Michel del Castillo
Michel del Castillo (ou Michel Janicot del Castillo), né à Madrid le , est un écrivain français, d'origine espagnole.
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Miguel Janicot del Castillo |
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Escuelas Profesionales de la Sagrada Familia (d) Faculté des lettres de Sorbonne Université |
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Biographie
modifierMichel del Castillo naît à Madrid en 1933, peu avant la guerre civile. Son père, Michel Janicot, quitte son épouse Cándida Isabel del Castillo en 1935. Il rejoint la France et ne s'occupe plus de son jeune fils. Sa mère, Cándida Isabel, très engagée politiquement, est proche du parti républicain de Manuel Azaña. Pourtant elle sera emprisonnée par ces mêmes républicains de 1936 à 1937, pour s’être inquiétée du sort des prisonniers politiques. Durant son emprisonnement, le jeune Michel lui rend visite accompagné de sa grand-mère, elle sera condamnée à mort par les franquistes[1].
Ensemble, la mère et le fils fuient l'avancée franquiste et se réfugient en France chez Michel Janicot (le père), qui les aide un peu financièrement sans pour autant renouer avec son épouse. Alors que Cándida réclame encore de l'argent à son mari, durant la Seconde Guerre mondiale, celui-ci la dénonce aux autorités et la fait interner au camp de Rieucros à Mende avec Michel. Ce camp de réfugiés politiques est une des épreuves que l'écrivain décrira notamment dans son roman Tanguy[1]. Cependant, il gardera une certaine attache pour la ville de Mende, où une école porte désormais son nom. Après s'être évadé, l'enfant est livré en otage par sa propre mère aux Allemands et envoyé en Allemagne dans des fermes de travail jusqu'à la fin de la guerre.
Rapatrié en France, puis livré à l'Espagne, Michel del Castillo est enfermé dans une maison de redressement, véritable bagne, comme « fils de rouge ». Il s’en évade en 1949[1].
Il a ensuite la chance d'être accueilli par un collège de jésuites, à Úbeda, en Andalousie. C'est avec le père Mariano Prados (Pardo dans Tanguy) qu'il découvre la littérature. Alors que son père ne répond pas à ses lettres désespérées, il part à Sitges pour devenir ouvrier en 1950. Il est alors âgé de 17 ans.
Carrière littéraire
modifierInfluencé par les romanciers Miguel de Unamuno et Fiodor Dostoïevski, il publie en 1957 son premier roman, Tanguy, qui remporte un succès mondial. Ses romans ultérieurs recevront de nombreux prix, dont le Renaudot pour La Nuit du décret (1981) et le prix Femina de l'essai pour Colette, une certaine France (1999). En 1995, il obtient le prix de l'écrit intime.
Élu membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1997, il a succédé à l'historien Georges Duby.
Il a produit une série télévisée, La Saga des Français, pour Antenne 2.
En 2008, il publie un récit biographique inattendu consacré à Franco. Opposant au régime franquiste, fils d'une républicaine espagnole condamnée à mort par les nationalistes, envoyé lui-même en Allemagne à l'âge de 10 ans, ayant subi des sévices à son retour en Espagne dans les maisons de redressement du régime, il rédige cependant le portrait d'un homme qu'il considère comme physiquement courageux, un militaire « chimiquement pur », moins fasciste que conservateur autoritaire, assez banal, en portant à son crédit, au passage, le décollage économique de l’Espagne. Au lieu de reprendre le cliché habituel du dictateur sanguinaire, inculte, poltron, Del Castillo ne manque à aucun moment de se référer aux ouvrages des historiens de Brian Crozier (en), Antony Beevor, Bartolomé Bennassar, Gerald Brenan, Philippe Nourry et Stanley Payne. Sans chercher obstinément la réhabilitation du Caudillo, il ne nie aucun des crimes ou des délits commis par les participants à la guerre civile ou lors de la dictature, mais il fait tomber les idées reçues, en passant notamment par « le fil de l'épée les biographies fantaisistes » ou celles des intellectuels tels que Paul Preston. Concernant ce dernier auteur, noter cependant que cet historien ne nie en aucun cas les exactions côté républicain qui ont fait, selon lui, plus de victimes que la rébellion franquiste à Madrid et à Barcelone[2],[3],[4],[5].
Engagements sociétaux
modifierIl est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[6].
Vie privée
modifierEn dehors des voyages, il a une grande passion pour la musique classique. Il est ouvertement homosexuel[7].
Il s'est établi à La Calmette, dans le Gard[8],[9].
