Marie-Eugénie de Jésus

Religieuse de l'Assomption, fondatrice

Anne-Eugénie Milleret de Brou, ou sainte Marie-Eugénie de Jésus en religion, née dans la nuit du 25 au [1],[2] à Metz et morte le à Paris, est une religieuse catholique française, fondatrice de la congrégation apostolique des Religieuses de l'Assomption. Béatifiée en 1975 par le pape Paul VI, elle est canonisée par le pape Benoît XVI en 2007. Elle est fêtée le 10 mars, jour de sa mort.

Marie-Eugénie de Jésus
Image illustrative de l’article Marie-Eugénie de Jésus
Sainte, fondatrice
Naissance nuit du 25 août 1817
Metz en Moselle, royaume de France
Décès 10 mars 1898  (80 ans)
Paris, France
Nom de naissance Anne-Eugénie Milleret de Brou
Nationalité Drapeau de la France Française
Ordre religieux Religieuses de l'Assomption
Béatification 9 février 1975 Vatican
par Paul VI
Canonisation 3 juin 2007 Vatican
par Benoît XVI
Vénéré par l'Église catholique
Fête 10 mars

Biographie

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Marie-Eugénie Milleret est le troisième enfant du mariage en premières noces de Jacques Constant Milleret, banquier et homme politique, et de Éléonore Joséphine de Brou.

Issue d'une famille aisée non pratiquante, elle est tout de même éduquée dans la religion catholique. Elle passe son enfance entre l’hôtel particulier de ses parents à Metz et le château de Preisch, à proximité de la frontière luxembourgeoise.

En 1830, ses parents se séparent. Deux ans plus tard, sa mère meurt à Paris, victime de l'épidémie de choléra. Marie-Eugénie est alors recueillie par de riches amis à Chalons-sur-Marne et elle se détache de la pratique religieuse.

Son père la fait revenir à Paris. Durant le carême 1836, elle retrouve la foi en entendant l'abbé Lacordaire prêcher à Notre-Dame. Elle se convertit en 1836, à l'âge de 19 ans.

Elle rencontre l’abbé Théodore Combalot en 1837, et lui fait part de son désir d’entrer dans la vie religieuse. Elle est formée chez les Bénédictines du Saint-Sacrement à Paris puis à la Visitation de la Côte-Saint-André dans l’Isère. En , à 21 ans, elle fonde la congrégation des Religieuses de l'Assomption.

Elle entre sous la direction spirituelle du père d’Alzon à partir de 1841, alors qu’elle est supérieure.

Elle fait profession perpétuelle à Noël 1844, et sera déposée de sa charge en 1894, à l’âge de 77 ans.

Peu à peu complètement immobilisée par la paralysie, elle meurt le à l’âge de 80 ans.

Sa sépulture est située au no 17 de la rue de l'Assomption (16e arrondissement de Paris), maison-mère de la chapelle des Religieuses de l'Assomption.

Spiritualité

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Marie-Eugénie Milleret a donné pour programme à sa congrégation cette phrase du Notre Père : « que ton règne vienne ». Pour elle, le Royaume est un chemin de vie. Son projet éducatif est double : d’une part, le règne de Dieu, créateur et fin de toute chose, d’autre part, une société chrétienne dans laquelle Dieu serait reconnu, aimé et servi. Elle attache une grande importance à la formation de l’intelligence à la lumière de la foi. « L’éducation, proposée par Marie-Eugénie, vise la transformation de toute la personne et favorise la liberté »[3].

Miracle reconnu par l'Eglise

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En , naissait aux Philippines une petite fille, Risa Bondoc, abandonnée par sa mère à la naissance. Comme la famille française qui devait l'adopter a finalement renoncé, c'est un couple de Philippins qui accepte de l'adopter. Très vite, en raison d'une non évolution de l'enfant, les médecins diagnostiquent qu'elle est atteinte d’une maladie rare, le De Morsier Plus, qui se caractérise par l'absence d'une partie du cerveau. Son avenir est sombre : aucun enfant n'a vécu plus d'un an avec une telle pathologie. La jeune Risa ne marchera pas, ne parlera jamais, sera aveugle et aura une courte vie. Ses parents lui font alors porter une relique de Marie-Eugénie de Milleret. Un an plus tard, le diagnostic est confirmé. Sa mère, qui a été l'élève des Sœurs de l'Assomption à Manille, l’emmène alors à la maison généralice des religieuses de l’Assomption, à Notre-Dame d'Auteuil, à Paris ; elle dépose sa petite fille sur la tombe de Marie-Eugénie à qui sa guérison a été demandée. Lorsqu'elle rentre chez elle, les médecins constatent qu'une évolution de l'enfant commence. Aujourd’hui, Risa Bondoc entend, voit, a étudié à l'Assumption College de Manille et travaille dans ce même collège.[réf. nécessaire]

 
Plaque.

Le pape Benoît XVI a reconnu le la validité de ce miracle ; la canonisation de Marie-Eugénie a été prononcée le [4].

Elle est commémorée le 10 mars selon le Martyrologe romain[5].

Au cours de la bénédiction du nouvel autel de Notre-Dame de Paris le , des reliques de Sainte Marie-Eugénie de Jésus y ont été solennellement deposées[6].

Hommage

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L'avenue Anne-Eugénie-Milleret-de-Brou, dans le 16e arrondissement de Paris, porte son nom en sa mémoire.

Des reliques lui ayant appartenu sont déposées dans le nouvel autel de Notre Dame de Paris, le 8 décembre 2024.

Notes et références

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  1. Hélène-Marie et Marie-Sophie d' Oultremont, Marie-Eugénie Milleret: 1817-1898 fondatrice des Religieuses de l'Assomption, Religieuses de l'Assomption, (ISBN 978-2-9505841-0-6) :

    « C'est à Metz, 12 rue de Haut-Poirier, dans une grande maison encore visible de nos jours, que naît Eugénie Milleret, la nuit du 25 au 26 août 1817, en la fête de saint Louis. »

  2. « Bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus Milleret (1817 - 1898) - Biographie », Date de naissance le 26 août 1817, source de l'imprécision, sur la date de naissance., sur www.vatican.va (consulté le )
  3. Olivier Le Gendre, président d'Assomption Ensemble.
  4. « 3 juin 2007: Canonisation des bienheureux: Giorgio Preca, Szymon di Lipnica, Karel van Sint Andries Houben et Marie Eugénie de Jésus Milleret | Benoît XVI », sur www.vatican.va (consulté le )
  5. « Sainte Marie-Eugénie Milleret », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  6. RCF, 8 décembre 2024

Annexes

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Bibliographie

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  • Jacques Daurelle, La révérende mère Marie-Eugènie Milleret de Brou : fondatrice et première supérieure générale des Religieuses de l'Assomption, 1817-1898, préface de Mgr Georges Audollent, Paris, Jean-Renard, 1939, XV-207 p., portraits.
  • Celle qui aima beaucoup les petits enfants, Eugénie Milleret de Brou Fondatrice des Religieuses de l'Assomption. Imprimerie Oberthur, Rennes, Paris. 1939. Broché a l'italienne 26,5 x 15. Ill de Jacqueline Duché
  • Florence de Baudus, Le Jardin de l’Infante, l’aventure de l’Assomption, Le Rocher, 2005 – couronné par les Écrivains catholiques en 2006 (traduction espagnole disponible) (ISBN 978-2268053479)
  • Marie-Eugénie Milleret : fondatrice des religieuses de l'Assomption (1817-1898), Bruxelles, Fidélité, coll. « Sur la route des Saints » (no 26), (BNF 35616563, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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