Le Mesnil-Garnier
Le Mesnil-Garnier est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 225 habitants[Note 1].
Le Mesnil-Garnier | |
Vue sur le village depuis une entrée du bourg. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Coutances Mer et Bocage |
Maire Mandat |
Sylvie Lemoine 2020-2026 |
Code postal | 50450 |
Code commune | 50311 |
Démographie | |
Population municipale |
225 hab. (2021 ) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 51′ 55″ nord, 1° 18′ 35″ ouest |
Altitude | Min. 73 m Max. 166 m |
Superficie | 10,41 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Quettreville-sur-Sienne |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierLa commune se compose d'un bourg principal (le Mesnil-Garnier) et de plusieurs écarts[1] : la Forêt, le Val au Groult, la Parquerie, la Bersaudière, le Pont Briens, la Groudière, la Lorerie, Boisnel, la Crépellière, l'Hôtel Molet, l'Hôtel Graffard, l'Hôtel Chaignon, les Pailières, l'Hôtel Michel, le Couvent, l'Hôtel Armange, l'Hôtel au Turc, l'Hôtel Morin, l'Hôtel Prével, le Carrefour des Mottes, le Grand Ronceur, le Ronceur, le Petit Ronceur, la Vassourie, la Masure, l'Hôtel Huard, la Haute Danninière, la Danninière, le Château, la Cour, la Rourie, la Chotarderie, l'Orail.
La commune est bordée au nord par la Bérence, affluent de la Sienne.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 016 mm, avec 14,1 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 18 km à vol d'oiseau[5], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Le Mesnil-Garnier est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (77,3 %), zones agricoles hétérogènes (15,8 %), terres arables (6,1 %), forêts (0,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Mesnil Garneri en 1210[14], Mesnillum Garini sans date.
Il s'agit d'une formation médiévale en Mesnil- au sens général de « domaine », caractéristique de la langue d'oïl. Ce terme est issu du gallo-roman masionile, dérivé de masione pour mansione « maison ».
Le second élément -Garnier s'explique par l'anthroponyme d'origine germanique Garnier, populaire au Moyen Âge, notamment dans l'Ouest et qui se perpétue dans le nom de famille Garnier resté fréquent dans ces régions (Haute-Bretagne, Maine), mais également dans le sillon rhodanien[15]. La forme avec un [g] dur initial s'explique par la situation du village au sud de l'isoglosse G- / V- qui suit la ligne Joret. Au nord de cette isoglosse, la forme est Varnier / Vernier illustrée par Varneville ou Marais-Vernier.
Micro-toponymie
modifierLes hameaux en Y-ère et Y-erie désignaient à l'origine la ferme de la famille Y, bâtie sur les nouvelles terres issues des grands défrichements de la période ducale normande. Les essarts prennent le nom des défricheurs, suivi du suffixe -erie ou -ière[16]. Les autres hameaux en Hôtel/Maison/Le Y sont des constructions plus "récentes", ils désignent la ferme de la famille Y.
Histoire
modifierRaoul de Thieuville[Note 2], qui vivait au XIIIe siècle, tenait au Mesnil Garnier un fief de Philippe Auguste. Au XVe siècle, Catherine de Thieuville, dame du Mesnil-Garnier, épousera Olivier de Mauny, et leur fille unique, Jean Goyon de Matignon[17].
En 1600, Thomas de Morant († 1621), baron et seigneur du village, acquiert la seigneurie du Mesnil-Garnier et y construit le château[18]. En 1619 il fonde un couvent de Dominicains (détruit en 1870) et un hospice[19].
Le Mesnil-Garnier était une baronnie qui fut érigée en marquisat[Note 3] pour Thomas III de Morant, trésorier des Ordres du Roi, en 1672[21] (ou dès 1659 ?)[19] sous le nom de Morant[Note 4]. Elle fut acquise par Joseph Bonnier de la Mosson, trésorier des États de Languedoc. Relevait entre autres du marquisat les fiefs nobles du Mancel et du Hamard situés au Mesnil-Hue[20].
