Définition de la matrice D de Wigner
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Soient
j
x
{\displaystyle j_{x}}
,
j
y
{\displaystyle j_{y}}
,
j
z
{\displaystyle j_{z}}
des générateurs d'une algèbre de Lie de SU(2) et SO(3). En mécanique quantique ces trois opérateurs sont les composantes d'un opérateur vectoriel appelé moment angulaire . On peut citer comme exemple le moment angulaire d'un électron dans un atome, le spin , ou le moment angulaire d'un rotateur rigide . Dans tous les cas, les trois opérateurs satisfont aux relations de commutation suivantes :
[
j
x
,
j
y
]
=
i
j
z
,
[
j
z
,
j
x
]
=
i
j
y
,
[
j
y
,
j
z
]
=
i
j
x
,
{\displaystyle [j_{x},j_{y}]=ij_{z},\quad [j_{z},j_{x}]=ij_{y},\quad [j_{y},j_{z}]=ij_{x},}
où i est un nombre imaginaire pur et la constante de Planck
ℏ
{\displaystyle \hbar }
a été considérée comme égale à l'unité. L'opérateur
j
2
=
j
x
2
+
j
y
2
+
j
z
2
{\displaystyle j^{2}=j_{x}^{2}+j_{y}^{2}+j_{z}^{2}}
est un opérateur de Casimir de SU(2) (ou SO(3) selon les cas).
Il peut être diagonalisé avec
j
z
{\displaystyle j_{z}}
(le choix de cet opérateur est une convention), qui commute avec
j
2
{\displaystyle j^{2}}
. Ceci étant, on peut montrer qu'il existe un ensemble complet de kets avec :
j
2
|
j
m
⟩
=
j
(
j
+
1
)
|
j
m
⟩
,
j
z
|
j
m
⟩
=
m
|
j
m
⟩
,
{\displaystyle j^{2}|jm\rangle =j(j+1)|jm\rangle ,\quad j_{z}|jm\rangle =m|jm\rangle ,}
où
j
=
0
,
1
2
,
1
,
3
2
,
2
,
…
{\displaystyle j=0,{\tfrac {1}{2}},1,{\tfrac {3}{2}},2,\dots }
et
m
=
−
j
,
−
j
+
1
,
…
,
j
{\displaystyle m=-j,-j+1,\ldots ,j}
. Pour SO(3) le nombre quantique
j
{\displaystyle j}
est entier).
Un opérateur de rotation (en) peut être écrit de la façon suivante :
R
(
α
,
β
,
γ
)
=
e
−
i
α
j
z
e
−
i
β
j
y
e
−
i
γ
j
z
,
{\displaystyle {\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )=e^{-i\alpha j_{z}}e^{-i\beta j_{y}}e^{-i\gamma j_{z}},}
où
α
,
β
,
{\displaystyle \alpha ,\;\beta ,}
et
γ
{\displaystyle \gamma \;}
sont des angles d'Euler (caractérisés par : la convention z-y-z, un repère orienté à droite, règle de vissage à droite, rotation active).
La matrice D de Wigner est une matrice carrée de taille
2
j
+
1
{\displaystyle 2j+1}
avec pour élément général :
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
≡
⟨
j
m
′
|
R
(
α
,
β
,
γ
)
|
j
m
⟩
=
e
−
i
m
′
α
d
m
′
m
j
(
β
)
e
−
i
m
γ
.
{\displaystyle D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )\equiv \langle jm'|{\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )|jm\rangle =e^{-im'\alpha }d_{m'm}^{j}(\beta )e^{-im\gamma }.}
La matrice avec l'élément général :
d
m
′
m
j
(
β
)
=
⟨
j
m
′
|
e
−
i
β
j
y
|
j
m
⟩
{\displaystyle d_{m'm}^{j}(\beta )=\langle jm'|e^{-i\beta j_{y}}|jm\rangle }
est connue sous le nom de matrice d de Wigner (lire matrice petit d).
E. Wigner[ 2] en donna l'expression suivante
d
m
′
m
j
(
β
)
=
[
(
j
+
m
′
)
!
(
j
−
m
′
)
!
(
j
+
m
)
!
(
j
−
m
)
!
]
1
/
2
∑
s
(
−
1
)
m
′
−
m
+
s
(
j
+
m
−
s
)
!
s
!
(
m
′
−
m
+
s
)
!
(
j
−
m
′
−
s
)
!
