Mercure (timbre)
Le type Mercure est un timbre d'usage courant utilisé en France et qui représente Mercure, dieu du commerce dans la mythologie romaine.
Pays | |
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Année d'émission |
1938 |
Année de retrait |
1945 |
Valeur faciale |
1 à 75 c |
Description |
Visage du dieu Mercure |
Impression | |
Dentelure |
14 x 13½ |
Il est mis en service en 1938, repris sous le régime de Vichy ; il est temporairement réimprimé à la Libération.
Histoire
modifierEn 1938, pour se conformer aux changements de tarif de l'année précédente[1] et pour remplacer le type Paix dont le dessin n'a pas convaincu, il est décidé que de nouveaux types réalisés en typographie seront mis en circulation : une nouvelle version de Cérès pour les fortes valeurs, le type Iris pour les valeurs médianes et un autre type inspiré de la mythologie pour les plus faibles valeurs ; ce dernier est gravé à l'effigie de Mercure, le dieu du commerce. Les très fortes valeurs faciales sont, pour leur part, réservées à des timbres gravés en taille-douce[2].
Les timbres sont imprimés avec la légende « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » de 1938 à 1942, époque où ils sont retirés de la vente au profit du même type avec la légende « POSTES FRANÇAISES » et dans de nouvelles valeurs, à l'initiative du régime de Vichy[2],[1].
En , pour parer à une éventuelle pénurie, les timbres au type Mercure de la série précédente, avec la légende « POSTES FRANÇAISES », reçoivent en surcharge noire les lettres « RF » (République française). Cette surcharge est apposée dans le coin supérieur gauche du timbre, se superposant à l'ancienne légende ; le travail est réalisé dans l'atelier du timbre sur les stocks qu'il possède[1]. Ces timbres provisoires circulent quelques mois avant d'être remplacés par de nouveaux types, notamment la Marianne de Gandon[2].
Description
modifierDessinés et gravés par Georges Hourriez[3], les timbres sont imprimés en typographie rotative par feuilles de cent. Mesurant 20 × 24 mm, ils sont dentelés 14 x 13½[4].
La tête de Mercure y est figurée de face. Le dieu est pourvu de deux attributs distinctifs, la pétase ailée et le caducée brandi à hauteur du visage[5].
Légende « République française »
modifierImage externe | |
25 c, vert, légende « République française ». sur wikitimbres.fr |
Valeur faciale | Couleur | Émission | Retrait | Tirage |
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5 c | rose | 30/10/1938 | 07/02/1942 | 216 000 000 |
10 c | bleu | 17/10/1938 | 07/02/1942 | 450 000 000 |
15 c | orange | 08/12/1938 | 01/06/1939 | 118 000 000 |
20 c | lilas | 17/10/1938 | 02/03/1942 | 200 000 000 |
25 c | vert | 01/11/1938 | 15/05/1941 | 240 000 000 |
1 c | olive | 15/05/1939 | 07/02/1942 | 41 415 000 |
2 c | vert foncé | 09/03/1939 | 07/02/1942 | 50 930 000 |
15 c | brun | 03/04/1939 | 18/02/1941 | 61 320 000 |
30 c | rouge | 22/02/1939 | 23/10/1943 | |
40 c | violet | 17/02/1939 | 23/10/1943 | 398 817 984 |
45 c | vert-jaune | 17/01/1939 | 15/05/1941 | 56 544 000 |
50 c | bleu foncé | 24/06/1939 | 15/05/1941 | 92 670 000 |
60 c | rouge-orange | 14/03/1939 | 16/04/1942 | 65 570 000 |
70 c | lilas-rose | 17/01/1939 | 02/13/1942 | |
75 c | brun-rouge | 14/08/1939 | 02/03/1942 | 88 000 000 |
50 c | vert | 25/01/1941 | 02/03/1942 | 65 095 000 |
50 c sur 75 c | brun-rouge | 15/04/1941 | 22/09/1941 | 12 800 000 |
50 c | turquoise | 07/02/1942 | 25/05/1943 | 125 717 000 |
Les 20 (lilas), 30 (rouge), 40 (violet), 50 (turquoise) et 60 c (rouge-orange) existent en timbres préoblitérés[6].
