Marie-Thérèse de Portugal (1793-1874)

Marie-Thérèse de Bragance (en portugais : Maria Teresa de Bragança) , infante de Portugal, princesse de Beira et, par ses mariages, infante d’Espagne et comtesse de Molina, est née le à Ajuda (royaume de Portugal) et morte le à Trieste (Empire austro-hongrois).

Marie-Thérèse de Bragance
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Marie-Thérèse de Bragance par Nicolas-Antoine Taunay, v. 1817.

Titre

Princesse de Beira


(1 an, 10 mois et 20 jours)

Prédécesseur Joseph de Portugal
Successeur François-Antoine de Portugal
Biographie
Titulature Infante de Portugal
Princesse de Beira
Comtesse de Molina
Dynastie Maison de Bragance
Nom de naissance Maria Teresa Francisca de Assis Antónia Carlota Joana Josefa Xavier de Paula Micaela Rafaela Isabel Gonzaga de Bragança
Naissance
Lisbonne (Portugal)
Décès (à 81 ans)
Trieste (Autriche-Hongrie)
Père Jean VI de Portugal
Mère Charlotte-Joachime d’Espagne
Conjoints Pierre-Charles d’Espagne
(1810-1812)
Charles d’Espagne
(1838-1855)
Enfant Sébastien-Gabriel d’Espagne
(du premier lit)
Description de cette image, également commentée ci-après

Avec son second époux, l’infant Charles d’Espagne (1788-1855), Marie-Thérèse est l’une des figures centrales du mouvement carliste, qui la proclame « reine consort d’Espagne » après leur mariage.

Famille

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L’infante Marie-Thérèse est la fille aînée du roi Jean VI de Portugal (1767-1826) et de son épouse l’infante Charlotte-Joachime d’Espagne (1775-1830). Par son père, la princesse est la petite-fille de Pierre III et de Marie Ire de Portugal. Charles IV d’Espagne et Marie-Louise de Bourbon-Parme sont ses grands-parents du côté maternel. Marie-Thérèse de Portugal appartient ainsi, par sa naissance, aux maisons royales espagnole et portugaise : la maison de Bourbon et celle de Bragance.

Aînée de sa fratrie, Marie-Thérèse ne compte pas moins de neuf frères et sœurs parmi lesquels François-Antoine (1795-1801), Marie-Isabelle (1797-1818), Pierre (1798-1834), Marie-Françoise (1800-1834), Isabelle-Marie (1801-1876) et Michel (1802-1866).

La reine Marie Ire a perdu la raison après la mort de son mari en 1786 et celle de son fils aîné et héritier du trône, de sa fille, de son gendre et de son petit-fils en 1788. Son fils cadet, l'infant Jean a été proclamé régent et accueille son neveu l'infant Pierre-Charles d'Espagne qui sera titré et élevé en infant du Portugal. En 1807, le Portugal, fidèle allié du Royaume-Uni, est envahi par les troupes françaises. La famille royale se réfugie dans sa colonie brésilienne.

Le , Marie-Thérèse épouse, à Rio, son cousin l’infant Pierre-Charles d’Espagne (1790-1812), fils de Gabriel-Antoine d’Espagne (1752-1788) et de Marie-Anne-Victoire de Portugal (1768-1788). De ce mariage naît un enfant :

L'infant Sébastien meurt en 1812, laissant l'infante Marie-Thérèse veuve à 19 ans. La reine Marie meurt en 1816 et l'infant Jean est proclamé roi sous le nom de Jean VI. L'empire français vaincu, la famille royale rentre au Portugal en 1821 mais se trouve confrontée aux velléités d'indépendance du Brésil et à la lutte qui divisent conservateurs cléricaux et libéraux.

En , Marie-Thérèse se remarie à son beau-frère l'infant Charles (1838-1855), comte de Molina et prétendant au trône d'Espagne. De ce second mariage ne naît aucun enfant.

Biographie

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Enfance

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À sa naissance, l’infante Marie-Thérèse est titrée princesse de Beira, ce qui fait d’elle l’héritière présomptive de la couronne portugaise. Elle perd toutefois ce titre à la naissance de son frère François-Antoine en 1795.

