Mauricio Rosencof
Mauricio Rosencof, né le à Florida, en Uruguay, est un journaliste, dramaturge, poète et écrivain uruguayen, qui fit partie de la direction du Mouvement de libération national - Tupamaros (MLN-T).
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Biographie
modifierFondateur de l'Union de la jeunesse communiste, il fut candidat du Parti communiste (PCU) aux élections dans les années 1950[1]. Dans les années 1960, il voyagea en URSS et en Europe de l'Est [1] et quitta ensuite le PCU pour rejoindre les Tupamaros.
De cette expérience, il retenait que « le socialisme de ce que l'on appelle les démocraties populaires était un socialisme d'armée d'occupation » [2].
Alors qu'il était encore dans la légalité, il organisa la mise en scène de la prise de Pando du , au cours de laquelle les guérilleros se déguisèrent en cortège funéraire[3].
Rosencof fut élu en 1970 au comité exécutif des Tupamaros[3], et devient dirigeant de la colonne 70[4]. Cette colonne, créé en à partir de la colonne 10, compta jusqu'à 2 200[4] ou 2 500 membres[5], presque tous dans la légalité. Elle s'occupait essentiellement d'actions politiques (des actions directes telles que l'occupation des cinémas, la distribution de propagande, l'occupation d'entreprises, la distribution de vivres aux classes populaires, etc[5].), et non militaires. La colonne 70 était divisée en trois secteurs (ouvriers, étudiants et de quartiers) [4].
Il était l'un des dirigeants s'opposant à l'exécution de l'agent du FBI Dan Mitrione, enlevé le [6]. Toutefois, il justifia celle-ci dans une interview effectuée sous le pseudonyme d'Urbano, assumant pour la circonstance la décision de l'organisation [6].
Rosencof était aussi l'un des membres du comité exécutif le plus en faveur de la création du Mouvement du 26 mars, qui s'intégrerait au Front large, appuyé par les dirigeants emprisonnés (donc sans responsabilité formelle au sein des Tupamaros) Raúl Sendic et Eleuterio Fernández Huidobro, tandis que deux membres de l'exécutif, Adolfo Wasem et Berreta, préférait un appui au Front de l'extérieur [5].
Il organisa l'« opération Tero » le , par laquelle des membres du Mouvement du 26 mars et des comités locaux organisèrent des émeutes dans les quartiers du Cerro et de la Teja à Montevideo, afin de divertir l'attention des forces de police pendant que 111 prisonniers, dont 100 Tupamaros et plusieurs hauts dirigeants du groupe, s'évadaient de la prison de haute sécurité de Punta Carretas[7].
Rosencof fut finalement arrêté en et gravement torturé.
Après le coup d'État de juin 1973, il devint l'un des otages de la dictature militaire, avec huit autres dirigeants des Tupamaros et plusieurs Tupamaras, menacé d'exécution extrajudiciaire immédiate en cas d'action des Tupamaros. Il resta détenu dans des casernes militaires, dans des conditions très dures, durant douze ans, avant d'être libéré pendant la transition démocratique, en . Avant d'être libéré, il est, avec Raúl Sendic, en faveur d'une voie légaliste pour les Tupamaros.
Rosencof vit aujourd'hui à Montevideo, où il est dramaturge, écrivain, poète, et, depuis 2005, directeur de la culture de la mairie de Montevideo. Il a reçu en , avec d'autres personnalités, le Prix José D'Elía, octroyé par la confédération syndicale PIT-CNT [8].
Bibliographie
modifierEntre autres:
- Les lettres qui ne sont jamais arrivées, éditions Folies d'Encre, 2010
- El gran Tuleque (qui inspira le film El chevrolé (es));
- Las ranas
- Memorias del calabozo
- Vincha brava
- El bataraz
- Las cartas que no llegaron
- El barrio era una fiesta.
- La Margarita (écrit en détention, ces vers furent mis en musique par Jaime Roos (es))
- La Rebelión de los cañeros, Montevideo, Aporte, 1969 (témoignage sur les ouvriers agricoles du nord de l'Uruguay, bien connus de Raúl Sendic)
- Conversations avec l'espadrille, poèmes traduits de l'espagnol (Uruguay) par Guy Lavigerie et présentés par Mario Benedetti et Ghislain Ripault. Editions SPM, Paris, 1993. (Titre original: "Conversaciones con la alpargata", Arca Editorial, Montevideo, 1989)
Cinéma
modifierRosencof est incarné par l'acteur Chino Darin dans le film La noche de 12 años (Compañeros) d'Alvaro Brechner en 2018.
Notes et références
modifier- Alain Labrousse (2009), Les Tupamaros. Des armes aux urnes, Paris, éd. du Rocher, p. 87
- Gerardo Tagliaferro (2001), Las Vidas de Rosencof, Montevideo, Fin de Siglo, p. 151, cité par Alain Labrousse (2009), op. cit., p. 87
- Alain Labrousse (2009), Les Tupamaros. Des armes aux urnes, Paris, éd. du Rocher, p. 46
- Alain Labrousse (2009), op. cit., p. 54
- Alain Labrousse (2009), Les Tupamaros. Des armes aux urnes, Paris, éd. du Rocher, p. 117-136
- Alain Labrousse (2009), Les Tupamaros. Des armes aux urnes, Paris, éd. du Rocher, p. 72-73
- Alain Labrousse (2009), op. cit., p. 137-139
- PIT-CNT homenajeó a diez personalidades, La República, 22 décembre 2009
Liens externes
modifier- Mauricio Rosencof en portal Dramaturgia uruguaya, indice de dramaturgos uruguayos.
- Breve reseña del dirigente tupamaro Le-Criticón
Source originale
modifier- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Mauricio Rosencof » (voir la liste des auteurs).