Marthe Daudet

épouse de Léon Daudet et journaliste à l’Action française

Marthe Daudet, surnommée « Pampille », née Marthe Allard le 9 mai 1878 et morte le 26 avril 1960 à Paris[1], est l'épouse de Léon Daudet et une militante royaliste de l'Action française. Elle est connue pour ses articles mondains et culinaires.

Marthe Daudet
Marthe Daudet en 1930.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Marthe Allard
Pseudonyme
PampilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Léon Allard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anna Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Philippe Daudet
François Daudet
Claire Daudet
Jean Daudet
Œuvres principales
  • Bons plats de France (1913)
Vue de la sépulture.

Engagement royaliste

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Marthe Allard épouse son cousin germain Léon Daudet le 3 août 1903 et participe à sa conversion au royalisme en 1904[2],[3]. Avec la marquise de Mac Mahon, Marthe Daudet est une des rares femmes à bénéficier d'une grande visibilité au sein de l'Action française[4].

Pampille est également fortunée puisqu'elle hérite en 1908 de 100 000 francs de la part de la comtesse de Loynes. Une somme qu'elle met au service du journal L'Action française[5].

Le soir du 6 février 1934, Charles Maurras est affairé à préparer la une du journal L'Action française et à composer un poème provençal pour Pampille[6].

Chauvinisme culinaire

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Marthe Daudet se fait le chantre d'un « conservatisme identitaire passe-partout »[7] qui se manifeste par l'exaltation des traditions culinaires, le rejet des nouveautés et l'éloge de la cuisinière. Pampille a d'ailleurs très peu d'estime pour le féminisme comme le démontre un article dans L'Action française du 1er mars 1918 où elle fustige les « amazones du féminisme » et compare les féministes à des « guêpes souhaitant empêcher les abeilles de faire leur miel »[8],[9].

À travers son ouvrage culinaire Les Bons Plats de France publié en 1913, Pampille incarne « le parfum d'une France disparue, celle de la Belle Époque et de son imaginaire culinaire »[7] et le modèle de la maîtresse de maison. Dans son livre, elle dédie une recette à son mari : Les crêpes de Léon Daudet. Le livre a depuis fait l'objet de plusieurs traductions et rééditions dont la dernière remonte à 2008[2].

Marthe Daudet est aussi une cuisinière d'exception d'après les témoignages rapportés.

« Marthe soutient joliment une réputation de cordon bleu et d'inventeur ès gastronomie saluée par trois fois dans la Recherche du temps perdu. »[10]

En effet, Marcel Proust fait l'éloge de ses talents culinaires dans À la recherche du temps perdu[7].

« Je dirai plus, dans l’intérêt même de sa réputation il est mort au bon moment, à point, comme les demoiselles de Caen, grillées selon les recettes incomparables de Pampille, vont l’être, j’espère (à moins que vous ne vous éternisiez par vos jérémiades dans cette kasbah ouverte à tous les vents). »[11]

— Marcel Proust, À la recherche du temps perdu

En 1927, le Carnet du Gourmet relaie plusieurs recettes de Pampille dont les aubergines à la Provençale, les sardines fraîches et les pommes de terre dauphinoises[7].

En 1934, pour le premier numéro du périodique Plaisir de France[12], la rédaction fait appel à Pampille qui répond favorablement en écrivant un article sur les Bonnes traditions de la cuisine française et un deuxième sur Le déjeuner de chasse[7]. La même année, l'Action française instaure une « fête de la saine gourmandise » dont Pampille a la responsabilité[7].

En 1935, Pampille organise le « foyer du duc de Guise », un restaurant universitaire royaliste destiné à assurer aux étudiants des repas à coûts modestes[4].

 
La duchesse de Guise au foyer du duc de Guise le 26 mai 1935.

Œuvres

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  • Marthe Daudet, Bons plats de France, Paris, Fayard,
  • Marthe Daudet et Madame de Bussac, Contes des deux mères, Nouvelle Librairie nationale,
  • Marthe Daudet, La Vie et la mort de Philippe, Fayard,
  • Marthe Daudet, Comment élever nos filles, Fayard, 1934
  • Marthe Daudet, Comment devenir une bonne maîtresse de maison, Fayard,

Notes et références

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  1. « Généalogie de Marthe Dite Pampille ALLARD », sur Geneanet (consulté le )
  2. a et b Stéphane Giocanti, C’était les Daudet, Flammarion, (ISBN 978-2-08-129767-8, lire en ligne)
  3. Camille Cleret, « S’aimer en politique. Les couples d’intellectuels dans la mouvance d’Action française (années 1900-1930) », Les Études Sociales, no 170,‎ , p. 157-178 (lire en ligne)
  4. a et b Camille Cleret, « De la charité à la politique : l'engagement féminin d'Action française », Parlement[s], Revue d'histoire politique, no 19,‎ , p. 17-29 (lire en ligne)
  5. Xavier Vallat, Charles Maurras: Numéro d'écrou 8.321, (Plon) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-259-29917-6, lire en ligne)
  6. Philippe Rudaux, Les Croix de Feu et le P.S.F., FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-18228-3, lire en ligne)
  7. a b c d e et f Collectif, Le maurrassisme et la culture. Volume III: L’Action française. Culture, société, politique, Presses Universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-7574-2145-1, lire en ligne)
  8. Christine Bard, Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, Antiféminismes et masculinismes d'hier et d'aujourd'hui, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-081662-1, lire en ligne)
  9. Pampille, « L'Action française », sur Gallica, (consulté le )
  10. Éric Vatré, Léon Daudet ou le libre réactionnaire, Paris, Editions France-empire, 1987
  11. Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (lire en ligne)
  12. Plaisir de France, Publications de France, (lire en ligne)