Mike Huckabee
Michael Dale Huckabee, dit Mike Huckabee, né le , est un homme politique républicain américain. Il est gouverneur de l'Arkansas entre 1996 et 2007 et l'un des candidats à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2008 puis pour celle de 2016. Il a été pasteur chrétien baptiste jusqu’en 1992.
Mike Huckabee | ||
Mike Huckabee en 2015. | ||
Fonctions | ||
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44e gouverneur de l'Arkansas | ||
– (10 ans, 5 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Jim Guy Tucker | |
Successeur | Mike Beebe | |
12e lieutenant-gouverneur de l'Arkansas | ||
– (2 ans, 7 mois et 25 jours) |
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Prédécesseur | Jim Guy Tucker | |
Successeur | Winthrop Paul Rockefeller | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Michael Dale Huckabee | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Hope, Arkansas (États-Unis) | |
Nationalité | Américaine | |
Parti politique | Parti républicain | |
Enfants | Sarah Huckabee Sanders | |
Profession | Pasteur | |
Religion | Christianisme baptiste | |
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Gouverneur de l'Arkansas | ||
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Biographie
modifierEnfance et études
modifierMike Huckabee est né le à Hope dans une famille pauvre de l'Arkansas. Il s'intéresse dès son adolescence à la politique et participe à un programme civique pour adolescents. Après avoir réalisé sa première émission de radio à l'âge de 11 ans, il prononce son premier sermon religieux à l'âge de 15 ans[1].
À 18 ans, il devient pasteur. Il a étudié en communication à la Ouachita Baptist University d’Arkadelphia et a obtenu un Bachelor of Arts en 1978, puis il est entré au séminaire théologique baptiste du Sud-Ouest, à Fort Worth [2]. Un an plus tard, il quitte le séminaire pour rejoindre et travailler avec le télévangéliste James Robison (en), dont il devient le porte-parole et le chargé de relations publiques. Puis, il retourne étudier en théologie au séminaire théologique baptiste du Sud-Ouest et obtient un master en 1980 [1].
Ministère
modifierEn 1980, il revient en Arkansas pour être pasteur de l'Église baptiste Emmanuel à Pine Bluff[3]. Après des rénovations de l'auditorium de l'église et avoir parlé de son église à la télévision, de nombreux fidèles se sont ajoutés à la communauté. Il lance également une petite station de télévision chrétienne pour évangéliser plus de personnes, notamment un talk show dominical où il interviewe des personnalités locales aussi diverses que des responsables d’organismes caritatifs ou des comptables donnant leurs conseils pour remplir les déclarations fiscales[1].
Après six ans à Pine Bluff, Mike Huckabee s'installe à Texarkana, où il fonde la première station de télévision locale[3]. Il devient également pasteur de la Première Église baptiste de Beech Street[4].
En 1989, Mike Huckabee prend la direction de la Arkansas Baptist State Convention et de ses 490 000 membres[5], sur la base d'une ligne plus modérée que celle de ses concurrents.
Carrière politique dans l'Arkansas
modifierEn 1992, il renonce à son ministère pour se présenter au Sénat sous l’étiquette républicaine. Après une campagne axée sur les problèmes sociaux et l’avortement, il est finalement battu par son adversaire, le sénateur démocrate sortant Dale Bumpers.
Néanmoins, un an plus tard, en 1993, Mike Huckabee est élu au poste de lieutenant-gouverneur de l'Arkansas. Il est alors le seul républicain à un poste de l'exécutif aussi élevé d'un État de tradition conservatrice et démocrate. Il est réélu en 1994, malgré ses mauvaises relations avec certaines personnalités de l'exécutif démocrate de l'État.
Gouverneur de l'Arkansas (1996-2007)
modifierLe , il devient gouverneur de l'Arkansas pour terminer le mandat du gouverneur sortant, le démocrate Jim Guy Tucker, impliqué dans le scandale financier de Whitewater et contraint à démissionner avec tellement de réticence qu'il dut s'y prendre à deux reprises avant de céder le pouvoir définitivement. En novembre 1998, Mike Huckabee est confirmé pour un mandat entier de quatre ans par les électeurs de l'Arkansas et est réélu en novembre 2002 pour un nouveau mandat de quatre ans.