Exil au Brésil

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Après l’invasion du Portugal par les troupes de Napoléon Ier en 1807, la famille royale est contrainte de quitter la métropole. À bord du Príncipe Real (en portugais « prince royal »), les Bragance — dont la reine Marie Ire et le régent Jean — embarquent en novembre pour le Brésil, qui est à l’époque une colonie portugaise.

 
La princesse Thérèse de Portugal, à la fin de sa vie.

Le navire accoste à Salvador de Bahia le , mais Marie-Thérèse s’installe avec ses frères et sœurs au Paço da Cidade (futur palais impérial) à Rio de Janeiro.

Durant l’exil brésilien, loin du protocole de la cour, la princesse est courtisée par son cousin l’infant Pierre-Charles d’Espagne. Alors que l’on pensait offrir la main de cette dernière à Ferdinand VII d’Espagne, Pierre et Thérèse se marient finalement le à Rio de Janeiro.

Durant deux ans, le couple vit une idylle amoureuse même si la santé délicate de l’infant a des effets néfastes sur la vie sexuelle du couple. Cependant, Marie-Thérèse et Pierre-Charles ont un enfant qui naît en 1811 : Sébastien-Gabriel.

Le à Rio de Janeiro, Pierre-Charles meurt sans être jamais rentré en métropole, rendant Thérèse veuve à l’âge de 19 ans.

Retour en Europe

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D’un tempérament plutôt conservateur, la princesse Marie-Thérèse donne un soutien indéfectible à son frère, le « roi légitime » Michel Ier de Portugal pendant la guerre civile portugaise (de 1826 à 1834). De la même manière, avec en arrière-plan la question du conservatisme de la monarchie, la princesse Thérèse soutient la cause de son beau-frère, Charles de Bourbon, qui revendique quant à lui le trône d’Espagne en tant que « prétendant des carlistes » sous le nom de Charles V (Carlos V en espagnol).

Les dernières années du règne de Ferdinand VII, Marie-Thérèse vit à Madrid avec son fils. Mais, après la mort du souverain (en 1833) et celle de sa sœur Marie-Françoise (en 1834), l’infante s’éloigne de la famille royale pour devenir une figure importante du carlisme, notamment dans sa participation à la première guerre carliste (1833-1846) où elle prend parti contre sa cousine et nièce Isabelle II d’Espagne.

Princesse carliste

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Extrait du dossier de surveillance de la princesse de Beira par la préfecture du Rhône, 1838. Ici, sa fiche anthropométrique (AD Rhône, 4 M 288).

Le , les Cortès excluent Marie-Thérèse de la succession au trône d’Espagne. Ses droits à la Couronne, qui lui étaient transmis en tant que descendante de Charlotte-Joachime d’Espagne (sa mère), se voient annulés en raison du comportement rebelle qu’elle a eu en soutenant don Carlos pendant la première guerre carliste. Son fils Sébastien-Gabriel et son frère Michel Ier de Portugal sont eux aussi exclus de la succession. En 1859, les droits de Sébastien-Gabriel sont rétablis à condition qu’il renonce à la cause carliste.

Le , la princesse quitte Rotterdam pour rejoindre Charles de Bourbon, son beau-frère et oncle veuf depuis 1834, qu'elle épouse en deuxième noce le 20 octobre à Azpeitia (Pays Basque). Le couple n’a pas d’enfant ensemble mais leurs progénitures respectives sont élevées au sein du même foyer. A l'occasion de son voyage, l'administration préfectorale française se mobilise pour lui interdire l'accès au territoire.

Second exil et mort

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Très tôt, la famille « recomposée » quitte l’Espagne à cause de l’échec du parti carliste. En 1845, Charles finit par renoncer à ses droits au trône en faveur de son fils aîné, Charles-Louis, qui prend le nom de « Charles VI ». Dix ans plus tard, l’époux de Thérèse meurt à Trieste (actuelle Italie). Au même lieu, la princesse Marie-Thérèse s’éteint le , après dix-neuf années de veuvage, à l’âge de 81 ans.

Ancêtres

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Dans la culture

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  • (it) Luigi Previti, I diamanti della principessa di Beira, o Il volontario di Zumalacarreguy, Tipografia dell'Immacolata Concezione, 1875

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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  • (es) Tomás Domínguez Omínguez Arévalo Romera y Fernández de Navarreta, La Princesa de Beira y los Hijos de Don Carlos, Voluntad, Madrid, 1928 (ASIN B000X74AOM)

Articles connexes

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Liens externes

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