Marie-Anne Reubell
Marie-Anne Reubell, née Mouhat en 1752 ou 1759 à Colmar, appelée également Anna-Maria ou Anne-Marie, et morte le à Colmar[1], est l'épouse de Jean-François Reubell, président du Directoire (1795-1799).
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La légende veut que Barras lui aurait emprunté ses prénoms pour les réunir et en nommer Marianne, le symbole de la République[2].
Biographie
modifierMarie-Anne est née selon les sources en 1752 ou en 1759[3]. Elle est la troisième fille de Jean-Jacques Mouhat, né le .
Son père est issu d'une ancienne famille terrienne. Il deviendra procureur général au Conseil souverain, à Grandvillars . Sa mère, Françoise Papigny, est issue d'une famille bourgeoise originaire de Toul, mais installée à Colmar. Elle reçut «une éducation soignée, mais sévère»[4].
Son oncle Antoine Mouhat (1710-1789) est curé de la paroisse de Delle pendant plus de quarante ans.
Le , elle épouse, à l'âge de 23 ans, Jean-François Reubell, alors jeune avocat.
Les Reubell ont deux fils : Jean-Jacques et François-Xavier [5].
En 1777, naît le premier de ses deux fils, Jean-Jacques qui devient adjudant général et que Joséphine de Beauharnais aurait voulu voir épouser sa fille Hortense[6]. Il épouse K. Betty Patterson, cousine d'Elisa, femme de Jérôme Bonaparte[7].
Le cadet, François-Xavier est né le 6 janvier 1780[5].
Élu député du Tiers état de Colmar, son mari s'installe dès 1789 à Versailles. Rien n'indique qu'Anne-Marie l'ait rejoint à ce moment « où il partageait un logement avec d'autres Alsaciens pour réduire les frais »[6].
Quelque temps plus tard, ils font l'acquisition d'une maison à Arcueil[6] où Jean-François Reubell rentre chaque soir après sa journée au Palais du Luxembourg pendant ses mandats à la tête du Directoire, de 1795 à 1797[8]. Elle devient l'équivalent d'une « première dame » de France[9].
C'est en 1797, que Paul Barras l'aurait rencontrée .L’illustre collègue de son époux alors au gouvernement, l’aurait abordée lors d’une réception en ces termes : « Votre prénom sied à la République autant qu’à vous-même » . Le directeur aurait alors proposé de contracter ces deux prénoms en un seul : « Marianne » [10].
Après la chute politique de son époux et à force d'éponger les dettes de leur fils cadet[6],[10], les Reubell durent vendre la plupart de leurs biens (maison d'Arcueil, appartement parisien, la plupart des propriétés alsaciennes).
Au décès de son mari en , Marie-Anne doit se résoudre à quitter Colmar pour vivre dans leur dernière propriété, le presbytère de Sigolsheim acquis en 1791, au moment de la vente des biens nationaux.
Elle retrouve son père, sa sœur, Charlotte Rapinat, et sa nièce Madeleine Charlotte Caroline, installés au château de l'Oberhof[11] à Sigolsheim .
Elle vit pauvrement, comme le constate Félix Desportes, préfet du Haut-Rhin, qui intervient pour lui obtenir une rente.
En 1811, elle reçoit une pension de 3 000 francs, montant porté à 6 000 francs par Napoléon en personne, pour l'implication politique de son mari qu'il tenait en haute estime[12] et qu'il jugeait être le seul parmi les Directeurs capable d'être à la tête de l'Etat.
Elle décède en 1813.
Notes et références
modifier- « Acte de décès no 44 (vue 264/408) du registre des décès de 1809 à 1815 de la commune de Colmar », sur Archives de l'Alsace, (consulté le )
- F. Schaedelin, Marianne fille d'un Colmarien ? dans Annuaire de la société historique et littéraire de Colmar, Colmar, , p. 89-93
- Acte de baptême de Marie-Anne Reubell (lire en ligne)
- Suratteau et Bischoff 1995, p. 419.
- Suratteau et Bischoff 1995, p. 23.
- Jean-René Suratteau, « Jean-François Reubell, l'Alsacien qui aurait pu sauver la Révolution », Saisons d'Alsace, La Nuée Bleue, , p. 133-142.
- « FRAN_IR_004339 - Salle des inventaires virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Les fêtes civiques à Delle au temps du Directoire, 1796-1799 », Bulletin de la société belfortaine d'émulation, , p. 84 (lire en ligne)
- « Les personnages illustres liés à Colmar | Ville de Colmar », sur www.colmar.fr (consulté le )
- « Marie-Anne Reubel née Mouhat servit de modèle à l'effigie de la République », Annuaire de la Société d'histoire Kaysesberg et environs, , p. 89-93 (lire en ligne)
- « L’Oberhof de Sigolsheim » (consulté le )
- Comte de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Payot, (lire en ligne)
Voir aussi
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Bibliographie
modifier- Valérie Bach et Philippe Wendling, Alsace, Tours, Éditions Sutton, coll. « Femmes dans l'histoire », , 147 p. (ISBN 978-2-8138-1116-5), p. 46-47.
- Christine Muller, Femmes d'Alsace : de sainte Odile à Katia Krafft... Portraits de femmes rebelles, Nancy, Éditions Place Stanislas, 287 p. (ISBN 978-2-35578-039-4), p. 286.
- Félix Schaedelin, « Reubell », La vie en Alsace, .
- Jean-René Suratteau et Alain Bischoff, Jean-François Reubell : l'alsacien de la Révolution française, Steinbrunn-le-Haut, Éditions du Rhin, , 542 p. (ISBN 2-86339-105-4).
- Philippe Wendling, « Deux colmariennes symboles de liberté ? », Saisons d'Alsace, , p. 85-86 (ISSN 0048-9018).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- « Jean-François Reubell et sa famille », sur webmuseo.com (consulté le )
- Société d'histoire et d'archéologie de Colmar, « Marie Anne Reubell-Mouhat », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ) Détail du portrait de famille représentant Marie-Anne Reubell.
- « La maison Rewbell-Laplace », sur arcueilhistoire.fr, (consulté le ) Brève histoire de la maison Reubell à Arcueil.