Le Meknès est un paquebot français de la Compagnie générale transatlantique lancé en 1913. Réquisitionné lors de la Seconde Guerre mondiale, il est torpillé au large de l'île de Portland, par les Allemands le [1] alors qu'il rapatriait d'Angleterre des soldats français après la signature de l'Armistice, provoquant la mort de 420 hommes.

Meknès
illustration de Meknès (navire)
Autres noms Puerto Rico
Type Paquebot
Histoire
Chantier naval Chantiers de Normandie
Lancement 20 mai 1913
Statut Coulé le 24 juillet 1940
Caractéristiques techniques
Longueur 131,50 m
Maître-bau 15,54 m
Tonnage 6 127 t
Propulsion 2 hélices
Puissance 5 000 ch
Vitesse 14,5 nœuds (27 km/h)
Carrière
Armateur Compagnie générale transatlantique

Historique

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Le paquebot est construit dans les chantiers de Normandie au Grand-Quevilly. Armé par la Compagnie générale transatlantique, il est lancé le en présence de Jules Charles-Roux[2]. Baptisé sous le nom de Puerto Rico, il navigue alors sur la ligne Le Havre-Haïti[3]. Renommé Meknès, il assure ensuite la ligne Bordeaux-Casablanca[3]. Il est le sister-ship du Marrakech.

Il est réquisitionné par la Marine nationale française au début de la Seconde Guerre mondiale pour servir de transport de troupes. Le , soit un mois après la signature de l'armistice du 22 juin, il quitte Southampton à destination de Toulon avec à son bord environ 1 300 militaires démobilisés qui désirent rentrer en France, les accords d'armistice prévoyant le rapatriement des militaires français d'Angleterre vers la zone libre. Dans la nuit du 24 au , il est torpillé en Manche par des vedettes lance-torpilles allemandes au large de l'île de Portland, bien que portant des marques distinctives (drapeaux tricolores peints sur sa coque) et signaux lumineux prévus par la Commission d'armistice[3]. Le naufrage cause la mort de 420 passagers et membres d'équipage[1]. De nombreux corps s'échouent sur les plages près de Dieppe[3].

Le torpillage du Meknès a été considéré par la Justice[4] non pas comme une opération de guerre, impossible en considération de l’armistice signé entre la France et l’Allemagne le , mais comme une exécution ouvrant droit à l'aide financière attribuée aux orphelins dont les parents ont été victimes d’actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale[5].

Galerie

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Voir aussi

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Bibliographie

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David Raillot, Les Oubliés du Meknès : l'histoire du torpillage d'un bateau français le 24 juillet 1940, Dieppe, Rose-Marine, , 384 p. (ISBN 978-2952377911)

Ce livre retrace l'histoire du paquebot Meknès et de ces hommes qui l'ont pris pour la dernière fois le 24 juillet 1940. C'est un travail de plus de 20 ans sur cette histoire méconnue du début de la Seconde Guerre mondiale. Le livre est prêt depuis deux ans, mais l'association attendait le 75e anniversaire pour le faire paraître en même temps qu'une médaille. Le torpillage du Meknès a été une catastrophe pour beaucoup de familles. 420 hommes ont disparu dans ce naufrage et près de 900 ont été rescapés, tous ou presque étaient marins. Dans ce gros livre de 384 pages, tout est relaté, depuis la construction du paquebot au Grand-Quevilly, jusqu'à sa fin en passant par la vie des hommes qui étaient à bord. Tout en couleurs, il relate la grande et la petite histoire autour de ce paquebot.

Article connexe

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Lien externe

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Notes et références

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  1. a et b « « Meknès » : l'émotion des familles des 420 victimes », Les Informations dieppoises, 30 juillet 2010
  2. « Un lancement aux Chantiers de Normandie "Le Puerto-Rico" », Journal de Rouen,‎ , p. 2.
  3. a b c et d Le Meknes sur le site Mémorial des marins.
  4. jugement du tribunal administratif de Rennes en date du 19/03/2009
  5. Décret no 2004-751 du 27 juillet 2004