Légende « Postes françaises »
modifierImage externe | |
40 c, violet, légende « Postes françaises ». sur timbres-de-france.com |
Valeur faciale | Couleur | Émission | Retrait | Tirage |
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10 c | outremer | 01/12/1942 | 25/05/1943 | 225 976 992 |
30 c | rouge | 15/12/1942 | 12/05/1943 | 54 805 000 |
40 c | violet | 15/12/1942 | 12/05/1943 | 77 365 000 |
50 c | turquoise | 06/08/1942 | 12/05/1943 | 504 392 992 |
Le 40 c (violet) existe en timbre préoblitéré[6].
Timbres de la Libération
modifierImage externe | |
30 c, rouge, surcharge « RF ». sur wikitimbres.fr |
Valeur faciale | Couleur | Émission | Retrait | Tirage |
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10 c | outremer | 27/11/1944 | 12/05/1945 | 29 700 |
30 c | rouge | 27/11/1944 | 12/05/1945 | 36 000 000 |
40 c | violet | 27/11/1944 | 12/05/1945 | 13 600 000 |
50 c | turquoise | 27/11/1944 | 12/05/1945 | 4 390 000 |
Outre l'émission de l'atelier du timbre, plusieurs types de timbres dont le Mercure sont surchargés dans des villes de province à partir des stocks des bureaux de poste ; ce sont les « timbres de la Libération ». Sur les 132 surcharges recensées, seules quinze sont officiellement reconnues par l'administration des Postes[7]. Elles affectent des aspects très variables, mais il s'agit le plus généralement des lettres « RF » (République française) qui barrent plus ou moins complètement le timbre[8].
À Lorient, ce sont les Allemands qui tiennent encore la poche de Lorient qui surchargent « FESTUNG LORIENT » (forteresse de Lorient) le timbre à 10 c (outremer) à la demande de philatélistes[9].
« Faux de Londres »
modifierÉgalement appelés « faux de l'Intelligence Service », des timbres appartenant à plusieurs types dont deux au type Mercure (25 et 30 c) sont imprimés à Londres par Waterlow and Sons (en) avant 1942 mais ne sont qu'exceptionnellement connus sur lettre. En effet, ces timbres très bien imités sont destinés à affranchir des courriers et des tracts de propagande diffusés en France et, par sécurité, très peu d'entre eux sont conservés par leurs destinataires[10].
Références
modifier- Delcampe magazine 2016, p. 12.
- « L'histoire de la série », sur timbre-mercure.fr (consulté le ).
- « Quelques timbres fameux que l'on doit à Georges Hourriez », Timbres magazine, no 170, , p. 35-37.
- Jean-François Brun (dir.) et Annette Apaire, Le Patrimoine du timbre-poste français, vol. I, Flohic, , 928 p. (ISBN 978-28423-4035-3), p. 234.
- Delcampe magazine 2016, p. 10.
- « Les préoblitétés », sur timbre-mercure.fr (consulté le ).
- Robert Abita, « Timbres de la Libération : 3- Classement et bibliographie », sur francephilatelie.com (consulté le ).
- Adrien Aron, Les Secrets de la philétélie, Calmann-Lévy, , 222 p., p. 132.
- Jean Goanvic, « Les poches de l'Atlantique et de Dunkerque - Lorient », sur histoire-et-philatelie.fr (consulté le ).
- Michel Melot, « Que sont devenus les courriers clandestins de Londres ? », Timbres magazine, no 122, , p. 24-33.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Mercure, dieu philatélique », Delcampe magazine, no 2, , p. 10-14.