À la Révolution, Étienne Giroult (1756-1793), né à Chérencé-le-Héron, fut élu député à la première Assemblée législatives (1791 au ). Royaliste modéré, poursuivi comme contre-révolutionnaire, il se cacha dans le clocher de l'église du Mesnil-Garnier, d'où il tomba, mortellement[22].
Politique et administration
modifierCirconscriptions administratives avant la Révolution
modifier- Généralité de Caen.
- Élection de Coutances.
- Sergenterie de Challon.
Les maires
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].
En 2021, la commune comptait 225 habitants[Note 5], en évolution de −3,02 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Manoir du Mesnil-Garnier ou de l'Érable du XVIIIe siècle.
- Église Sainte-Anne d'origine romane des XIIe, XIVe, XVIe – XXe siècles avec un clocher à flèche octogonale et clochetons, modillons roman à masques grimaçants, portail méridional de la seconde moitié du XIIe siècle[28], tour-porche. Elle abrite un bas-relief du XXe de Marcelle Delcour-Guinard (1896-1978) représentant les quatre bêtes de l'Apocalypse, un groupe sculpté éducation de la Vierge du XVIIIe, des fonts baptismaux en marbre, une Vierge à l'Enfant du XVIIIe, un retable du sculpteur Jacques Lemieux[18], des pierres tombales du XVIIe.
- Restes du château de Thomas de Morant du XVIe siècle. Il en subsiste un pavillon d'angle, le colombier circulaire, la ferme, les douves et une grosse tour d'angle. On accédait au château par six avenues de hêtres donnant sur un rond-point de chênes[18].
- Ancien presbytère, transformé en chambre d'hôtes.
- Rives de la Bérence.
- Croix de chemin.
- Pour mémoire
Hospice pour « aliénés » et couvent dominicain fondé et achevé en 1620 près du château. La chapelle a été détruite à la Révolution et le couvent fut rasé en 1870.
-
L'église Sainte-Anne.
-
La nef de l’église Sainte-Anne.
-
Le château.
Activité et manifestations
modifierLe Mesnil-Garnier se fait remarquer par son concours de lancer de savonnettes mouillées organisé depuis 2011, qualifié même de championnat du monde[29]. Le record établi en 2012 est de 92,43 m[30].
Personnalités liées à la commune
modifier- Guillaume de Thieuville (v. 1277 - Le Mesnil-Garnier, 1345), évêque de Coutances.
- Pierre Bonnemains (1773 - Le Mesnil-Garnier, 1850), lieutenant-général baron de l'Empire, s'est illustré à Waterloo. Maire du Mesnil-Garnier de 1840 à 1850 où il était propriétaire du château[18].
- Son fils Charles Frédéric, général s'est illustré en 1870 à Reichshoffen[31].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 137.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 330.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique du Mesnil-Garnier sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- La famille de Thieuville a fourni deux évêques : Raoul à Avranches (1269-1292) et Guillaume à Coutances (1315-1345).
- Dépendaient de ce marquisat les fiefs nobles du Mesnil-Hue, celui au Mancel et du Hamard[20].
- Un Thomas de Morand (1616-1692), petit fils de celui qui avait bâtit le château, intendant royal fut révoqué après l'arrestation de Fouquet en 1661.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Le Mesnil-Garnier » sur Géoportail..
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Le Mesnil-Garnier et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 1
- « Nom de famille Garnier : son origine, sa localisation. D'où vient le patronyme Garnier - GeneaNet » (consulté le ).
- Voir Histoire de la Normandie.
- Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 226.
- Gautier 2014, p. 330.
- Delattre, 2002, p. 137.
- Gautier 2014, p. 333.
- Éric Thiou, Dictionnaire des titres..., 2003, p. 177 (Morant).
- Gautier 2014, p. 155.
- Réélection 2014 : « Le Mesnil-Garnier (50450) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 96.
- championnat du monde du lancer de savonnettes.
- Finale de lancer de savonnettes : record pulvérisé à 92,43 m.
- http://www.saint-cyr.org/cyr-3250.php?ArtID=68&ID=26