Gouverneur, Mike Huckabee fait voter de vastes réductions d’impôt, mais aussi des mesures simplifiant la procédure complexe d'immatriculation des véhicules ou encore des mesures alourdissant la taxe sur les ventes de carburant et de cigarettes. Il est aussi connu pour ses engagements sociaux, notamment pour avoir mis en place une couverture santé pour les enfants des milieux défavorisés et pour avoir développé, avec le soutien de Bill Clinton, des programmes de lutte contre l’obésité chez les enfants. Son combat contre l’embonpoint a fait l'objet d'un livre de sa part (« Arrêtez de creuser votre tombe avec une fourchette et un couteau »).
Il fait aussi procéder à la modernisation du réseau routier de l'Arkansas, alors considéré comme l'un des pires du pays.
En 2002, son épouse candidate au poste de secrétaire d'État de l'Arkansas, alors qu'il candidat pour sa réélection au poste de gouverneur. Elle est battue : le démocrate Charlie Daniels (en) obtient 62 % des voix[6],[7].
En 2003, il doit réformer le système de financement des écoles, mais son plan se heurte à de vives critiques et à de fortes oppositions.
Il lui est reproché d'avoir fait pression, en tant que gouverneur, pour que Wayne DuMond (en), un condamné pour viol, soit libéré de manière anticipée. Après sa libération en 1999, DuMond a commis un meurtre dans l'État voisin du Missouri[8].
En 2005, Time Magazine le cite parmi les cinq meilleurs gouverneurs (ou l'un des cinq les plus performants) des États-Unis, notamment pour son action en faveur de plus de 60 000 personnes sinistrées après le passage de l’ouragan Katrina.
En 2006, alors gouverneur de l'Arkansas, il amnistie le guitariste du groupe des Rolling Stones, Keith Richards, pour une contravention pour conduite imprudente en 1975[9].
Arrivé au terme de son second et dernier mandat en 2006, il ne peut se représenter. Il est alors le troisième gouverneur de l'Arkansas à être resté aussi longtemps à ce poste (après Orval Faubus de 1955 à 1967 et Bill Clinton de 1979 à 1981 et de 1983 à 1992).
Candidat à la primaire présidentielle républicaine de 2008
modifierEn 2007, Mike Huckabee est candidat à l’investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2008. Il axe son programme autour de trois mots : « famille, foi et liberté » et défend le droit au port d'armes. Il s'oppose à l'avortement et au mariage homosexuel. Après avoir, en 1998, comparé l'homosexualité à un comportement criminel, il rapproche celle-ci, lors de ses discours de campagne dans le sud conservateur, de la pédophilie, de la polygamie et de la zoophilie. Il souhaite ainsi vouloir inscrire la définition du mariage dans la constitution des États-Unis, déclarant : « La Bible n'a pas été écrite pour être amendée, la Constitution, si », ce qui provoque l'indignation de la communauté homosexuelle et des libéraux soutenant la séparation entre Église et État. Il promet également d'amender la Constitution pour interdire l'avortement et inscrire que la vie commence dès la conception [10].
Créationniste, il exprime également des doutes sur la théorie de l'évolution de Charles Darwin[11].
L’un de ses inspirateurs est le révérend et télévangéliste Jerry Falwell, qui lui a accordé son soutien[12]. Il propose également de réduire les impôts sur le revenu au profit d’une TVA globale de 23 % et voit dans la lutte contre le réchauffement climatique « un devoir biblique »[13].
L'une de ses campagnes publicitaires le représente au côté de l'un de ses partisans, l'acteur originaire de l’Oklahoma et éditorialiste conservateur à ses heures Chuck Norris. S'inspirant des films et arts martiaux pratiqués par ce dernier, il résume son programme pour la sécurisation de la frontière avec le Mexique en deux mots, citant le prénom et le nom de l'acteur. Ce dernier déclare par ailleurs soutenir Huckabee pour ses positions en faveur du port d’armes et sa promesse de dissoudre le fisc.
Dans le cadre des primaires, lors d'un débat interne avec les autres candidats républicains à Saint Petersburg en Floride, il marque encore des points auprès de l'électorat conservateur, lors d'une question sur le programme spatial américain, en suggérant de mettre la candidate démocrate Hillary Clinton « dans la première fusée vers Mars ». Lors d'un autre débat républicain, il avait aussi raillé de façon humoristique le candidat démocrate John Edwards, affirmant que le pays a « un Congrès qui dépense autant d'argent que John Edwards dans un salon de beauté »[14].
