné du val-forêt », sur orleans.catholique.fr, Diocèse d'Orléans (consulté le ).
- « Calcul des distances, type d'itinéraire, option "plus court" », sur viamichelin.fr, Michelin (consulté le ).
- Émile Bouchet, « Fondation de l'ordre des bénédictines réformées de Notre-Dame-du-Calvaire. Madame Antoinette d'Orléans et le père Joseph », Académie de Sainte-Croix d'Orléans. Lectures et mémoires, Orléans, H. Herluison, vol. 4, , p. 314-408 (lire en ligne)
- Les douze communautés religieuses installées à Orléans au XVII ainsi que leur date d'installation respective sont les suivantes : Dominicains (1219), Grands Carmes (1265), Augustins (1280), Capucins (XVIe siècle), Religieuses de l'hôpital (XVIe siècle), Récollets (1611), Minimes (1613), Oratoriens (1614), Carmélites (1617), Visitandines (1619), Chartreux (1622)
- Charles Beaunier, Recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France (Nouv. éd., rev. et complétée) / par Dom Beaunier ; nouv. éd. rev. et complétée par les bénédictins Ligugé-Chevetogne. Province ecclésiastique de Paris, t. 1, Paris, Vve C. Poussielgue, coll. « Archives de la France monastique », , 396 p. (lire en ligne), p. 369
- Denis Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans. Deuxième partie : du 1er juillet 1789 au 10 mai 1800, t. 2, Orléans, Alexandre Jacob, , 456 p. (lire en ligne), p. 104
- Denis Lottin, Recherches historiques sur la ville d'Orléans. Troisième partie : du 30 avril 1804 au 1er juillet 1816, t. 1, Orléans, Alexandre Jacob, , 438 p. (lire en ligne), p. 33
- « Histoire », sur benedictines-bouzy.com (consulté le ).
- Collectif, Revue bénédictines, vol. 10, Abbaye de Maredsous, (lire en ligne), p. 9
- « Architecture », sur benedictines-bouzy.com (consulté le ).
- « Eau d'émeraude », sur benedictines-bouzy.com (consulté le ).
- Th. Cochard, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, vol. 28, Orléans, Académie d'Orléans, , 259 p. (lire en ligne), p. 224
- Une plaque placée à l'entrée de l'église signale la conservation de cette relique
- « Amis », sur benedictines-bouzy.com (consulté le ).
- Émile Bouchet, 1896 (voir bibliographie)
- p. 49-50
- p. 50-51
- p. 51-52
- p. 52-54
- p. 55
- p. 56
- p. 57-60
- p. 63
- p. 68-69
- p. 71
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Émile Bouchet, « Établissement du monastère du calvaire d'Orléans », Académie de Sainte-Croix d'Orléans. Lectures et mémoires, Orléans, H. Herluison, vol. 8, , p. 47-78 (lire en ligne)
- Brunet-Desquenes, « Reliques du Père Joseph du Tremblay, conservées chez les Bénédictines du Calvaire d'Orléans », Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, Orléans, no 1, , p. 4