Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans
Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans, née au château de Versailles le 20 août 1695 et morte au château de La Muette le 20 juillet 1719, est une princesse du sang française. Fille de Philippe d'Orléans, futur régent, et de Françoise-Marie de Bourbon, elle fut duchesse de Berry par son mariage avec Charles de France. Souvent dépeinte comme figure emblématique de la Régence de par ses débauches, elle fut critiquée par ses contemporains[1], comme le duc de Saint-Simon. Elle meurt des suites d'un accouchement difficile à seulement 23 ans.
Titre
–
(3 ans, 9 mois et 28 jours)
Prédécesseur | Jacqueline de Bavière |
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Successeur | Marie-Caroline de Bourbon-Siciles |
Titulature |
Princesse du sang Duchesse de Berry |
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Dynastie | Maison d’Orléans |
Surnom | Mademoiselle |
Naissance |
Château de Versailles (Royaume de France) |
Décès |
(à 23 ans) Paris (Royaume de France) |
Sépulture | Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis |
Père | Philippe d’Orléans |
Mère | Françoise-Marie de Bourbon |
Conjoint | Charles de France |
Enfants | Cinq enfants morts en bas âge et une fille adulte |
Religion | Catholicisme |
Signature
Biographie
modifierJeunesse
modifierEncore enfant, Marie-Louise-Élisabeth tombe gravement malade à l'âge de 7 ans et était perdue pour les médecins. Son père, qui veilla sur elle et la soigna, fut pris d'une « tendresse excessive » à l'égard de sa fille, ce qui pourrait être à l'origine des rumeurs d'inceste. En effet, sa mère fut très jalouse de la bonne entente entre le père et la fille, une relation qu'elle ne pouvait connaître du fait de sa profonde indifférence à l'égard de la totalité de ses enfants.
Dès qu'elle eut 8 ans, Philippe d'Orléans laissa sa fille libre d'agir à sa guise. Elle s'adonna alors à la chasse et aux fêtes, subissant les vives critiques de sa grand-mère, la princesse palatine. Elle se fit officiellement surnommer « Mademoiselle »[2],[3], à l'image d'Anne-Marie-Louise d'Orléans, qui était surnommée la « Grande Mademoiselle »[4]. Elle fut officieusement surnommée « Joufflotte », ou encore la « Vénus du Luxembourg », en raison de ses formes plantureuses.
Mariage
modifierLe 7 juin 1710, le duc d'Orléans obtint du roi Louis XIV l'arrangement d'un mariage entre Charles de France, petit-fils du roi[5], et la princesse d'Orléans. L'objectif était de réunir les deux branches (aînée et cadettes) des Bourbons[4]. Marie-Louise-Élisabeth épousa un mois plus tard Charles de France, duc de Berry, le 5 juillet 1710. Elle devint alors duchesse de Berry à l'âge de quinze ans. Elle subit une première fausse couche, un an après son mariage, en 1711. À dix-sept ans, elle accouche d'un fils, duc d'Alençon, qui ne vit que vingt-et-un jours.
Selon le duc de Saint-Simon, le mariage serait violent[6]. Un grand nombre de pamphlets circulent alors, accablant la jeune fille pour ses loisirs alors peu conformes à son nouveau statut d'épouse. Selon l'historien Baptiste Capefigue, il s'agissait de calomnies répandues par la famille royale : la duchesse du Maine, par « pédanterie », et la duchesse de Bourgogne, par jalousie[4]. Saint-Simon ne cesse de couvrir la princesse de critiques acerbes dans ses Mémoires[7],[8], son épouse était sa dame d'honneur, qui lui fournissait alors beaucoup d'informations.
Le mémorialiste racontait d'ailleurs que le couple ducal était très dépensier et accumulait près de 200 000 livres de dettes[9]. Il qualifia cette vie de « scandaleuse ». Il semble voir une nouvelle Ève en la jeune fille, qu'il accuse alors d'hérésie[10]. Elle envisage de quitter la cour de Versailles pour les Pays-Bas[11] avec son amant La Haye, un écuyer du duc de Berry[6], mais il refuse[12]. Il obtient un poste de gentilhomme de la Manche grâce à la duchesse du Berry, en 1716[13].
