Miniature
Miniature, issu du latin miniatulus (« coloré au minium »), désigne les enluminures, puis par analogie (finesse des détails peints) a pour sens quelque chose de petites dimensions.
Autres significations
modifierDans les arts
modifierOn trouve trois types principaux de miniatures :
- la miniature servant à enluminer les livres et parchemins, jusqu'à l'époque de la Renaissance ;
- le portrait miniature, de la Renaissance au XIXe siècle ;
- la miniature botanique ou zoologique pratiquée pour un muséum national d'histoire naturelle.
On appelle miniaturiste celui ou celle qui peint en miniature[1].
Description
modifierSelon le Littré, une miniature (du latin miniare qui veut dire « peindre en rouge, enduire de minium ») est une « sorte de peinture délicate qui se fait à petits points ou à petits traits, avec des couleurs très fines, détrempées d'eau et de gomme, sans huile [=gouache]. La miniature se fait sur le vélin, sur l'ivoire ».
Les miniatures sont donc des œuvres au rendu précis et d’une grande finesse peintes d’abord à la gouache (sur parchemin puis, au début du XVIIIe siècle, sur ivoire : Pierre Adolphe Hall ou Jean-Baptiste Isabey) ; plus tard à l'aquarelle, puis à l’aquarelle sur vélin, puis, avec Jean-Baptiste Isabey (1767 – 1855) sur papier.
Si les miniatures sont généralement de petites dimensions, il reste que les « Peintres ordinaires du roi pour la miniature » travaillaient sur des vélins qui faisaient 46 × 33 cm. Le château de Versailles conserve (au salon des Jeux) une série de 23 miniatures (gouache sur vélin) qui atteignent 95 × 60 cm réalisée par Louis-Nicolas Van Blarenberghe, représentant les campagnes de Louis XV.
À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les miniatures s'ouvrent à une nouvelle forme de sujet tels que les paysages, les scènes mythologiques ou religieuses et aident à la décoration de bijoux, de boîtes et de bonbonnières. La miniature devient un objet d'art à part entière, qui est très apprécié entre le XVIIIe siècle et le premier quart du XIXe siècle, jusqu'à ce que de nouveaux formats tels que la photographie apparaissent, et suscitent sa totale disparition. La miniature est un art particulier qui à ses propres codes et une certaine autonomie par rapport aux grandes peintures. La plupart de ces artistes furent essentiellement des miniaturistes. Depuis le XIXe siècle, bon nombre d'ouvrages consacrés aux miniatures ont aidé à comprendre l'histoire des mœurs, de la décoration et du costume et aussi l'histoire de l'art et de la civilisation.
Au XVIIIe siècle en France, l'Académie royale de peinture et de sculpture permet aux miniaturistes d'exposer aux Salons mais n'admettait qu'un nombre très restreint de femmes et aucune comme « peintre d'histoire », genre supérieur qui seul donnait accès au titre de professeur. Les femmes de familles d'artistes ont dû le plus souvent se cantonner à des « sujets féminins », peinture de fleurs, portraits, miniatures, qui trouvent un débouché dans la clientèle bourgeoise. Elles accèdent ainsi à une notoriété qui leur assure l'aisance, mais pas la reconnaissance. Les miniatures de Marie-Anne Fragonard seront attribuées à son mari Jean-Honoré Fragonard, et contribueront à sa réévaluation. Marie-Jeanne Buzeau, épouse de François Boucher, copia en miniatures les tableaux de son mari. Selon les Goncourt, elles étaient encore attribuées à François Boucher au XIXe siècle. Huit de ces petits cadres étaient mentionnés dans le catalogue de vente du peintre Aved en 1766[2].
En sciences
modifier- en génétique, miniature est le nom d'un gène de la drosophile.
- en informatique, une miniature, ou vignette, est une image de taille réduite.
- en zootechnie, un animal miniature est une variété naine d'espèce animale.
Loisirs et jeux
modifier- en maquettisme, le terme miniature est utilisé pour désigner un modèle réduit.
- aux échecs on appelle miniature :
Notes et références
modifier- Éditions Larousse, « Définitions : miniaturiste - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
- Ed. et J. Goncourt, L'Art au XVIIIe siècle, Paris, Rapilly, , 194-195 p. (lire en ligne)