Maria Nikolaïevna Kouznetsova

artiste lyrique et danseuse russe

Maria Nikolaïevna Kouznetsova ou Maria Kouznetsova-Benois (en russe : Мария Николаевна Кузнецова, en ukrainien : Марія Нiколаевна Кузнецова ; née le à Odessa dans l'Empire russe et décédée le à Clichy[1]) est une célèbre chanteuse d'opéra et danseuse russe. Son nom s'écrivait en France, au début du XXe siècle, Maria Kousnezoff.

Maria Nikolaïevna Kouznetsova
Portrait de Maria Kouznetsova-Benois. Musée d'État du théâtre et de musique de Saint-Pétersbourg.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Clichy
Nationalités
Activités
Famille
Père
Mère
Ekaterina Metchnikoff (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Albert Benois (d)
José Lassalle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Tessiture
Maître
Joakim Tartakov (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Œuvres principales

Avant la révolution russe, Kouznetsova est l'une des plus célèbres chanteuses d'opéra de la Russie impériale. Elle travaille avec Richard Strauss, Nikolaï Rimski-Korsakov et Jules Massenet. Elle chante très souvent en duo avec Fédor Chaliapine. Elle quitte la Russie en 1917, et continue à chanter pendant une trentaine d'années avant de prendre sa retraite[2].

Biographie

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Maria Kouznetsova.
 
Maria Kouznetsova dans L'Adoration de L.Bakst (1922)

Maria Kouznetsova, née en 1885 à Odessa, est la fille du portraitiste Nikolaï Kouznetsov[2],[3].

La mère de Maria Kouznetsova descend d'une famille de scientifiques et d'intellectuels d'origine romano-russo-juive[4].

Sa grand-mère maternelle, Emilia Metchnikoff, née Nevakhovitch (1814-1879), est la fille de Lev Nevakhovitch (1776-1831), auteur russo-juif, traducteur et fondateur du mouvement Haskala en Russie[5],[4], puis proche des idées rationalistes et converti au luthéranisme. Emilia épouse un officier de la Garde russe, Ilya Metchnikoff. Ils ont deux fils : le microbiologiste Élie Metchnikoff, lauréat du prix Nobel, et le sociologue Léon Metchnikoff[4].

Maria Kouznetsova étudie d'abord le ballet à Saint-Pétersbourg, puis elle abandonne la danse pour étudier la musique avec le baryton Joachim Tartakov[6],[7]. Maria Kouznetsova est une soprane lyrique dotée d'une belle voix claire[6]. Elle a aussi un remarquable talent d'actrice[6]. Igor Stravinsky la décrit comme très appétissante à regarder et à entendre[8],[9]

Elle épouse en premières noces Nikolaï Albertovitch Benois[3]. Après le décès de Nikolaï, elle épouse l'industriel Alfred Massenet, petit-neveu de Jules Massenet[3].

Alfred Massenet a travaillé un temps dans l'Empire russe avant la révolution. Il est alors président de la Société industrie minière de Chagali-Heliar, compagnie de mines de cuivre dont le siège est à Tiflis en Géorgie[10].

Le , elle est renversée par une voiture à Paris et blessée au front.

Kouznetsova finit sa vie dans la pauvreté, vivant dans une chambre d'un petit hôtel proche des Champs-Élysées, abandonnée par son fils Mikhaïl et ses anciens collègues et amis. La seule compagnie de Maria est sa couturière Olga. Maria survit en donnant des leçons de théâtre et de chant. Olga racontera souvent comment Fédor Chaliapine mourra dans les bras de Kouznetsova. Maria Kouznetsova meurt à Paris le [11],[12] et est inhumée au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois[13].

Carrière

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En 1904, elle débute au conservatoire Rimski-Korsakov de Saint-Pétersbourg dans le rôle de Tatiana dans l'opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski[6].

En 1905, Kouznetsova tient le rôle de Marguerite dans l'opéra Faust de Charles Gounod au théâtre Mariinsky[14],[3].