×
(
cos
β
2
)
2
j
+
m
−
m
′
−
2
s
(
sin
β
2
)
m
′
−
m
+
2
s
.
{\displaystyle {\begin{array}{lcl}d_{m'm}^{j}(\beta )&=&[(j+m')!(j-m')!(j+m)!(j-m)!]^{1/2}\sum _{s}{\frac {(-1)^{m'-m+s}}{(j+m-s)!s!(m'-m+s)!(j-m'-s)!}}\\&&\times \left(\cos {\frac {\beta }{2}}\right)^{2j+m-m'-2s}\left(\sin {\frac {\beta }{2}}\right)^{m'-m+2s}.\end{array}}}
La somme sur s est effectuée sur des valeurs telles que les factoriels ne soient pas négatifs.
Note : les éléments de la matrice d définie ici sont réels. Dans la convention z-x-z des angles d'Euler parfois utilisée, le facteur
(
−
1
)
m
′
−
m
+
s
{\displaystyle (-1)^{m'-m+s}}
de cette formule est remplacé par
(
−
1
)
s
i
m
−
m
′
{\displaystyle (-1)^{s}\,i^{m-m'}}
, ce qui implique que la moitié des fonctions soient purement imaginaires. La réalité (au sens mathématique) des éléments de la matrice d est l'une des raisons pour lesquelles la convention z-y-z, utilisée ici, est habituellement préférée dans les applications de mécanique quantique.
Les éléments de la matrice d sont reliés aux polynômes de Jacobi
P
k
(
a
,
b
)
(
cos
β
)
{\displaystyle P_{k}^{(a,b)}(\cos \beta )}
avec
a
{\displaystyle a\,}
et
b
{\displaystyle b\,}
non-négatifs[ 3] . Soit
k
=
min
(
j
+
m
,
j
−
m
,
j
+
m
′
,
j
−
m
′
)
.
{\displaystyle k=\min(j+m,\,j-m,\,j+m',\,j-m').}
Si
k
=
{
j
+
m
:
a
=
m
′
−
m
;
λ
=
m
′
−
m
j
−
m
:
a
=
m
−
m
′
;
λ
=
0
j
+
m
′
:
a
=
m
−
m
′
;
λ
=
0
j
−
m
′
:
a
=
m
′
−
m
;
λ
=
m
′
−
m
{\displaystyle {\hbox{Si}}\quad k={\begin{cases}j+m:&\quad a=m'-m;\quad \lambda =m'-m\\j-m:&\quad a=m-m';\quad \lambda =0\\j+m':&\quad a=m-m';\quad \lambda =0\\j-m':&\quad a=m'-m;\quad \lambda =m'-m\\\end{cases}}}
Donc, avec
b
=
2
j
−
2
k
−
a
{\displaystyle b=2j-2k-a\,}
, la relation est :
d
m
′
m
j
(
β
)
=
(
−
1
)
λ
(
2
j
−
k
k
+
a
)
1
/
2
(
k
+
b
b
)
−
1
/
2
(
sin
β
2
)
a
(
cos
β
2
)
b
P
k
(
a
,
b
)
(
cos
β
)
,
{\displaystyle d_{m'm}^{j}(\beta )=(-1)^{\lambda }{\binom {2j-k}{k+a}}^{1/2}{\binom {k+b}{b}}^{-1/2}\left(\sin {\frac {\beta }{2}}\right)^{a}\left(\cos {\frac {\beta }{2}}\right)^{b}P_{k}^{(a,b)}(\cos \beta ),}
où
a
,
b
≥
0.
{\displaystyle a,b\geq 0.\,}
Propriétés de la matrice D de Wigner
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Le complexe conjugué de la matrice D satisfait à un ensemble de propriétés différentielles qui peuvent être formulées de manière concise par l'introduction des opérateurs suivants avec
(
x
,
y
,
z
)
=
(
1
,
2
,
3
)
{\displaystyle (x,\,y,\,z)=(1,\,2,\,3)}
,
J
^
1
=
i
(
cos
α
cot
β
∂
∂
α
+
sin
α
∂
∂
β
−
cos
α
sin
β
∂
∂
γ
)
J
^
2
=
i
(
sin
α
cot
β
∂
∂
α
−
cos
α
∂
∂
β
−
sin
α
sin
β
∂
∂
γ
)
J
^
3
=
−
i
∂
∂
α
,
{\displaystyle {\begin{array}{lcl}{\hat {\mathcal {J}}}_{1}&=&i\left(\cos \alpha \cot \beta \,{\partial \over \partial \alpha }\,+\sin \alpha \,{\partial \over \partial \beta }\,-{\cos \alpha \over \sin \beta }\,{\partial \over \partial \gamma }\,\right)\\{\hat {\mathcal {J}}}_{2}&=&i\left(\sin \alpha \cot \beta \,{\partial \over \partial \alpha }\,-\cos \alpha \;{\partial \over \partial \beta }\,-{\sin \alpha \over \sin \beta }\,{\partial \over \partial \gamma }\,\right)\\{\hat {\mathcal {J}}}_{3}&=&-i\;{\partial \over \partial \alpha },\end{array}}}
qui ont une signification en mécanique quantique : ce sont des opérateurs de moment angulaire pour un rotateur rigide fixe dans l'espace.