En 1714, son mari meurt alors qu'elle est enceinte. Le roi fait alors part de son désir de devenir le tuteur de la duchesse, et de son enfant à naître. À l'issue d'un inventaire de ses possessions, les biens de la duchesse lui sont laissés, ceux du duc alloués à l'enfant et ceux accumulés depuis le mariage partagés entre la duchesse et l'enfant à venir. Elle voit bientôt sa pension augmentée de 200 000 livres[14]. Elle accouche le 16 juin mais la petite fille ne vit que douze heures. Le corps est transporté à la basilique de Saint-Denis et son cœur à Notre-Dame du Val-de-Grâce[15]. Les biens qui avaient été partagés avec l'enfant sont rendus à la duchesse de Berry[9].
Veuvage
modifierAvec l'accord du roi, la duchesse de Berry quitte le grand deuil après une année seulement[16]. Après la mort de Louis XIV et une fois établie au palais du Luxembourg où elle constitue sa cour, la veuve de vingt ans poursuit une vie remplie de fêtes et accumule les amants, ce qui lui vaut à nouveau la réprobation de Saint-Simon (son biographe le plus prolifique) : outre La Haye, le marquis de la Rochefoucauld, capitaine de sa garde personnelle ou le comte de Riom. Nommé lieutenant de la garde au palais du Luxembourg, Riom sera l'amant favori de la duchesse jusqu'à sa mort. Il est aussi l'amant de Madame de Mouchy, dame d'honneur de la princesse[17]. Durant cette période, cette dernière prend résidence dans un appartement du couvent de l'ordre du Carmel du faubourg Saint-Germain, où elle se retire régulièrement pour faire pénitence[18].
En mai 1717, la duchesse de Berry reçoit le tsar Pierre Ier au palais du Luxembourg et, selon La Gazette de la Régence : « Mme de Berry y parut puissante comme une tour, quoique d'ailleurs belle et fraîche ». Vers la fin de cette même année, le jeune Voltaire relaie devant un informateur de police les rumeurs selon lesquelles la duchesse serait enceinte, précisant que celle-ci est allée passer six mois au château de La Muette « pour y accoucher[19] ». Ce qui lui vaudra alors d'être enfermé onze mois à la prison de la Bastille.
Fin de vie
modifierLe 18 novembre 1718, à la Comédie-Française, le Régent et la duchesse de Berry assistent à la première de l'Œdipe de Voltaire. C'est la toute première œuvre pour laquelle le jeune Arouet prend le nom de Voltaire, et elle marque le commencement du succès de l'auteur dans sa carrière théâtrale. Les rumeurs d'une relation incestueuse de Philippe d'Orléans avec sa fille aînée rendent la pièce controversée bien avant qu'elle ne soit jouée. La duchesse de Berry entre escortée par les dames de sa cour et sa garde personnelle :
« Elle [n'est] qu'un amas d'étoffes et de bijoux dont jaillissait une tête altière jusqu'au défi[20]. »
Toutefois, les commentaires et les ragots malveillants se multiplient[21]. Attisant l'intérêt des spectateurs friands de scandales, la présence de Madame de Berry à la première de l'Œdipe contribue à la réussite de la pièce et de son succès. Elle se rend cinq fois de suite à la représentation[22], « comme pour braver l'opinion publique ». Durant l'année 1719, la duchesse de Berry est enceinte à nouveau. Les jugements sur sa vie sexuelle se multiplient. Ils seront repris par certains « historiens » français. Ainsi, à propos d'une représentation de l'Œdipe chez le roi, Édouard de Barthélemy, historien, écrit alors :
« Il est permis de croire que la princesse succomba à l'émotion de quelques applaudissements significatifs et paya de la sorte la maladroite audace qu'il y avait à venir inutilement s'afficher dans un moment où le déchaînement de l'opinion était peut-être plus violent encore par suite de son état avancé de grossesse qui n'était un secret pour personne[23]. »
Lors de son accouchement, la duchesse craint de mourir et réclame les sacrements[24]. En raison de la présence du comte de Riom et de Madame de Mouchy dans le palais du Luxembourg, le curé de l'église Saint-Sulpice, Jean-Baptiste Languet de Gergy, refuse d'administrer l'extrême-onction à la parturiente[25]. Sa décision est alors appuyée par le cardinal de Noailles, qui considère aussi que les sacrements ne devaient être dispensés tant que Riom et la dame d'honneur n'étaient pas congédiés[26]. Le , la jeune femme fait une fausse couche et échappe à la mort de peu. Elle fait rouvrir le jardin du Luxembourg et le voue au blanc pour six mois ainsi que toute sa maison, en l'honneur de sa fille. Elle décide de se retirer au château de Meudon, où elle espère se rétablir rapidement en s'éloignant de l'ambiance de la cour.
