Marthe Massin
Marthe Massin, née le à Liège et morte à Bruxelles le , est une artiste peintre belge.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activité | |
Conjoint | |
Parentèle |
William Degouve de Nuncques (beau-frère) |
Membre de | |
---|---|
Maître |
Biographie
modifierMarthe Massin est née à Liège le 6 octobre 1860 dans une famille aisée[1]. Ses parents sont Gustave Urbain Léopold Massin, négociant et comptable, et Constance Marchet. Marthe Massin a une sœur, Juliette, (1866-1919) qui a épousé en 1894 le peintre William Degouve de Nuncques. La famille s'installe à Bruxelles en 1877[2].
Elle suit les cours de l'académie privée d'Ernest Blanc-Garin à Bruxelles qui accepte déjà les femmes. Elle aménage ensuite son propre atelier au domicile parental, rue Potagère à Saint-Josse, où elle enseigne à des personnalités de la haute société[2].
Marthe Massin peint des paysages urbains, des figures de paysannes et d’ouvrières. Ses dessins et carnets de croquis montrent qu’elle pratique des techniques variées, privilégiant le crayon noir, la plume et l’aquarelle. Elle multiplie les études d’après nature en se focalisant sur des architectures et des figures. Au cours des années 1880, ses œuvres sont présentées dans diverses expositions, notamment au « Salon triennal » en 1884 et au « Salon du Voorwaarts » en 1889[2].
En 1889, elle rencontre le poète Émile Verhaeren, avec qui elle se marie à Bruxelles en 1891[3],[4].
Le mariage a influencé les carrières artistiques ultérieures des deux époux. La poésie d’Émile Verhaeren devient moins sombre et il écrit plusieurs recueils de poèmes d'amour[3]. Marthe Massin cesse d'enseigner et leur vie commune devient le sujet de ses dessins et peintures. Elle peint le jardin où ils se sont rencontrés ou leur maison, et surtout, elle représente son mari, en utilisant différentes techniques comme la peinture à l'huile, la sanguine ou l'encre. Elle continue à dessiner énormément, ce qui tend à prouver qu'elle n'a pas renoncé à sa production artistique personnelle après son mariage, comme cela a souvent été affirmé[2].
Elle expose encore, en 1904, au cercle du Bon vouloir de Mons mais reste toujours en retrait de a scène culturelle[2].
Tout en pratiquant sa peinture, Marthe Massin assiste son mari dans l’élaboration de ses recueils de poèmes. Elle s’occupe de retranscrire les textes et constituer les manuscrits originaux, recopie les poèmes, fait les corrections. Plusieurs manuscrits en vue d’impression chez Edmond Deman sont entièrement de la main de Marthe Massin[2].
Après la mort accidentelle d’Émile Verhaeren et jusqu'à sa propre mort en 1931, Marthe Massin se consacre à son héritage et à sa mémoire[2]. Elle fait reconstruire à l'identique leur maison de Saint-Amand, détruite pendant la Première Guerre mondiale et fait des dessins pour la construction d'une réplique de l'étude d’Émile Verhaeren à la Bibliothèque royale de Belgique[3]. À sa mort, Marthe Massin lègue l'intégralité des archives d’Émile Verhaeren à la même bibliothèque[2].
La majeure partie de l'œuvre de Marthe Massin est conservée aux Archives et Musée de la Littérature (AML) de Bruxelles. En 2016, une partie est présentée lors d'une exposition consacrée à Émile Verhaeren au Musée des Beaux-Arts de Tournai. Plusieurs œuvres inédites font partie de l'exposition Aimer et être aimé au Musée Verhaeren à Saint-Amand[5]. Une autre partie de sa succession se trouve au Musée Plantin-Moretus à Anvers grâce à un legs privé[3]. Depuis 2018, un portrait d’Émile Verhaeren par Marthe Massin intègre la collection permanente du Musée Verhaeren à Saint-Amand grâce à un don[6]. En 2019, l’Espace Muséal Émile Verhaeren à Roisin présente un programme en hommage à Marthe Massin[7].
Marthe Massin meurt à Bruxelles le 2 juin 1931[1]. En 1955, lors de la célébration du centenaire de la naissance d’Émile Verhaeren, le corps de Marthe Massin est transféré dans le monument funéraire de son mari. Juste en face se trouve le jardin Marthe Massin, avec une statue de Jan Mees, Liefdesgetijden, dédiée à Marthe Massin et Émile Verhaeren[8],[9].
Une rue de Saint-Amand porte le nom de Marthe Massin.
Œuvre
modifier-
Marthe Massin, bureau d’Émile Verhaeren à St Cloud
-
Marthe Massin, bureau d’Émile Verhaeren à St Cloud
-
Marthe Massin, Émile Verhaeren à sa table de travail
-
Marthe Massin, Émile Verhaeren à son bureau
-
Marthe Massin, Émile Verhaeren à son bureau
Bibliographie
modifier- Paul Piron, Dictionnaire des artistes et plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasnes, Éditions Arts in Belgium, vol. 2, p. 142
- Dictionnaire des Femmes Belges, XIXe et XXe siècles, éditions Racines, Bruxelles, p. 395
Notes et références
modifier- « Marthe Verhaeren (1860-1931) », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Barbara Caspers, « Marthe Massin, femme (d’)artiste », Textyles. Revue des lettres belges de langue française, nos 50-51, , p. 65–74 (ISSN 0776-0116, DOI 10.4000/textyles.2761, lire en ligne, consulté le )
- « Emile Verhaeren Museum - biografie », sur www.emileverhaeren.be (consulté le )
- « Marthe Verhaeren-Massin », sur www.femmespeintres.netheberg.fr (consulté le )
- Aimer et être aimé (lire en ligne)
- (nl) « Verhaerenmuseum toont portret van Emile, geschilderd door zijn vrouw », sur Het Laatste Nieuws, (consulté le )
- « Le 01062019 à l’Espace Muséal Emile Verhaeren après-midi dédiée à Marthe Massin | AREAW » (consulté le )
- (nl) Wandelen in het land van Emile Verhaeren, Emile Verhaerenmuseum, commune de Saint-Amand, , 2 p. (lire en ligne)
- (nl) « Familie van kunstenaar Jan Mees schenkt 'De Schelde' aan Sint-Amands », sur Het Laatste Nieuws, (consulté le )
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Marthe Massin sur École liégeoise du Paysage