De plus,
P
^
1
=
i
(
cos
γ
sin
β
∂
∂
α
−
sin
γ
∂
∂
β
−
cot
β
cos
γ
∂
∂
γ
)
P
^
2
=
i
(
−
sin
γ
sin
β
∂
∂
α
−
cos
γ
∂
∂
β
+
cot
β
sin
γ
∂
∂
γ
)
P
^
3
=
−
i
∂
∂
γ
,
{\displaystyle {\begin{array}{lcl}{\hat {\mathcal {P}}}_{1}&=&\,i\left({\cos \gamma \over \sin \beta }{\partial \over \partial \alpha }-\sin \gamma {\partial \over \partial \beta }-\cot \beta \cos \gamma {\partial \over \partial \gamma }\right)\\{\hat {\mathcal {P}}}_{2}&=&\,i\left(-{\sin \gamma \over \sin \beta }{\partial \over \partial \alpha }-\cos \gamma {\partial \over \partial \beta }+\cot \beta \sin \gamma {\partial \over \partial \gamma }\right)\\{\hat {\mathcal {P}}}_{3}&=&-i{\partial \over \partial \gamma },\\\end{array}}}
qui ont une signification en mécanique quantique : ce sont des opérateurs de moment angulaire pour un rotateur rigide à référentiel lié.
Les opérateurs satisfont aux relations de commutation :
[
J
1
,
J
2
]
=
i
J
3
,
et
[
P
1
,
P
2
]
=
−
i
P
3
{\displaystyle \left[{\mathcal {J}}_{1},\,{\mathcal {J}}_{2}\right]=i{\mathcal {J}}_{3},\qquad {\hbox{et}}\qquad \left[{\mathcal {P}}_{1},\,{\mathcal {P}}_{2}\right]=-i{\mathcal {P}}_{3}}
et aux relations correspondantes par permutation circulaire des indices.
Les
P
i
{\displaystyle {\mathcal {P}}_{i}}
satisfont les relations de commutation anomales (qui ont un signe moins du côté droit).
Les deux ensembles commutent mutuellement :
[
P
i
,
J
j
]
=
0
,
i
,
j
=
1
,
2
,
3
,
{\displaystyle \left[{\mathcal {P}}_{i},\,{\mathcal {J}}_{j}\right]=0,\quad i,\,j=1,\,2,\,3,}
et les opérateurs totaux au carré sont égaux :
J
2
≡
J
1
2
+
J
2
2
+
J
3
2
=
P
2
≡
P
1
2
+
P
2
2
+
P
3
2
.
{\displaystyle {\mathcal {J}}^{2}\equiv {\mathcal {J}}_{1}^{2}+{\mathcal {J}}_{2}^{2}+{\mathcal {J}}_{3}^{2}={\mathcal {P}}^{2}\equiv {\mathcal {P}}_{1}^{2}+{\mathcal {P}}_{2}^{2}+{\mathcal {P}}_{3}^{2}.}
Leur forme explicite est :
J
2
=
P
2
=
−
1
sin
2
β
(
∂
2
∂
α
2
+
∂
2
∂
γ
2
−
2
cos
β
∂
2
∂
α
∂
γ
)
−
∂
2
∂
β
2
−
cot
β
∂
∂
β
.