Selon Saint-Simon, le Régent est particulièrement courroucé contre sa fille, qui aurait épousé secrètement Riom après son accouchement. Il ordonne à celui-ci de rejoindre son régiment sur la frontière espagnole. Dans l'espoir de convaincre son père d'accepter de rendre public son nouveau mariage et de finalement le rappeler, elle l'invite au château de Meudon pour un souper. Le Régent reste inflexible[27].
La duchesse meurt des suites de ses couches deux mois plus tard, à l'âge de vingt-trois ans. Lors de l'autopsie, réalisée au château de La Muette, la nuit du 20 au , les médecins affirment lui trouver « un ulcère à l'estomac, un autre à l'aine, la rate entièrement pourrie et en bouillie, la tête pleine d'eau et la cervelle réduite de moitié ». Son corps est déposé dans la basilique de Saint-Denis et son cœur, ainsi qu'il était fait pour tout prince et princesse de la Maison de France, dans la chapelle Sainte-Anne[28] de l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce.
Descendance
modifierDu vivant de son époux, la duchesse de Berry subit trois grossesses malheureuses :
- Une fille, mort-née le ;
- Charles d'Alençon, duc d'Alençon, né avant terme le , mort le ;
- Marie Louise Élisabeth d'Alençon, née avant terme le , morte le .
Après la mort de son époux :
- Une fille née le 27 ou ne vit que trois jours ;
- Une fille née fin juillet 1717, lorsque la duchesse s'est retirée au château de la Muette pour accoucher. Le père serait le comte de Riom. Selon Duclos, cette fille devient religieuse à l'abbaye de Pontoise[29] ;
- Une fille attribuée par Saint-Simon à Riom, mort-née le .
Chansons populaires
modifierVoltaire
modifierDes vers attribués à Voltaire, qui cherche à atteindre le régent de manière détournée, se moquent de la duchesse de Berry[4] :
Enfin votre esprit est guéri
Des craintes du vulgaire,
Belle duchesse de Berry,
Achevez le mystère ;
Un nouveau Loth vous sert d'époux,
Mère des Moabites,
Puisse bientôt naître de vous
Un peuple d'Ammonites.
— supposément Voltaire
La grosse Joufflotte
modifierMenant de front la bonne chère et l'amour dès son installation au palais du Luxembourg, elle fait scandale par sa conduite. Multipliant les aventures, elle n'hésite pas à choisir ses amants parmi ses gardes et laquais. Ses amours licencieuses inspirent la plume des satiristes[30] :
La Messaline de Berry,
L'œil en feu, l'air plein d'arrogance,
Dit en faisant charivari,
Qu'elle est la première de France,
Elle prend ma foi, tout le train,
D'être la première putain.
Un fragment de Noëls satiriques de 1717 ridiculise Madame de Berry[31] :
Grosse à pleine ceinture,
La féconde Berry
Dit en humble posture
Et le cœur bien marri :
Seigneur, je n'aurai plus de mœurs aussi gaillardes,
Je ne veux que Riom et mon papa,
Ou par-ci, par-là mes gardes.
