Marcel J. Mélançon

professeur, scientifique et philosophe canadien

Marcel J. Mélançon (né le à Saint-Barnabé-Nord) est un philosophe, scientifique, bioéthicien et professeur québécois. Professeur tant à l'université qu'au collège de Chicoutimi à partir de 1973, Mélançon est également chercheur et oriente ses travaux vers la bioéthique, domaine en émergence au Québec et au Canada à cette époque. Pionnier dans le domaine au Canada, il y développe une certaine expertise, notamment en rédigeant plusieurs publications et dirigeant des groupes de recherche dédiés au sujet au cours de sa carrière, qui s'étend jusqu'aux années 2010[1].

Marcel J. Mélançon
Marcel Mélançon en 2010
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Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (86 ans)
Saint-Barnabé-Nord (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Retraité (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie

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Joseph Marcel Mélançon naît le 3 avril 1938 à Saint-Barnabé-Nord, en Mauricie. Issu d'une famille de cultivateurs, il est le septième de treize enfants. Il fait son éducation primaire à Saint-Barnabé-Nord et son éducation secondaire au séminaire Saint-Sacrement de Terrebonne, puis au collège Jean-de-Brébeuf de Montréal, où il termine son cours classique en 1962. Par la suite, il termine des études de maîtrise à l'Université Laval à la fin des années 1960. Il part par la suite poursuivre ses études en Europe.

En 1973, il soutient une thèse de doctorat sur la pensée d'Albert Camus à l'université de Fribourg. Éditée à plusieurs reprises depuis, ainsi que traduite en anglais, celle-ci est l'ouvrage le plus consulté de l'auteur à ce jour[note 1]. Après ses études doctorales, Mélançon est engagé au collège de Chicoutimi comme enseignant en philosophie.

En 1978, l'avènement de nouvelles techniques de reproduction, dont notamment la controverse soulevée par la naissance de Louise Brown, premier bébé éprouvette, l'amènent à concentrer ses recherches sur les enjeux éthiques liés à la question. Il constate que la morale catholique, omniprésente à l'époque au Canada francophone, ne répond plus aux nouvelles normes imposées par les biotechnologies. Mélançon applique ainsi comme enseignant à l'Université de Sudbury la même année, où il remplace David J. Roy, qui a démarré deux ans auparavant le Centre de bioéthique de l'Institut de recherches cliniques de Montréal[3],[4]. C'est à ce moment que Marcel Mélançon commence à publier sous l'appellation Marcel J. Mélançon, la particule J. provenant de Joseph, extraite de son acte de naissance.

En 1980, il quitte Sudbury et retourne enseigner à Chicoutimi. À la même époque, il rejoint le Groupe de recherche en éthique médicale (GREM) de la Faculté de philosophie de l'Université Laval[5], puis enseigne à cette faculté l'année suivante, en 1983, alors qu'il dirige le GREM.

« En fécondation in vitro, la question éthique qui nous préoccupait dans les années 1980, c’était d’abord et avant tout celle du statut moral de l’embryon en laboratoire, même si d’autres aspects étaient pris en considération. Cela ressort du colloque que j’avais organisé au GREM et dont les actes ont été publiés en volume. »

— Marcel J. Mélançon, (Labelle 2011, p. 116)

Il assure la coordination du groupe entre 1983 et 1985[6],[7],[8]. À ce moment, il y prône une meilleure intégration des philosophes aux enjeux bioéthiques, domaine qu'il perçoit principalement occupé par des juristes, des théologiens et des scientifiques[9].

« Je disais aux philosophes : « Arrêtez de nager dans la stratosphère et descendez sur terre pour vous occuper des problèmes réels » »

— Marcel J. Mélançon, (Labelle 2011, p. 117)

Au cours de ces années, il développera également des collaborations avec divers chercheurs tels Raymond D. Lambert (d)[10], biologiste de la reproduction, et Richard Gagné (d), médecin et généticien à l'université Laval et au CHUL. Il intègre également le comité de bioéthique du CHUL, sur lequel il siègera jusqu'en 2009.

En 1985, Mélançon quitte l'Université Laval pour travailler à plein temps à Chicoutimi[11]. À ce moment et au cours de l'année suivante, il fonde le Groupe de recherche en génétique et éthique du Québec (Le GÉNÉTHIQ)[12],[13]. Le groupe se concentre d'abord sur le dépistage de maladies génétiques, particulièrement présentes dans la région. Étendant peu à peu ses activités pour couvrir l'ensemble du Québec à partir de 1990, le groupe sera actif jusqu'au début des années 2010[14],[15] et terminera ses activités en 2017.
En 1986, Mélançon est cofondateur et vice-président de la Société canadienne de bioéthique, qui fusionnera avec la Société canadienne de bioéthique médicale deux ans plus tard pour former la Société canadienne de bioéthique (d) actuelle[16].

 
Laurent Degos, Jean Dausset et Marcel J. Mélançon en 1992.

En 1991, à la demande de Jean Dausset, Mélançon participe, avec Lambert, à la fondation de la branche québécoise du Mouvement Universel de la Responsabilité Scientifique (d) (MURS)[17],[18]. Dans le cadre des activités de cette organisation, Mélançon sera notamment mandaté par Dausset lui-même pour rédiger la conférence de clôture du deuxième séminaire international de bioéthique tenu en 1992 à Fukui, au Japon[19].

À la même époque, Mélançon réalise une maîtrise en médecine expérimentale (génétique humaine) de l'Université Laval. Son mémoire, Le Dépistage des porteurs hétérozygotes, est publié en 1994[20].

En 1996, à la suite des démarches de Mélançon, l'UQAC offre un programme court en bioéthique[21].