{\displaystyle {\mathcal {J}}^{2}={\mathcal {P}}^{2}=-{\frac {1}{\sin ^{2}\beta }}\left({\frac {\partial ^{2}}{\partial \alpha ^{2}}}+{\frac {\partial ^{2}}{\partial \gamma ^{2}}}-2\cos \beta {\frac {\partial ^{2}}{\partial \alpha \partial \gamma }}\right)-{\frac {\partial ^{2}}{\partial \beta ^{2}}}-\cot \beta {\frac {\partial }{\partial \beta }}.}
Les opérateurs
J
i
{\displaystyle {\mathcal {J}}_{i}}
agissent sur le premier indice (ligne) de la matrice D :
J
3
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
m
′
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
,
{\displaystyle {\mathcal {J}}_{3}\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}=m'\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*},}
et
(
J
1
±
i
J
2
)
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
j
(
j
+
1
)
−
m
′
(
m
′
±
1
)
D
m
′
±
1
,
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
.
{\displaystyle ({\mathcal {J}}_{1}\pm i{\mathcal {J}}_{2})\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}={\sqrt {j(j+1)-m'(m'\pm 1)}}\,D_{m'\pm 1,m}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}.}
Les opérateurs
P
i
{\displaystyle {\mathcal {P}}_{i}}
agissent sur le second indice (colonne) de la matrice D :
P
3
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
m
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
,
{\displaystyle {\mathcal {P}}_{3}\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}=m\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*},}
et en raison de la relation de commutation anomale, les opérateurs d'augmentation/de minimisation sont définis avec des signes inversés :
(
P
1
∓
i
P
2
)
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
j
(
j
+
1
)
−
m
(
m
±
1
)
D
m
′
,
m
±
1
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
.
{\displaystyle ({\mathcal {P}}_{1}\mp i{\mathcal {P}}_{2})\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}={\sqrt {j(j+1)-m(m\pm 1)}}\,D_{m',m\pm 1}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}.}
Enfin,
J
2
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
P
2
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
j
(
j
+
1
)
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
.
{\displaystyle {\mathcal {J}}^{2}\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}={\mathcal {P}}^{2}\,D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}=j(j+1)D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}.}
En d'autres termes, les lignes et colonnes de la matrice D de Wigner (conjugué complexe) couvrent les représentations irréductibles de l'algèbre de Lie isomorphe générée par
{
J
i
}
{\displaystyle \{{\mathcal {J}}_{i}\}}
et
{
−
P
i
}
{\displaystyle \{-{\mathcal {P}}_{i}\}}
.
Une propriété importante de la matrice D de Wigner découle de la commutation de
R
(
α
,
β
,
γ
)
{\displaystyle {\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )}
avec l'opérateur d'inversion temporelle
T
{\displaystyle T\,}
,
⟨
j
m
′
|
R
(
α
,
β
,
γ
)
|
j
m
⟩
=
⟨
j
m
′
|
T
†
R
(
α
,
β
,
γ
)
T
|
j
m
⟩
=
(
−
1
)
m
′
−
m
⟨
j
,
−
m
′
|
R
(
α
,
β
,
γ
)
|
j
,
−
m
⟩
∗
,
{\displaystyle \langle jm'|{\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )|jm\rangle =\langle jm'|T^{\,\dagger }{\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )T|jm\rangle =(-1)^{m'-m}\langle j,-m'|{\mathcal {R}}(\alpha ,\beta ,\gamma )|j,-m\rangle ^{*},}
ou
D
m
′
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
=
(
−
1
)
m
′
−
m
D
−
m
′
,
−
m
j
(
α
,
β
,
γ
)
∗
.
{\displaystyle D_{m'm}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )=(-1)^{m'-m}D_{-m',-m}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}.}
Ici, on a utilisé le fait que
T
{\displaystyle T\,}
est anti-unitaire (une fois que la conjugaison complexe après avoir déplacé
T
†
{\displaystyle T^{\dagger }\,}
du ket au bra),
T
|
j
m
⟩
=
(
−
1
)
j
−
m
|
j
,
−
m
⟩
{\displaystyle T|jm\rangle =(-1)^{j-m}|j,-m\rangle }
and
(
−
1
)
2
j
−
m
′
−
m
=
(
−
1
)
m
′
−
m
{\displaystyle (-1)^{2j-m'-m}=(-1)^{m'-m}}
.
Les éléments de la matrice D de Wigner
D
m
k
j
(
α
,
β
,
γ
)
{\displaystyle D_{mk}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )}
constituent un ensemble complet de fonctions orthogonales des angles d'Euler
α
{\displaystyle \alpha }
,
β
,
{\displaystyle \beta ,}
et
γ
{\displaystyle \gamma }
:
∫
0
2
π
d
α
∫
0
π
sin
β
d
β
∫
0
2
π
d
γ
D
m
′
k
′
j
′
(
α
,
β
,
γ
)
∗
D
m
k
j
(
α
,
β
,
γ
)
=
8
π
2
2
j
+
1
δ
m
′
m
δ
k
′
k
δ
j
′
j
.