Au début de 1716, Madame de Berry, malade en son palais du Luxembourg, ne paraît pas en public pendant plusieurs semaines. Officiellement, elle souffre d'un gros rhume. Inspirées par des rumeurs d'accouchement clandestin que rapporte la Gazette de la Régence[32], diverses chansons satiriques anonymes évoquent la multiplicité des géniteurs possibles :
[…]
Il faut bien lui donner un nom :
Ainsi, sans être téméraire,
C'est la Rochefoucauld, de Pont,
Gontaut, la Haye, Salvaire, Rion[33].
[…]
La mère est de bonne maison,
Elle est du vrai sang de Bourbon ;
Nous en ignorons tous le père,
Car ils étaient trop à la faire.
Depuis la mort de son mari,
Cet aimable Duc de Berry,
[…]
Pour ne point éteindre la race,
Elle épouse la populace[34].
Lorsque la fille du Régent fait fermer au public les jardins de son palais du Luxembourg, les médisants commentent que c'est pour pouvoir s'y livrer avec plus de liberté à ses amours[35] :
On nous a fermé la porte
Du jardin du Luxembourg ;
C'est la grosse Joufflotte
Qui nous a joué ce tour.
Elle eût mieux fait la bougresse,
De boucher le trou,
Le plus voisin de ses fesses,
Par où ses gardes font joujou
Postérité
modifierAujourd'hui, l'imaginaire de la Régence dans les romans historiques réduit le plus souvent la duchesse de Berry à une figure d'excès et dépravation[36]. Son « disgracieux » et « dangereux » embonpoint est évoqué par sa grand-mère, la princesse palatine dans une lettre du :
« Notre duchesse de Berry est malade, elle a la fièvre, des vapeurs et des douleurs à la matrice… À l'instant on me dit qu'elle est très mal ; je suis bien inquiète : elle est si grasse et si grosse que j'ai peur qu'elle ne fasse une bien grave maladie… »
— Lettres de la princesse Palatine (1672-1722)[37]
Comme on le sait, sa grossesse étant arrivée à terme, la duchesse de Berry est alors en couches depuis plusieurs jours au palais du Luxembourg, et à l'article de la mort. La vieille princesse veut cacher le scandale que provoque cet accouchement clandestin et attribue la « bien grave maladie » de sa petite-fille la duchesse à son obésité, la conséquence de sa lourde boulimie.
L'historiographie de la Régence ne fera que charger un peu plus les traits négatifs associés au portrait de la duchesse de Berry, jusqu'à en faire la figure emblématique des excès de son temps, nymphomane, boulimique et alcoolique, l'incarnation par excellence d'une féminité mortifère. Elle devient aussi un « cas » intéressant pour des médecins férus d'histoire des tares héréditaires dans les familles royales, tel le docteur Paul Jacoby en 1904[38] qui, dans son analyse médicale de la généalogie des Orléans, la caractérise en quelques lignes :
« Marie-Louise-Élisabeth, mariée à Charles duc de Berry, fils du Grand Dauphin, morte jeune et sans postérité ; elle eut de nombreuses fausses couches ; tombée dans la débauche la plus abjecte, maîtresse de son père, se prostituant dans les rues, s'enivrant, elle était excessivement orgueilleuse et altière, et prétendait aux honneurs royaux. »
Près de trois siècles après sa mort précoce, la jeune duchesse, vilipendée par Saint-Simon qui en fait « un modèle de tous les vices », semble condamnée à ne figurer dans l'Histoire et la fiction historique que sous les traits grotesques de la « Messaline de Berry », « première p... de France », que son obésité morbide et ses fureurs lubriques mènent vite au tombeau[39].
Première dame du royaume, la voluptueuse et féconde princesse dont rien n'égalait l'orgueil, qui usurpe les honneurs dus aux reines tout en scandalisant tout Paris par ses frasques amoureuses et pour finir « se tue de grossesses[40] », n'est plus aujourd'hui que « La Joufflotte », morte à 23 ans, « étouffée par la graisse, la débauche et l'alcool[41] ».
