Mathieu Blanc-Gilli
Mathieu Blanc-Gilli (ou Blancgilly[1]), né le à Marseille et mort dans la même ville le , est un auteur provençal qui est député à l'Assemblée législative sous la Révolution française.
Député des Bouches-du-Rhône | |
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Conseiller municipal de Marseille | |
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Biographie
modifierAvocat et négociant à Marseille, il est originaire du Gard[2]. Avant la Révolution française, il écrit une comédie provençale « La bienfaisance de Louis XVI vo leis festos de la pax » (1783, rééditée en 1814) et un « Éloge du Capitaine Cook » (1789).
En 1789, il publie trois brochures proposant une réforme du système fiscal dont « Le requiem des fermiers généraux ou Plan de révolution dans les finances » et participe activement à l'élaboration des cahiers de doléances du tiers état de la sénéchaussée de Marseille. Il est d'ailleurs l'un des rédacteurs de leur synthèse.
En 1790, il est élu officier municipal de Marseille, administrateur des Bouches-du-Rhône et député à l'Assemblée législative.
Le , lors de la prise des forts marseillais il est délégué avec Étienne Chompré et Auguste Mossy pour récupérer les armes du fort Saint-Jean afin d'en pourvoir la garde nationale[3]. Au cours de cette opération, Blanc-Gilli essaiera de parlementer en vain avec le major de Beausset avant que celui-ci ne soit massacré par la foule.
En à l'assemblée législative, il publie des « Observations importantes sur les troubles de Saint-Domingue. Inutilité absolue des moyens qu'on prend pour les apaiser, si l'on n'améliore pas en même temps le sort des nègres esclaves, si l'on n'interdit pas aux colons les rigueurs excessives qu'ils se permettent d'exercer sur eux » où il défend l'abolition progressive de l'esclavage.
Considéré jusque-là comme un authentique patriote, Blanc-Gilli va évoluer en 1792 vers des opinions de plus en plus modérées et même royalistes. Dans sa « Lettre d'un député de l'Assemblée nationale, au département des Bouches du Rhône, au sujet de l'attentat et des désordres commis au château des Tuileries », il donne un témoignage direct de la situation à l'intérieur du château des Tuileries lors de l'invasion du palais par la foule le 20 juin 1792 et s’inquiète des menaces qui pèsent désormais sur la famille royale. Dans son « Réveil d'alarme d'un député de Marseille aux bons citoyens de Paris » du , il décrit le bataillon des Marseillais comme « l'écume des crimes vomie des prisons de Gênes, du Piémont, de la Sicile, de toute l'Italie enfin, de l'Espagne, de l'Archipel, de la Barbarie »[4]. Charles Barbaroux qui dénonce Blanc-Gilli le à l'Assemblée nationale le décrit comme « successivement patriote par excès, fanatique par ignorance, royaliste par corruption »[5]. Sa duplicité est confirmée par la découverte des documents contenus dans l'armoire de fer du château des Tuileries, comme complice de projets de contre-révolution. Accusé d'avoir communiqué au roi des lettres des Jacobins de Marseille, il est exclu de l'Assemblée nationale le et préfère alors prendre la fuite. Il finira obscurément sa vie comme commis à Marseille.
Notes et références
modifier- Blancgilly dans les Dictionnaires des Parlementaires français de 1789 à 1889, tome1, p. 339.
- Gaussen 1962.
- C. Lourde de Mazamet, Histoire de la Révolution à Marseille et en Provence de 1789 au Consulat, Senés Imp., Marseille, 1838 Version numérique Tome I p. 263
- Cité dans « Mémoires (inédits) de Charles Barbaroux » pp. 40-41
- « Mémoires (inédits) de Charles Barbaroux » p. 81
Bibliographie
modifier- « Blanc Gilly (Mathieu) », dans Ivan Gaussen (préf. André Chamson), Poètes et prosateurs du Gard en langue d'oc : depuis les troubadours jusqu'à nos jours, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Amis de la langue d'oc », (BNF 33021783), p. 49.
- Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2003 (ISBN 2-7449-0254-3).
- « Mathieu Blanc-Gilli », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- C. Lourde de Mazamet, Histoire de la Révolution à Marseille et en Provence de 1789 au Consulat, Jeanne Lafitte, 1999, 2 volumes (ISBN 978-2734805168).
- Alfred Chabaud, Mémoires de Barbaroux : première édition critique conforme au manuscrit original, Armand Colin, Paris, 1936. Mémoires (inédits) de Charles Barbaroux, Beaudouin Frères, Paris, 1822, avec une notice sur sa vie par M. Ogé Barbaroux Version numérique.
- Gerrit Van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian, Philippe Lesbroussart: « Blanc-Gilly (Mathieu) », in: Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie, Volume 2, p. 175, Texte intégral.
Liens externes
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