{\displaystyle \int _{0}^{2\pi }d\alpha \int _{0}^{\pi }\sin \beta d\beta \int _{0}^{2\pi }d\gamma \,\,D_{m'k'}^{j'}(\alpha ,\beta ,\gamma )^{\ast }D_{mk}^{j}(\alpha ,\beta ,\gamma )={\frac {8\pi ^{2}}{2j+1}}\delta _{m'm}\delta _{k'k}\delta _{j'j}.}
C'est un cas spécial des relations d'orthogonalité de Schur (en) .
Relation avec les fonctions harmoniques sphériques
modifier
Les éléments de matrice D avec un second indice égal à 0 sont proportionnels aux Harmoniques sphériques , normalisées à l'unité et avec la convention de phase de Condon et Shortley ::
D
m
0
ℓ
(
α
,
β
,
γ
)
∗
=
4
π
2
ℓ
+
1
Y
ℓ
m
(
β
,
α
)
.
{\displaystyle D_{m0}^{\ell }(\alpha ,\beta ,\gamma )^{*}={\sqrt {\frac {4\pi }{2\ell +1}}}Y_{\ell }^{m}(\beta ,\alpha ).}
Dans la convention actuelle des angles d'Euler,
α
{\displaystyle \alpha }
est un angle longitudinal et
β
{\displaystyle \beta }
est un angle colatitudinal (angles polaires sphériques dans la définition physique de tels angles). C'est l'une des raisons pour lesquelles la convention z -y -z est utilisée fréquemment en physique moléculaire. De la propriété de réversibilité temporelle de la matrice D de Wigner il s'ensuit immédiatement :
(
Y
ℓ
m
)
∗
=
(
−
1
)
m
Y
ℓ
−
m
.
{\displaystyle \left(Y_{\ell }^{m}\right)^{*}=(-1)^{m}Y_{\ell }^{-m}.}
Il existe une relation plus générale avec les harmoniques sphériques pondérées par le spin (en) :
D
−
m
s
ℓ
(
α
,
β
,
−
γ
)
=
(
−
1
)
m
4
π
2
ℓ
+
1
s
Y
ℓ
m
(
β
,
α
)
e
i
s
γ
.
{\displaystyle D_{-ms}^{\ell }(\alpha ,\beta ,-\gamma )=(-1)^{m}{\sqrt {\frac {4\pi }{2{\ell }+1}}}{}_{s}Y_{{\ell }m}(\beta ,\alpha )e^{is\gamma }.}
Relation avec les polynômes de Legendre
modifier
Les éléments de la matrice d de Wigner avec les deux indices à 0 sont liés aux polynômes de Legendre :
d
0
,
0
ℓ
(
β
)
=
P
ℓ
(
cos
β
)
.
{\displaystyle d_{0,0}^{\ell }(\beta )=P_{\ell }(\cos \beta ).}
Relation avec les fonctions de Bessel
modifier
Table des éléments de matrice d
modifier
En utilisant la convention de signe de Wigner et al. , les éléments de matrice d pour j = 1/2, 1, 3/2 et 2 sont donnés ci-dessous.
