Masse du sautier de Genève
La masse du sautier un bâton porté par le sautier et symbolisant le pouvoir de la République et canton de Genève, en Suisse[1].
La première masse est apparue en . En , le port de la masse par le sautier est supprimé, mais Gustave Ador le rétablit en . Dès , celle-ci se retrouve alors à chaque défilés, cortèges et cérémonies officiels du Grand Conseil ou du Conseil d'État genevois[2].
Sautier
modifierLa fonction de sautier est une des plus anciennes de la République puisqu'elle est mentionnée dans le texte pour la première fois en .
Dès le XVe siècle[3], la ville de Genève comporte au moins 16 guets, des gardes, semblables à la police actuelle, qui patrouillent entre autres la nuit (d'où leur nom). Ceux-ci sont sous les ordres du gros sautier, qui réside à la Maison de la Ville, sorte de concierge[4], et exercent de nombreuses charges qui varient au cours des époques. Il assiste aux séances du Conseil, transmets les ordres ou messages des autorités, convoque les habitants appelés par le Conseil, garde les prisonniers détenus dans la Maison de la Ville, procède à des saisies, estime des objets donnés comme gage, gère le chauffage et le stock de bois, etc. Il porte la livrée de la Ville jusqu'en , date à laquelle on préfère lui attribuer une « petite gaule noire », symbole de son office.
Aujourd'hui, dans le canton de Genève, le sautier de la République exerce les fonctions de secrétaire général du Grand Conseil et l'organe de liaison entre celui-ci et le Conseil d'État. Dans les cortèges officiels, c'est lui qui porte la masse.
Utilisation
modifierDepuis , la masse est utilisé lors de chaque défilés, cortèges et cérémonies officiels du Grand Conseil ou du Conseil d'État genevois.
Différentes masses
modifierAu total, depuis , six masses se sont succédé :
Première masse
modifierLa première masse est introduite en .
Deuxième masse
modifierLa deuxième masse aurait été utilisée autour du XVIIe siècle.
Troisième masse
modifierLa troisième masse est utilisé pendant le XVIIIe siècle. Celle-ci portait les symboles d'une oreille, d'un œil ouvert et d'une main écrivant[5].
Quatrième masse
modifierLa quatrième masse est utilisée jusqu'en , date a laquelle le port de la masse par le sautier est supprimé par le Conseil d'État.
Cinquième masse
modifierLa cinquième masse, est utilisée dès , lorsque Gustave Ador, alors Conseiller d'État, décide de réintroduire cette tradition à l'occasion du 600e anniversaire de la Confédération Suisse[6]. Offerte par Gustave Ador lui-même, cette masse représente les deux symboles du drapeau genevois : l'aigle tenant dans ses griffes la clef de Saint Pierre au-dessus d'une sphère de couleur azure. Elle est actuellement exposée dans la salle du Conseil d'Etat[5];
Sixième masse
modifierLa sixième masse est celle utilisée actuellement. Datant de , elle est offerte est décorée par le joaillier Gilbert Albert : le fût est en chêne et symbolise « force et de longévité ». À l’extrémité inférieure, serti dans l’or, se trouve un éclat de granit provenant d’une des pierres du Niton (pierres servant de référence altimétrique en Suisse). À l’extrémité supérieure est posé un éclat de granit rapporté du Mont-Blanc le par Horace Bénédict de Saussure.
À la base de la sphère, ont été placés quatorze cabochons provenant de cailloux des quatorze cours d'eau genevois (l'Aire, l'Allondon, l'Arve, la Drize, le Foron, l'Hermance, la Laire, le Marquet-Gobé-Vengeron, le Nant d'Avril, le Rhône, la Seymaz, la Versoix et deux autres). La sphère ramène, elle, à la géographie politique et à la population du canton : l’artisan y a serti dans l’or les 45 écussons en émail des 45 communes genevoises actuelles, augmentés de ceux des trois anciennes communes des Eaux-Vives, de Plainpalais et du Petit-Saconnex ayant fusionnées le avec la Ville de Genève[7],[8].
Culture
modifierDepuis le , une ruelle est dénommé Ruelle du Sautier par le Conseil d'État. Celle-ci se situe entre la Grand-Rue et la Rue Saint-Germain, proche de l'église homonyme. Réputée comme étant la ruelle la plus petite de Genève elle se présente sur une largeur de deux mètres et une longueur de douze mètres[2].
Références
modifier- « Grand Conseil de Genève - Masse du sautier », sur ge.ch (consulté le )
- DAS Genève, « La ruelle du Sautier, la plus petite ruelle de Genève » , (consulté le )
- Jaakko Ahokas propose 1528 comme premier emploi du mot « sautier » comme fonctionnaire régulier de la ville, obligatoirement citoyen de la Ville (p. 276). Gaudy-Lefort écrit que « la charge de sautier, l'époque de la dernière sommation de Gaillard, était chez nous une création toute nouvelle, car elle ne fut instituée qu'après l'alliance de 1526, et à l'exemple de Berne et de Fribourg ». Cependant le mot est employé dès le siècle précédent au moins.
- Les ordonnances sur les offices de 1543 le précisent noir sur blanc: « Qu'il ait la garde de la Maison de la Ville comme concierge » (A.E.G., P.H. 1294, édité dans S.D.G., t. II, p. 430-431).
- Grand Conseil de la République et Canton de Genève, « Séance du Grand Conseil : RD 1166 » , sur ge.ch, (consulté le )
- Claude Bonard, « D'histoire en histoires : Gilbert Albert et la masse du Sautier de la République » , sur cbonard.blog.tdg.ch, (consulté le )
- Archives de la Ville de Genève, « Commune de Plainpalais » , sur archives.geneve.ch (consulté le )
- Administration fédérale : Département fédéral de l'intérieur : Office fédéral de la statistique, « Application des communes suisses : Détails de la mutation 3805 » , sur www.agvchapp.bfs.admin.ch, (consulté le )