Sa montée en popularité est spectaculaire : selon un sondage de CNN[15], il tournait autour de 1 % de janvier à , avant d'atteindre de façon fulgurante les 10 % en novembre et les 22 % en décembre, alors qu'il ne dépassait pas la barre des 5 % en septembre et octobre. Cette ascension fut telle dans l'électorat conservateur qu'il en vint à dépasser dans les sondages Mitt Romney et à talonner Rudy Giuliani, jusque-là favori du camp républicain[16].
Après avoir déclaré dans les derniers jours de sa campagne dans l'Iowa que « les gens recherchent un candidat présidentiel qui leur rappelle le type avec qui ils travaillent plutôt que celui qui les a licenciés »[17], visant implicitement Mitt Romney, fier de ses qualités de gestionnaire en tant que redresseur d'entreprises [18], Huckabee est arrivé en tête du caucus de l'Iowa le , faisant de lui le nouvel homme à battre pour la nomination républicaine à la présidence. Avec 34,3 %, il se place alors devant Mitt Romney (25,3 %), Fred Thompson (13,4 %), John McCain (13,1 %), Ron Paul (10 %), Rudy Giuliani (3,5 %), Duncan Hunter (0,4 %). Il échoue à concrétiser son avantage psychologique lors des primaires et caucus suivant et n'arrive qu'en seconde position derrière John McCain lors de la primaire importante et disputée dans le bastion conservateur et évangélique qu'est la Caroline du Sud, le .
Lors du Super Tuesday qui a lieu le 5 février, Mike Huckabee, en dépit de quelques victoires qui lui assurent alors un total de 169 délégués, est largement devancé par John McCain (615 délégués) et Mitt Romney (268). Si ce dernier abandonne alors la course présidentielle, Mike Huckabee se maintient face à McCain, tout comme le candidat libertarien Ron Paul. Le 9 février, Huckabee s'impose face à McCain lors des caucus du Kansas et de l'élection primaire de Louisiane mais il est battu par ce dernier dans l'État de Washington. Le maintien de Huckabee dans la course souligne alors les difficultés de John McCain à faire l'unanimité dans le camp républicain où, aux yeux de la partie la plus conservatrice de cet électorat, le sénateur de l'Arizona continue à apparaître comme un candidat par défaut[19].
Le , les victoires décisives de John McCain dans les élections primaires du Texas, de l’Ohio, du Vermont et du Rhode Island contraignent Mike Huckabee à abandonner la course présidentielle et à exhorter ses partisans de se rallier à John McCain, vainqueur des primaires républicaines.
Après la présidentielle de 2008
modifierFin 2009, la politique de Mike Huckabee en matière de grâce, lorsqu'il était gouverneur, est très critiquée. Un massacre a été commis très vraisemblablement par un condamné dont il avait favorisé la grâce. Le dimanche , Maurice Clemmons aurait abattu 4 officiers de police avant d'être lui-même abattu deux jours après. Mike Huckabee avait l'habitude de gracier totalement ou partiellement un grand nombre de condamnés, invoquant pour cela sa foi religieuse et ignorant fréquemment les recommandations[De qui ?]. Maurice Clemmons, condamné à 100 ans de prison, avait bénéficié d'une remise de peine grâce à l'intervention du gouverneur, il avait récidivé et avait néanmoins bénéficié rapidement d'une nouvelle remise de peine[réf. nécessaire].
Candidat à la primaire présidentielle républicaine de 2016
modifierEn 2015 il se déclare à nouveau candidat aux élections primaires du parti républicain en vue des élections présidentielles de l'année suivante. Le , il déclenche une polémique en accusant le président Barack Obama « d'amener les Israéliens aux portes des fours » avec l'accord sur le nucléaire iranien[20],[21]. Le lendemain, Barack Obama alors en voyage officiel en Afrique, réplique en expliquant que les paroles de Huckabee s'inscrivent dans une « tendance générale » et seraient « considérées ridicules si elles n'étaient pas si tristes ». Faisant aussi allusion à d'autres déclarations contestées de Donald Trump, Obama ajoute que « ce n'est pas la sorte de dirigeants dont a besoin l'Amérique actuellement et je ne pense pas que c'est ce que qui que soit veut, qu'il soit démocrate, républicain ou indépendant »[22].