Œuvres
modifierRomans
modifier- 1957 : Tanguy, éditions René Julliard, autobiographie romancée de son enfance
- 1958 : La Guitare, éditions René Julliard
- 1959 : Le Colleur d’affiches, éditions René Julliard
- 1960 : Le Manège espagnol, éditions René Julliard
- 1962 : Tara, éditions René Julliard
- 1965 : Les Aveux interdits : Le Faiseur de rêves, éditions René Julliard
- 1966 : Les Aveux interdits : Les Premières Illusions, éditions René Julliard
- 1967 : Gérardo Laïn, éditions Christian Bourgois
- 1972 : Le Vent de la nuit, éditions René Julliard – prix des libraires et prix des Deux Magots
- 1975 : Le Silence des pierres, éditions René Julliard – prix Chateaubriand
- 1977 : Le Sortilège espagnol, éditions René Julliard
- 1979 : Les cyprès meurent en Italie, éditions René Julliard
- 1981 : La Nuit du décret, éditions du Seuil – prix Renaudot
- 1984 : La Gloire de Dina, éditions du Seuil
- 1985 : La Halte et le Chemin, éditions Bayard
- 1987 : Le Démon de l'oubli, éditions du Seuil
- 1989 : Mort d'un poète, Mercure de France
- 1991 : Une femme en soi, éditions du Seuil – prix du Levant • (ISBN 978-2-02013-523-8)
- 1993 : Le Crime des pères, éditions du Seuil – grand prix RTL-Lire • (ISBN 978-2-02013-551-1)
- 1994 : Rue des Archives, éditions Gallimard – prix Maurice-Genevoix • (ISBN 978-2-07073-858-8)
- 1996 : Le Sortilège espagnol : Les Officiants de la mort, Fayard • (ISBN 978-2-21359-768-3)
- 1997 : La Tunique d'infamie, Fayard • (ISBN 978-2-21359-814-7)
- 1998 : De père français, Fayard • (ISBN 978-2-21360-101-4)
- 2001 : Les Étoiles froides, Stock, tome 1 de sa trilogie • (ISBN 978-2-23405-399-1)
- 2002 : Colette en voyage, éditions des Cendres • (ISBN 978-2-86742-109-9)
- 2003 : Les Portes du sang, éditions du Seuil, tome 2 de sa trilogie • (ISBN 978-2-02059-952-8)
- 2004 : Sortie des artistes, éditions du Seuil • (ISBN 978-2-02066-207-9)
- 2006 : La Religieuse de Madrigal, Fayard • (ISBN 978-2-75780-822-1)
- 2007 : La Vie mentie, Fayard – prix des écrivains croyants • (ISBN 978-2-21363-105-9)
- 2010 : Mamita, Fayard • (ISBN 978-2-21363-343-5)
- 2018 : L'Expulsion : 1609-1610, Fayard • (ISBN 978-2-21366-142-1)
Essais
modifier- 1970 : Les Écrous de la haine, éditions René Julliard
- 1986 : Séville, Collection: L'Europe des villes rêvées, éditions Autrement, Paris • (ISBN 2-86260-184-5)
- 1991 : Andalousie, Collection Points planète, éditions du Seuil • (ISBN 978-2-02012-713-4)
- 1993 : Carlos Pradal, en collaboration avec Yves Belaubre, Éditions Loubatières • (ISBN 978-2-02012-713-4)
- 1994 : Préface à Une auberge espagnole
- 1995 : Mon frère l’Idiot – prix de l'écrit intime
- 1999 : Colette, une certaine France – prix Femina essai
- 2000 : L’Adieu au siècle – journal de l'année 1999
- 2000 : Droit d’auteur, pamphlet
- 2002 : Algérie – l'Extase et le Sang, essai
- 2005 : Dictionnaire amoureux de l'Espagne – prix Méditerranée
- 2008 : Le Temps de Franco
- 2015 : Goya
Théâtre
modifier- 2002 : Une répétition, pièce consacrée à Jean Sénac
- 2003 : Le Jour du destin
- 2005 : La Mémoire de Grenade
Récompenses et distinctions
modifierRécompenses
modifier- 1973 : Prix des libraires pour Le Vent de la nuit.
- 1973 : Prix des Deux Magots, pour Le Vent de la nuit.
- 1975 : Prix Chateaubriand, pour Le Silence des pierres.
- 1981 : Prix Renaudot, pour La Nuit du décret.
- 1991 : Prix du Levant, pour Une femme en soi.
- 1993 : Grand prix RTL-Lire, pour Le Crime des pères.
- 1994 : Prix Maurice Genevoix, pour Rue des Archives.
- 1995 : Prix de l'écrit intime, pour Mon frère l'Idiot.
- 1999 : Prix Femina essai, pour Colette, une certaine France.
- 2004 : Prix François-Victor-Noury 2004, pour l'ensemble de son œuvre[10]
- 2005 : Prix Méditerranée, pour Dictionnaire amoureux de L’Espagne.
- 2008 : Prix des écrivains croyants, pour La Vie mentie.
- 2016 : Grand prix de littérature Henri-Gal 2016, pour l'ensemble de son œuvre[11]
Décorations
modifier- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres Il est fait commandeur lors de la promotion du [12].
Notes et références
modifier- Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, « Michel Del Castillo », sur www.arllfb.be.
- Franco, nouveau héros, critique littéraire de Paris Match, 23 novembre 2008
- L'ascension de Francisco Franco, Europe 1
- Espagne : des passions mal éteintes, Jean Sévillia, Le Figaro, 12 décembre 2008
- Posté par Serge Escalé, « Une guerre d’extermination Espagne 1936-1945 – Paul Preston – », sur Humeurs Numeriques, (consulté le )
- Page « Comité d'honneur », sur le site de l'ADMD.
- https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/05/16/michel-del-castillo-en-recherche-d-humanite_4262052_1819218.html ; « il appartient bien à une, ou plutôt des minorités — celles des survivants, des homosexuels ».
- http://www.comptoirlitteraire.com/docs/91-castillo.doc.
- « Michel Del Castillo », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- « Prix François-Victor Noury », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- « Grand Prix de Littérature Henri Gal », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
- Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Catherine Bernié-Boissard, Michel Boissard et Serge Velay, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 81-82
Liens externes
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