Pour j = 1/2
d
1
/
2
,
1
/
2
1
/
2
=
cos
(
θ
/
2
)
{\displaystyle d_{1/2,1/2}^{1/2}=\cos(\theta /2)}
d
1
/
2
,
−
1
/
2
1
/
2
=
−
sin
(
θ
/
2
)
{\displaystyle d_{1/2,-1/2}^{1/2}=-\sin(\theta /2)}
Pour j = 1
d
1
,
1
1
=
1
+
cos
θ
2
{\displaystyle d_{1,1}^{1}={\frac {1+\cos \theta }{2}}}
d
1
,
0
1
=
−
sin
θ
2
{\displaystyle d_{1,0}^{1}={\frac {-\sin \theta }{\sqrt {2}}}}
d
1
,
−
1
1
=
1
−
cos
θ
2
{\displaystyle d_{1,-1}^{1}={\frac {1-\cos \theta }{2}}}
d
0
,
0
1
=
cos
θ
{\displaystyle d_{0,0}^{1}=\cos \theta }
Pour j = 3/2
d
3
/
2
,
3
/
2
3
/
2
=
1
+
cos
θ
2
cos
θ
2
{\displaystyle d_{3/2,3/2}^{3/2}={\frac {1+\cos \theta }{2}}\cos {\frac {\theta }{2}}}
d
3
/
2
,
1
/
2
3
/
2
=
−
3
1
+
cos
θ
2
sin
θ
2
{\displaystyle d_{3/2,1/2}^{3/2}=-{\sqrt {3}}{\frac {1+\cos \theta }{2}}\sin {\frac {\theta }{2}}}
d
3
/
2
,
−
1
/
2
3
/
2
=
3
1
−
cos
θ
2
cos
θ
2
{\displaystyle d_{3/2,-1/2}^{3/2}={\sqrt {3}}{\frac {1-\cos \theta }{2}}\cos {\frac {\theta }{2}}}
d
3
/
2
,
−
3
/
2
3
/
2
=
−
1
−
cos
θ
2
sin
θ
2
{\displaystyle d_{3/2,-3/2}^{3/2}=-{\frac {1-\cos \theta }{2}}\sin {\frac {\theta }{2}}}
d
1
/
2
,
1
/
2
3
/
2
=
3
cos
θ
−
1
2
cos
θ
2
{\displaystyle d_{1/2,1/2}^{3/2}={\frac {3\cos \theta -1}{2}}\cos {\frac {\theta }{2}}}
d
1
/
2
,
−
1
/
2
3
/
2
=
−
3
cos
θ
+
1
2
sin
θ
2
{\displaystyle d_{1/2,-1/2}^{3/2}=-{\frac {3\cos \theta +1}{2}}\sin {\frac {\theta }{2}}}
Pour j = 2
d
2
,
2
2
=
(
1
+
cos
θ
2
)
2
{\displaystyle d_{2,2}^{2}=\left({\frac {1+\cos \theta }{2}}\right)^{2}}
d
2
,
1
2
=
−
1
+
cos
θ
2
sin
θ
{\displaystyle d_{2,1}^{2}=-{\frac {1+\cos \theta }{2}}\sin \theta }
d
2
,
0
2
=
6
4
sin
2
θ
{\displaystyle d_{2,0}^{2}={\frac {\sqrt {6}}{4}}\sin ^{2}\theta }
d
2
,
−
1
2
=
−
1
−
cos
θ
2
sin
θ
{\displaystyle d_{2,-1}^{2}=-{\frac {1-\cos \theta }{2}}\sin \theta }
d
2
,
−
2
2
=
(
1
−
cos
θ
2
)
2
{\displaystyle d_{2,-2}^{2}=\left({\frac {1-\cos \theta }{2}}\right)^{2}}
d
1
,
1
2
=
1
+
cos
θ
2
(
2
cos
θ
−
1
)
{\displaystyle d_{1,1}^{2}={\frac {1+\cos \theta }{2}}(2\cos \theta -1)}
d
1
,
0
2
=
−
3
2
sin
θ
cos
θ
{\displaystyle d_{1,0}^{2}=-{\sqrt {\frac {3}{2}}}\sin \theta \cos \theta }
d
1
,
−
1
2
=
1
−
cos
θ
2
(
2
cos
θ
+
1
)
{\displaystyle d_{1,-1}^{2}={\frac {1-\cos \theta }{2}}(2\cos \theta +1)}
d
0
,
0
2
=
3
cos
2
θ
−
1
2
{\displaystyle d_{0,0}^{2}={\frac {3\cos ^{2}\theta -1}{2}}}
Les éléments de matrice d de Wigner avec les indices les plus faibles intervertis sont calculés avec la relation :
d
m
′
,
m
j
=
(
−
1
)
m
−
m
′
d
m
,
m
′
j
{\displaystyle d_{m',m}^{j}=(-1)^{m-m'}d_{m,m'}^{j}}
.
↑ (en) En 1927, les matrices D de Wigner sont utilisées pour établir les fondements de la théorie des symétries dans la théorie quantique .
↑ E. P. Wigner, Gruppentheorie und ihre Anwendungen auf die Quantenmechanik der Atomspektren , Vieweg Verlag, Braunschweig (1931). Traduit en anglais par J. J. Griffin, Group Theory and its Application to the Quantum Mechanics of Atomic Spectra , Academic Press, New York (1959).
↑ L. C. Biedenharn et J. D. Louck,
Angular Momentum in Quantum Physics , Addison-Wesley, Reading, 1981.