Mogok
Mogok (birman : မိုးကုတ်) est une localité de Birmanie située dans le district de Pyin U Lwin, au nord-est de la Région de Mandalay. Située à 200 km au nord de Mandalay et 148 km au nord-est de Shwebo, elle est célèbre pour ses mines de pierres précieuses, notamment de rubis. Elle comptait 150 000 habitants en 2005.
Géographie
modifierSituée à 1170 mètres du niveau de la mer, la ville bénéficie toute l'année d'un climat presque tempéré. Elle est peuplée principalement de Birmans, avec d'importantes minorités Shans, Lisus, Palaungs et Karens, ainsi que des sino-birmans, indo-birmans et gurkhas birmans.
Historique
modifierElle est rattachée à la Région de Mandalay par une panhandle qui la soustrait administrativement à l'État Shan, auquel elle appartiendrait naturellement par sa position. Cette situation est ancienne, puisque Mogok fut formellement arrachée à la principauté shan de Momeik et annexée par la dynastie Taungû en 1597.
Le 24 juillet 2024, le Armée de libération nationale Ta'ang contrôle la ville. La Force aérienne birmane la bombarde le 12 novembre 2024 faisant au moins neuf morts et une douzaine de blessés dans le cadre de la guerre civile birmane[1].
Pierres précieuses
modifierMogok est célèbre depuis plusieurs siècles pour ses pierres précieuses, particulièrement les rubis et saphirs, mais on y trouve aussi des pierres semi-précieuses comme le lapis-lazuli, le grenat, la pierre de lune, le péridot et le chrysobéryl.
Les gemmes sont récoltées dans des graviers alluvionnaires provenant des calcaires métamorphisés en marbre de la ceinture métamorphique de Mogok[2],[3].
L'exploitation, peu mécanisée, se fait à la batée et en construisant des tunnels et des puits à la main. Les conditions de travail y sont réputées horribles. Selon Debbie Stothard, de l‘Alternative Asean Network on Burma, les directeurs de mines droguent leurs employés pour augmenter la productivité, avec des seringues partagées, ce qui élève le risque d'infection par le VIH : « Ces rubis sont rouges du sang de jeunes gens. » Brian Leber, fondateur du Jewellers' Burma Relief Project, affirme que « pour le moment » les gemmes birmanes ne sont pas quelque chose dont on peut se vanter[4].
Les gemmes sont vendues au marché de Mogok, mais les étrangers doivent bénéficier d'un permis spécial pour visiter la ville, et il est illégal d'acheter ou d'exporter des pierres par l'intermédiaire de vendeurs ne possédant pas de licence gouvernementale. La plupart sont achetées par des joailliers ou des intermédiaires de Thaïlande.
90 % des rubis mondiaux viennent de Birmanie : leur pureté et leur éclat sont renommés. À Mogok, on trouve notamment les très rares et très prisés rubis « sang-de-pigeon »[5].
Notes et références
modifier- (en) « Nine civilians killed by Myanmar junta airstrikes after ruby mining resumes in Mogok », sur myanmar-now.org,
- Searle, D. L.; Ba Than Haq (1964) "The Mogok belt of Burma and its relationship to the Himalayan orogeny" Proceedings of the 22nd International Geological Conference, Delhi 11: pp. 132–161
- Iyer, Lakshinarayanpuran Anantkrishna Narayana (1953) The geology and gem-stones of the Mogok Stone Tract, Burma Geological Survey of India Memoir 82, Government of India Press, Calcutta, OCLC 6526679 ; reprinted in 2007 by White Lotus, Bangkok, (ISBN 978-974-480-123-4)
- Crimmins, Carmel (7 October 2007) "Move over, blood diamonds" Reuters, from Internet Archive of 16 February 2008
- Emmanuel Transon (photogr. Yves Gellie), « Fièvre sur le rubis : Le plus prisé et le plus rare : le rubis sang de pigeon », Géo, no 159, , p. 54 à 71 (70 et 71) (ISSN 0220-8245)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mogok » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
modifier- La Vallée des rubis, de Joseph Kessel (Gallimard, 1955)
Liens externes
modifier