Au cinéma
modifierDans le film Que la fête commence... de Bertrand Tavernier, l'intrigue débute en avec la mort de la duchesse de Berry, dont le cinéaste montre l'autopsie, quand, dans le même temps, le fantôme de la duchesse « hante » le Régent tout au long du film.
Notes et références
modifier- P. Gaxotte 1997, p. 69.
- Marquis de Dangeau 1854, p. cii.
- Maral 2002, p. 353.
- J.-B. H. R. Capefigue 1861, p. 40.
- Correspondance complète de Madame, duchesse d'Orléans, par M.G. Brunet, t. 1, 1857, p. 125-126.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 54.
- Marquis de Dangeau 1854, p. xiv.
- Duc de Saint-Simon 1840, p. 24-31.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 96.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 360.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 361.
- Suppléments aux mémoires de Saint-Simon, t. 1, p. 231-234, sans précision de date.
- Saint-Simon, t. 14, p. 111.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 60.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 63.
- Saint-Simon, t. 7 1857, p. 315.
- Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Œuvres complètes, vol. 7 : Mémoires secrets de la régence de Philippe duc d'Orléans, (lire en ligne), p. 8.
- Saint-Simon 1791, p. 11.
- M. Beuchot (éd.), Œuvres de Voltaire, t. 1, Paris, 1834, p. 329.
- Erlanger, Le Régent, 1938, p. 183.
- Jay Caplan, In the King's Wake: Post-Absolutist Culture in France, University of Chicago Press, 1994, p. 50-51.
- Capefigue, Jean Baptiste H. R. Philippe d'Orléans, régent de France, 1715-1723, Bruxelles, 1841, p. 199.
- Édouard de Barthélemy, Les Filles du Régent, Paris, Firmin Didot frères, 1874, vol. 1, p. 227.
- « Lettres de La Palatine à Madame de Ludres 1 & 2 avril 1719 » (Madame Palatine, Lettres françaises, Paris, Fayard, 1989, p. 597).
- Mémoires de Saint-Simon, t. 11, p. 110.
- Saint-Simon 1791, p. 15.
- Marquis de Dangeau 1854, p. 87.
- Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, t. 2, Paris, Auguste Durand, , p. 169.
- Charles-Pinot Duclos, Œuvres complètes, tome 5, Paris, Colnet, 1806, p. 401 : « La fille de la duchesse de Berri et du comte de Riom, que j'ai vue dans ma jeunesse, est actuellement religieuse à Pontoise, avec trois cents livres de pension. »
- Georges Pillement, Paris disparu, Paris, Grasset, 1966, p. 56.
- Jean-Frédéric Phélypeaux Maurepas (comte de), Recueil dit de Maurepas : pièces libres, chansons, epigrammes, et autres vers satiriques sur divers personnages des siècles de Louis XIV et Louis XV, accompagnés de remarques curieuses du temps, t. 3, Leyde 1865, p. 229-230.
- E. de Barthélemy (éd.), Gazette de la Régence, janvier 1715-juin 1719, Ch. Charpentier, Paris, 1887, p. 68. En date du 6 février 1716 :
« On dit Madame la Duchesse de Berry accouchée d'une fille qui n'a vécu que trois jours. Cette conduite rappelle les Messalines. »
- Chansonnier dit de Maurepas (manuscrit) : Recueil de chansons, vaudevilles, sonnets, épigrammes, épitaphes et autres vers satiriques et historiques, avec des remarques curieuses, vol. XIII (années 1715-1716) p. 291.
- Emile Raunié (éd.), Recueil Clairambault-Maurepas : chansonnier historique du XVIIIe siècle, vol. II, Paris, 1880, p. 36-38 (“Les couches de la duchesse de Berry”, chanson datée de 1716).