Un soir, une dispute éclate dans le vestibule du théâtre Mariinsky entre des étudiants et des officiers de l'armée pendant que Maria chante le rôle d'Elsa de Lohengrin de Richard Wagner. Avant que la panique ne s'ensuive, Maria, imperturbable, calme la foule en entonnant l'hymne national russe : l'Hymne des tsars[15].

Elle est soliste du Mariinsky jusqu'en 1917, au début de la révolution russe[6],[16] Durant sa longue carrière, Kouznetsova inaugure de nombreux rôles dont les suivants :

Rôle Opéra Compositeur sources
Fevronia La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia Nikolaï Rimski-Korsakov [3]
Cléopâtre Cléopâtre Jules Massenet
Woglinde L'Or du Rhin Richard Wagner
Fausta Roma Jules Massenet
Oksana Les Souliers de la reine Piotr Ilitch Tchaïkovski
Thaïs Thaïs Jules Massenet
Violetta La traviata Giuseppe Verdi
La Demoiselle des neiges La Demoiselle des neiges Nikolaï Rimski-Korsakov
Mimi La Bohème Giacomo Puccini
Tosca Tosca Giacomo Puccini
Antonida Une vie pour le tsar Mikhaïl Glinka
Lyudmila Rouslan et Ludmila Mikhaïl Glinka
Tamara Le Démon Anton Rubinstein [6],[17]

En 1924, elle joue le rôle d'Hélène dans La Danse des libellules, opérette de Franz Lehár, adaptée par Roger Ferréol et Max Eddy au Bataclan, première le 15 mars, 138 représentations[18].

Notes et références

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  1. Transcription de l'acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Clichy, à la mairie de Paris 17e, n° 703, vue 8/31.
  2. a et b (en) George Grove et Eric Blom, Grove's Dictionary of Music and Musicians, 879. St. Martin's Press,
  3. a b c d et e (en) Larissa Salmina-Haskell, Russian Paintings and Drawings in the Ashmolean Museum, Ashmolean Museum, , 23-24 p.
  4. a b et c (en) Maxim Shrayer, An Anthology of Jewish-Russian Literature, vol. 1, Armonk, NY, M.E. Sharpe, Inc,
  5. (en) Eli Lederhendler, The Road to Modern Jewish Politics, New York, Oxford University Press,
  6. a b c d e et f (en) John Warrack, Ewan West, 'The Concise Oxford Dictionary of Opera, p. 276, Oxford University Press,
  7. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers, p. 261, New York, Oxford University Press,
  8. (en) John Ardoin, Valery Gergiev and the Kirov, p. 109, Hal Leonard Corporation,
  9. MARIA KOUZNETSOVA-BENOIS - Radioauditiion from M.Malkov's cycle" Masters of the Russian Opera Stage" (ru)
  10. (en) Horace J. Stevens, The Copper Handbook: A Manual of the Copper Industry of the World, Vol X, Houghton, Michigan, Published by the Author,
  11. (en) George Grove, Stanley Sadie, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, Page 327, Macmillan Publishers,
  12. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers p. 261, New York, Oxford University Press,
  13. Amis de Ste Geneviève des Bois et ses environs, La Nécropole russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, t. 1, Evry, Vulcano Communication, (ISBN 978-2-9524786-1-8) et traduit en russe par Anastasia de Seauve : Общество друзей истории Сент-Женевьев-де-Буа и его окрестностей, пер. с франц. Анастасия де Сов, Русский некрополь Сент-Женевьев-де-Буа, t. 2, Evry, Vulcano Communication,‎
  14. (en) Laura Williams Macy, The Grove Book of Opera Singers p. 261, New York, Oxford University Press,
  15. (en) Julie Buckler, The Literary Lorgnette, page 52, San Francisco, Stanford University Press,
  16. (ru) Anna Sergeyvena Kuznetsova, Maria Nikolayevna Kuznetsova, Moskva, Muzyka,
  17. (ru) Мария Николаевна Кузнецова (1880–1966)
  18. « Comoedia », sur Gallica, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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