À la fin des années 1990, il siège sur le Conseil national de la bioéthique en recherche sur les sujets humains (CNBRH). En mars 1998, il participe à une mission économique en biotechnologies organisée par le Gouvernement du Québec à Cuba.

En 2000, il est invité à faire partie d'un groupe ad hoc de l'Institut de recherche en santé du Canada (en) afin de réaliser un code d'éthique national concernant la recherche et l'expérimentation sur les embryons humains au pays.

Au début des années 2000, Mélançon siège au Conseil national d'éthique en recherche chez l'humain (d)[22],[23].

Publications

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Les publications de Marcel Mélançon concernent surtout la bioéthique en général, l'éthique médicale, la génomique et la génétique humaine en particulier.

Une partie des œuvres de Mélançon sont disponibles sur le site de la bibliothèque numérique Les Classiques des sciences sociales[24].

Prix et distinctions

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  • 1999 : Prix de l'Association des biologistes du Québec[25].
  • 1998 : Prix remis par l'Associated Medical Services.
  • 1996 : (comme membre du CA de CORAMH) Prix Plourde-Gaudreault, mérite scientifique régional du SLSJ[26].
  • 1992 : Prix Laure Gaudreault, mérite scientifique régional du SLSJ[27],[28].

Mélançon est membre gouverneur de la fondation de l'UQAC depuis 2023[29].

Œuvres artistiques

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Marcel J. Mélançon développe dès l'enfance un certain goût pour les arts plastiques. Tout au long de sa vie, il produira des œuvres dans ce domaine et aura l'occasion d'exposer celles-ci, notamment lors d'une exposition au musée régional de la Pulperie de Chicoutimi qui attirera environ 15 000 personnes de mai à août 2017[30].

Notes et références

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  1. téléchargé environ 7 500 fois par année entre 2006 et 2023[2].
  1. Santé et services sociaux, « M. Marcel J. Mélançon »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Gouvernement du Québec, 2 janvier 2011 (dernière modification)
  2. Statistiques de fréquentation du site Les Classiques des sciences sociales
  3. « Bioéthique » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–.
  4. Labelle 2011, p. 107.
  5. Labelle 2011, p. 113.
  6. Labelle 2011, p. 114.
  7. Marcel Mélançon, « Chronique - Le Groupe de recherche en éthique médicale (GREM) de l’Université Laval », Laval théologique et philosophique, vol. 40, no 2,‎ , p. 243–246 (ISSN 0023-9054 et 1703-8804, DOI 10.7202/400097ar, lire en ligne, consulté le )
  8. Jean-Marie Tremblay, « sous la direction de Marcel J. Melançon, Les nouveau-nés mal formés. Les dilemme du non-traitement sélectif. Actes du colloque tenu à l Université Laval le 12 mai 1983 », sur texte, (consulté le )
  9. Labelle 2011, p. 117.
  10. Labelle 2011, p. 116.
  11. Labelle 2011, p. 118.
  12. Jean-Marie Tremblay, « Marcel J. Mélançon, LE GÉNÉTHIQ: Une expérience de réalisation de projets de recherche multi-disciplinaire et inter-institutionnelle », sur texte, (consulté le )
  13. Labelle 2011, p. 185-186.
  14. « Le GENETHIQ un exemple de partenariat / », sur mobile.eduq.info (consulté le )
  15. « Le droit et la protection de la dignité humaine », sur www.usherbrooke.ca, Liaison, (consulté le )
  16. Labelle 2011, p. 190.
  17. Louise Desautels, « 1991: percer les secrets de la vie! », Hebdo-Science, (consulté le )
  18. Jean-Marie Tremblay, « Raymond D. LAMBERT et Marcel J. MÉLANÇON, Un Mouvement québécois pour la responsabilité scientifique: le MURS-QUÉBEC », sur texte, (consulté le )
  19. Jean-Marie Tremblay, « Marcel J. Mélançon, Scientists responsibilities in acquiring knowledge and developing intervention technologies with regard to the human genome. sous la direction de Norio Fujiki et Karryl R.J. Macer, Human Genome Research and Society. Proceedings of th second international Bioethics Seminar in Fukui », sur texte, (consulté le )
  20. Marcel J. Mélançon, Le Dépistage des porteurs hétérozygotes, Faculté de Médecine de l'Université Laval, (OCLC 1131170129, présentation en ligne), cote à la bibliothèque de l'Université Laval : W4UL1994M517
  21. Labelle 2011, p. 292.
  22. Labelle 2011, p. 283.
  23. Simon Villeneuve, Français : Mention de l'implication de Marcel Mélançon au CNERH., (lire en ligne)
  24. « Marcel J. Mélançon », sur classiques.uqac.ca, Les Classiques des sciences sociales (consulté le ).
  25. Jean-Marie Tremblay, « Marcel J. Mélançon », Les classiques des sciences sociales, 17 août 2006 (dernière modification).
  26. Simon Villeneuve, Français : prix Plourde-Gaudreault remis à l'organisme CORAMH en 1996, (lire en ligne)
  27. Simon Villeneuve, Français : Prix Laure Gaudreault attribué en 1992 à Marcel Mélançon., (lire en ligne)
  28. Simon Villeneuve, Français : Mérite scientifique régional attribué à Marcel Mélançon en 1992., (lire en ligne)
  29. « Membres gouverneurs et honoraires », sur Fondation de l'Université du Québec à Chicoutimi (consulté le )
  30. « La vision de Marcel J. Mélançon », sur Le Quotidien, (consulté le )

Bibliographie

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  • Chantal Labelle, Étude historico-critique de l'institutionnalisation de la bioéthique au Québec et en Belgique par une approche contextuelle et transdisciplinaire (Unpublished doctoral dissertation), Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Lettres – Philosophie et Sciences des religions, (lire en ligne)

Liens externes

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