Après le faible score obtenu dans le premier caucus de l'Iowa, Mike Huckabee se retire de la course le soir même de l'annonce des résultats, le . Il annonce ensuite son soutien à Donald Trump pour la suite de la compétition.
Depuis 2016
modifierLe , le président-élu Donald Trump annonce son intention de le nommer au poste d'ambassadeur des États-Unis en Israël[23],[24].
Carrière médiatique
modifierMike Huckabee est l'animateur d'une émission pour Fox News de 2008 à 2015, puis de nouveau en 2017 sur Trinity Broadcasting Network[25].
Vie privée
modifierGuitariste depuis l’âge de 11 ans, Mike Huckabee est également bassiste au sein du groupe Capitol Offense[26].
Références
modifier- Jodi Kantor et David D. Kirkpatrick, Mike Huckabee, le sauveur d’âmes, courrierinternational.com, USA, 9 janvier 2008.
- Britannica, Mike Huckabee, britannica.com, USA, consulté le 5 décembre 2020.
- Frank J. Smith, Religion and Politics in America: An Encyclopedia of Church and State in American Life [2 volumes], ABC-CLIO, USA, 2016, p. 360.
- Adelle M. Banks, Mike Huckabee has one unique line on his resume: pastor, religionnews.com, USA, 11 octobre 2007.
- Jean-Louis Turlin, Mike Huckabee, une percée à la Jimmy Carter, lefigaro.fr, France, 21 décembre 2007.
- (en) Danielle Burton, « 10 Things You Didn't Know About Janet Huckabee », US News, .
- (en) « State of Arkansas : Summary Reports for individual counties », sur Sos.arkansas.gov (consulté le ).
- (en) Quin Hillyer, « Reality Check on Huckabee », National Review, .
- « Huckabee prepares pardon papers for rocker Keith Richards », Arkansas News Bureau, (lire en ligne [archive du ]).
- Article du Figaro du 18 janvier 2007 intitulé "Huckabee enfonce le clou sur les gays et l'avortement".
- Article de Cyberpresse.
- Article de Libération du 14 décembre 2007 consacré à Mike Huckabee.
- Article du Figaro du 21 décembre 2007, ibid.
- « We have a Congress that spends money like John Edwards at a beauty shop », citation reprise dans de nombreux journaux dont le Chicago Tribune, article intitulé "Huckabee: A (right) wing and a prayer" du 25 septembre 2007 [1].
- (en) By Paul Steinhauser CNN Washington bureau, « New poll shows big shake-up in GOP race - CNN.com », sur www.cnn.com (consulté le ).
- Article du site LeCourant.info du 19 décembre 2007 consacré à Mike Huckabee.
- « People are looking for a presidential candidate who reminds them more of the guy they work with rather than the guy that laid them off », citation reprise dans de nombreux journaux dont le Wall Street Journal, article intitulé "Out With the Old, In With the New" du 4 janvier 2008 [2].
- Article du Figaro du 4 janvier 2008 intitulé "Mike Huckabee, un populiste en chaire".
- Porte-drapeau républicain, McCain peine à convaincre la base conservatrice, article de Philippe Gélie dans Le Figaro du .
- Huckabee stands behind claim Iran deal sends Israelis to 'oven' amid backlash, Martin Pengelly, The Guardian, 26 juillet 2015.
- Obama, les Juifs et les fours: les déclarations chocs d'un candidat républicain à la Maison blanche font polémique, La Libre Belgique, 26 juillet 2015.
- Barack Obama dénonce les "attaques scandaleuses" de la campagne présidentielle américaine, Huffington Post, 27 juillet 2015.
- (en) « Trump picks former Arkansas Gov. Mike Huckabee to be ambassador to Israel », apnews.com, (lire en ligne, consulté le ).
- « Election américaine 2024 : Trump choisit Mike Huckabee, défenseur de la colonisation, au poste d’ambassadeur en Israël », 20minutes.fr, 13 novembre 2024.
- Jennifer Sprouse, Mike Huckabee to revive his talk show on TBN, wjhl.com, USA, 25 mai 2017.
- Glenn Collins, « He Knows a Little Rock », The New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :