Mathias Dzon
Mathias Dzon est un homme politique et banquier congolais né en 1947 à Ingouélé (Plateaux). Il fut ministre des Finances entre 1997 et 2002 sous la présidence de Denis Sassou-Nguesso, ainsi que député de Gamboma de 1992 à 2002. Il rejoint ensuite les rangs de l'opposition en 2006. Membre fondateur de l'Union patriotique pour le renouveau national (UPRN) ainsi que président de l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD), il est candidat à la présidentielle de 2009 puis à celle de 2021.
Mathias Dzon | |
Mathias Dzon en août 2020 | |
Fonctions | |
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Ministre des Finances | |
– (4 ans, 9 mois et 16 jours) |
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Président | Denis Sassou-Nguesso |
Successeur | Rigobert Roger Andely |
Député de Gamboma | |
– (10 ans) |
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Biographie | |
Date de naissance | (76-77 ans) |
Lieu de naissance | Ingouélé (Plateaux) |
Nationalité | Congolais |
Parti politique | UPRN / ARD |
Diplômé de | Université Paris X Nanterre |
Profession | Banquier |
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Biographie
modifierJeunesse et études
modifierMathias Dzon naît en 1947[1] dans le village d'Ingouélé, près de Gamboma (Plateaux)[2]. Il fait ses études supérieures au sein de l'Université Paris X Nanterre (France), où il décroche un doctorat d'État en sciences économiques (1978)[3].
Secteur bancaire
modifierMathias Dzon fait sa carrière en tant que haut cadre du secteur bancaire. Il travaille tout d'abord au sein de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), puis rejoint la Banque internationale du Congo (BIDC), dont il devient le directeur général en 1985. Dix ans plus tard, le , il quitte la BIDC pour rejoindre à nouveau la BEAC[2],[3]. Il quitte cette banque en 1997 lors de sa nomination au gouvernement, puis y retourne en 2002, où il est nommé directeur national pour le Congo lors de la 6e session du conseil d’administration. Il conserve ce poste jusqu'en , date de son départ à la retraite[2],[4].
Carrière politique
modifierEn 1991, Mathias Dzon fonde son propre parti, l'Union patriotique pour le renouveau national (UPRN)[1]. La même année, lors de la Conférence nationale souveraine, il se porte candidat pour être Premier ministre du gouvernement de transition, mais c'est André Milongo qui obtient ce poste[2]
En 1992, Mathias Dzon est élu député de la circonscription de Gamboma (Plateaux)[5]. Après la guerre civile, il fait son entrée au gouvernement le , ayant été nommé ministre des Finances par le président Denis Sassou-Nguesso[2]. Pendant cinq ans, il met en œuvre des réformes économiques qui se finiront par un accord passé avec le Fonds monétaire international (FMI)[6].
En 2002, il marque son opposition face au changement de la Constitution[2]. La même année, lors des élections législatives de mai, il se porte candidat à sa propre succession dans la circonscription de Gamboma. Il est cependant disqualifié par la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL), qui l'accuse d'« abus de blanc-seings, actes de faux et usage de faux, menaces de mort, outrages et menaces à magistrat de l’ordre administratif dans l’exercice de ses fonctions »[7],[8]. Le , il est remplacé à son poste de ministre par Rigobert Roger Andely[2].
En 2006, il décide de rejoindre les rangs de l'opposition[4]. C'est ainsi qu'il est investi candidat à l'élection présidentielle de 2009 par l'Alliance pour la république et la démocratie (ARD), coalition de l'opposition radicale regroupant une vingtaine de partis et d'associations[4],[9]. Il finit cependant par appeler au boycott du scrutin aux côtés de cinq autres candidats de l'opposition, afin de dénoncer un gonflement du fichier électoral[10]. Il perd l'élection avec 2,3 % des voix, finissant à la 4e place, tandis que Denis Sassou-Nguesso est réélu.
Lors des élections législatives de 2012, il se porte à nouveau candidat dans la circonscription de Gamboma, où il fait face à Hugues Ngouélondélé, candidat du PCT (parti présidentiel) et maire de Brazzaville[5]. Au lendemain du premier tour, Mathias Dzon revendique sa victoire et dénonce « une grande fraude »[11]. Ses partisans assiègent alors les locaux de la Commission électorale (CONEL) pour exiger l'affichage sur place des résultats, alors que ces derniers doivent d'abord être transmis à Brazzaville. Plusieurs incidents secouent la circonscription, amenant à l'instauration d'un couvre-feu, et Hugues Ngouélondélé (qui sera finalement élu dès le premier tour[12]) accuse les partisans de Mathias Dzon d'avoir pillé et saccagé son domicile[13].
Lors de la présidentielle de 2016, Mathias Dzon décide de ne pas se présenter et de boycotter l'élection, afin de dénoncer ses conditions d'organisation[14].
Investi candidat à la présidentielle de 2021 par l'ARD[14], il devient le premier à se déclarer officiellement candidat à cette élection le , critiquant le bilan économique du président sortant, Denis Sassou-Nguesso, qui cumule 36 ans à la tête du pays[15]. À la suite du décès d'un autre candidat, Guy Brice Parfait Kolélas, le jour même du vote, Mathias Dzon demande l'annulation du scrutin à la commission électorale, qui refuse. Il perd l'élection face à Denis Sassou-Nguesso, arrivant en troisième position avec 1,92 % des voix[16].
Publications
modifier- Le Congo aujourd’hui et demain, Éditions de l'Onde, , 160 p. (ISBN 978-2916929170)
Références
modifier- Muriel Devey Malu-Malu, « Présidentielles: Contre Sassou, qui ? », sur jeuneafrique.com,
- « Mathias Dzon », sur adiac-congo.com,
- « Fiche BNF », sur catalogue.bnf.fr,
- « Mathias Dzon », sur jeuneafrique.com,
- « Congo-Brazzaville : plusieurs duels de poids lourds pour les législatives dimanche », sur rfi.fr,
- Dina Ngouela, « Mathias Dzon est investi candidat pour 2021 », sur vox.cg,
- Albert M'Paka, Démocratie et vie politique au Congo-Brazzaville: enjeux et recompositions politiques, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », , 382 p. (ISBN 9782296034020, lire en ligne), p. 261
- « Élections législatives: la CONEL donne des précisions sur la disqualification de certains candidats », sur brazzaville-adiac.com,
- Chadly Mbadinga, « Mathias Dzon désigné candidat à la présidentielle de 2021 par l’ARD », sur congomediatime.com,
- Fanny Pigeaud, « Sassou-Nguesso, élu sans électeurs », sur liberation.fr,
- « Congo: faible participation pour le 1er tour des législatives », sur lexpress.fr,
- « Résultats du premier tour des élections législatives 2012 », sur lasemaineafricaine.com,
- « Des troubles secouent le centre du pays après les élections », sur rfi.fr,
- « Congo-Brazzaville: Mathias Dzon désigné candidat de l'ARD à la présidentielle 2021 », sur rfi.fr,
- « L’ancien ministre des finances Mathias Dzon, premier candidat déclaré à la présidentielle congolaise », sur lemonde.fr,
- Juliette Dubois, « Élection au Congo-Brazzaville : Denis Sassou-Nguesso réélu sans surprise avec 88,57 % des voix », sur lemonde.fr,