- Jean Frédéric Phélypeaux Maurepas (comte de), Mémoires du comte de Maurepas, Paris, Buisson, 1792, t. 1, p. 126-127.
- Voir Patrick Pesnot, Le Régent. Le règne du sphinx, Nouveau Monde éditions, 2011, ou encore Michel Peyramaure, Les Fêtes galantes, Paris, 2005, p. 284 : « “maquerelle” énorme et ivrogne, “la première putain du royaume” traine son obésité de lit en sofa. »
- Paris, Mercure de France, 1985, p. 384.
- Paul Jacoby, Études sur la sélection chez l'homme, F. Alcan, Paris, 1904, p. 410.
« [...] la plus dépravée des femmes de son temps, et dans tous les genres de dépravation. On ne peut pas la calomnier. Dans ce logement qui fut sien, comme à Meudon et à la Muette, ses débordements scandalisèrent un monde où l’on ne s’étonnait guère. Grossièrement athée, goinfre, ordurière, roulant des bras de Riom dans ceux de tous les aventuriers, surpassant le cynisme des roués aux soupers de son père, malade chaque soir de ses "gueulées", ivre de liqueurs fortes, "rendant partout ce qu’elle avait pris" ; effroyable amas de tous les vices, et qui alla s’enfonçant dans la plus basse crapule, jusqu’au jour où elle mourut, à vingt-quatre ans, pourrie au fond des moelles par sa débauche animale. »
— Eugène-Melchior de Vogüé, « L’Histoire à Versailles. — Dix-huitième siècle », Revue des Deux Mondes, 1901, p. 193-209 [lire sur Wikisource]
- Catherine Dufour, L'Histoire de France pour ceux qui n'aiment pas ça, Fayard, 2012.
- Vincent Meylan, « 4 mai 1677. Naissance de la Mademoiselle de Blois », Point de Vue, no 3588, 26/4-2/5/2017, p. 64.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Édouard de Barthélemy, Gazette de la Régence, janvier 1715-juin 1719, Paris, Ch. Charpentier,
- Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, Le cardinal Dubois et la Régence de Philippe d'Orléans, Paris, Amyot, , 228 p. (lire en ligne)
- Henri Carré, Mademoiselle. Fille du Régent. Duchesse de Berry 1695-1719, Paris, Hachette, 1936
- Philippe de Courcillon Dangeau, Journal du Marquis de Dangeau avec les additions du duc de Saint-Simon, t. 1, Paris, Firmin Didot, (lire en ligne), p. 102
- Catherine Dufour, L'Histoire de France pour ceux qui n'aiment pas ça, Paris, Fayard, 2012
- Philippe Erlanger, La Fille du Régent, Miroir de l'Histoire, 1959, p. 496-513
- Pierre Gaxotte, Le Siècle de Louis XV, Fayard, , p. 69
- Pierre Leroux, Œuvres de Pierre Leroux (1825-1850), t. 1, Paris, Louis Nétré, (lire en ligne), chap. 1 (« Trois discours sur la situation actuelle de la société et de l'esprit humain »), p. 37
- Alexandre Maral, La Chapelle royale de Versailles sous Louis XIV, Sprimont, Mardaga, coll. « Musique-Musicologie », , 478 p. (ISBN 2-87009-809-X, lire en ligne), p. 353
- François Raviez, « Les vices du cœur, de l'esprit et de l'âme : la duchesse de Berry ou le scandale du corps dans les Mémoires de Saint-Simon », dans A. Richardot (éd.) Femmes et libertinage au XVIIIe siècle ou les Caprices de Cythère, Paris, Presses universitaires de France, 2003, p. 23-38
- Paul Rival, Fantaisies amoureuses du Duc de Richelieu, Paris, Hachette, 1959, p. 187-189
- Jacques Roujon, La Fille du Régent, Paris, Grasset, 1935
- Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon, sur le siècle de Louis XIV et la Régence, vol. 33, Paris, H.-L.Delloye, , p. 24-31
- Œuvres de Voltaire, t. 1, Paris, M. Beuchot,
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :