Miracle eucharistique de Buenos Aires
Le miracle eucharistique de Buenos Aires est une série d'événements qui ont eu lieu à Buenos Aires dans l'église de Santa Maria en 1992, 1994 et 1996. Durant ces événements, une substance rouge est apparue sur des parties d'hosties consacrées. Des examens scientifiques menés principalement sur l'événement de 1996 ont reconnu du sang de groupe AB et un tissu myocardique de type humain encore vivant quelques années plus tard.
Les événements
modifier1992
modifierLe , un ministre de l'Eucharistie trouve deux morceaux d'hostie sur le corporal. Le curé de l'époque, Juan Carlomagno, lui demande de les laisser dans un récipient d'eau à l'intérieur du tabernacle pour qu'ils se dissolvent. Une semaine plus tard, le 8 mai (jour de la Vierge de Luján, sainte patronne de l'Argentine), ils constatent dans le récipient des gouttes ressemblant à du sang, et que les morceaux semblent s'être transformés[1].
Le 10 mai (jour de la fête du Bon Pasteur) deux prêtres voient au cours de la messe des petites taches qui ressemblaient à du sang sur la patène et le corporal[1].
1994
modifierLe , un des ministres extraordinaires de l'Eucharistie remarque ce qui semble être une goutte de sang sur le corporal[1].
1996
modifierLe , jour de l'Assomption, dans l'église Santa Maria, à la fin de la messe de 19 heures, une fidèle rapporte au prêtre, le père Alejandro Pezet, qu'elle a vu une hostie sale[2] au pied d'un cierge. Le prêtre met l'hostie dans un récipient d'eau pour qu'elle se dissolve[3].
Le 26 août, on constate que l'hostie, au lieu de se dissoudre, se transforme en une substance rouge et gélatineuse. La curie diocésaine, en la personne de l'évêque auxiliaire de l'époque Jorge Mario Bergoglio, demande de prendre des photographies de façon professionnelle, qui sont prises le 6 septembre[4]. Les photographies montrent, sans erreur possible, une augmentation de la taille de l'hostie[5]. Selon les témoins oculaires, elle a l'apparence d'un morceau de chair[5]. Pour des raisons qui ne sont pas claires[2], Jorge Mario Bergoglio décide de garder le silence et fait enfermer l'hostie dans le tabernacle placé sous protection, elle y restera 3 ans[5].
Analyses scientifiques
modifierDes examens approfondis sont surtout menés sur le matériau relatif à l'évènement de 1996, mais aussi celui de l'évènement de 1992[1]. Le , le professeur Ricardo Castañon Gomez, en présence des représentants de l'archevêque, prélève un échantillon du matériau[4]. L'échantillon est transmis au laboratoire de génétique Forensic Analytical de San Francisco, sans que son origine soit précisée[3]. Il est conclu qu'il s'agissait de sang humain, de type AB[3],[6].
Des échantillons du matériau sont également transmis au professeur Frederick Zugibe de l'université Columbia (New-York), cardiologue et médecin légiste renommé[7],[3]. Le , ses résultats identifient l'échantillon à de la "chair et du sang humain" : selon Zugibe, il s'agissait d'"un fragment du muscle cardiaque trouvé dans la paroi du ventricule gauche, près des valvules"[3],[8]. Le professeur Zugibe, observant la manière dont les globules blancs ont pénétré dans le tissu myocardique, déclare que "le cœur a été soumis à un stress sévère, comme si son propriétaire avait été sévèrement battu à la poitrine"[3],[6],[8]. Zugibe, affirmant que des globules blancs ne peuvent rester en vie que quelques minutes dans un tissu humain plongé dans l'eau, est étonné de constater que les cellules de l'échantillon « battaient comme le feraient un cœur »[1],[3],[8]. Selon Zugibe, il n'y avait « aucun moyen d'expliquer scientifiquement » ces éléments[3],[8]. Le journaliste australien Mike Willesee (en) est présent lors des déclarations de Zugibe[3].
Un échantillon est également comparé scientifiquement par le docteur Ricardo Castanon Gomez avec celui du miracle de Lanciano, qui aurait eu lieu vers l'an 700 en Italie et a été analysé scientifiquement de nombreuses fois jusque dans les années 1970[3],[6],[9]. Alors que l'origine des deux échantillons est cachée aux experts, ils concluent au même groupe sanguin AB et ADN[3],[9]. Les résultats sont également similaires à ceux du suaire de Turin, au suaire d'Oviedo[3] et à la tunique d'Argenteuil[6]. Le groupe sanguin AB+ n'est répandu que pour 3% à 5% de la population mondiale et il y aurait des éléments qui indiqueraient que l'homme viendrait du Moyen-Orient[3],[6].
Position de l'Eglise catholique
modifierBien qu'il ne soit pas reconnu en tant que tel officiellement par l'Eglise[2], le miracle de Buenos Aires fait partie d'un documentaire de 2018 du Dicastère pour la communication du Saint-Siège sur les miracles eucharistiques[10].
Notes et références
modifier- (es) Agence d'information catholique argentine (es), « Se cumplen 30 años del primer Signo Eucarístico en Buenos Aires » [« 30 ans se sont écoulés depuis le premier signe eucharistique à Buenos Aires »], sur aica.org, (consulté le )
- (en) « Three Eucharistic Miracles: Which Cases Have Undergone the Most Extensive Scientific Analysis? », sur NCR, (consulté le )
- (en) Patti Maguire Armstrong, « Eucharistic Miracle? ‘Bleeding Host’ Phenomenon Reported in Dioceses Worldwide » [« Miracle eucharistique ? Phénomène de «l'hostie saignant» signalé dans les diocèses du monde entier »], sur National Catholic Register, (consulté le )
- Philippe Aymon, « Jorge Mario Bergoglio et le miracle Eucharistique de Buenos Aires », Cath.ch, (lire en ligne)
- Sbalchiero 2019, p. 212-214.
- Raphaël Zbinden, « Miracles eucharistiques: le Christ est-il de groupe sanguin AB ? », Cath.ch, (lire en ligne)
- Sbalchiero 2019, p. 213.
- Sbalchiero 2019, p. 213-214.
- Sbalchiero 2019, p. 214.
- (it) « “Segni”, i miracoli eucaristici da Lanciano a Sokolka - Vatican News », sur www.vaticannews.va, (consulté le )
Bibliographie
modifier- Patrick Sbalchiero, Enquête sur les miracles dans l'Église catholique, Artège, , 320 p. (ISBN 979-1033608325).
- (en) Anna Wierzbicka (Faculty of Arts de l'Université nationale australienne), « The Semantics of Eucharistic Miracles » [« La sémantique des miracles eucharistiques »], Cognitive Semantics, Brill, vol. 9, no 2, , p. 193-226 (DOI 10.1163/23526416-bja10047 , lire en ligne, consulté le )