Claude Catherine de Clermont

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Claude Catherine de Clermont (parfois dite « Claudine »), dame de Vivonne et de Dampierre, baronne puis comtesse puis duchesse de Retz, dame de Machecoul, pair de France, dite « la Maréchale de Retz », née en 1543 à Paris, où elle est morte le , est une aristocrate et intellectuelle française.

Claude Catherine de Clermont
Image illustrative de l’article Claude Catherine de Clermont

Titre duchesse de Retz
pair de France
Autres titres dame de Vivonne
dame de Dampierre
dame de Machecoul
Prédécesseur Jean d'Annebault, baron de Retz
Successeur Albert de Gondi, duc de Retz
Distinctions gouvernante des Enfants de France
Biographie
Nom de naissance Claude Catherine de Clermont
Surnom la « Maréchale de Retz »
Naissance
à Paris
Décès
à Paris
Père Claude de Clermont
Mère Jeanne de Vivonne
Conjoint Jean d'Annebault (1561)
Albert de Gondi (1565)
Enfants Charles de Gondi
Claude-Marguerite de Gondi
Françoise de Gondi
Gabrielle de Gondi
Hippolyte de Gondi
Henri de Gondi
Louise de Gondi
Madeleine de Gondi
Philippe-Emmanuel de Gondi
Jean-François de Gondi

Elle fut en son temps une dame de savoir et de sciences, brillante par l'étendue de sa culture. Elle aurait écrit des poésies, aujourd'hui disparues, et a laissé à la postérité un recueil de textes écrits par les gens de lettres qui comptaient parmi ses amis.

Biographie

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Dame de Retz

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Claude-Catherine de Clermont était la fille unique de Claude de Clermont (mort en 1545), baron de Dampierre[1], et de Jeanne de Vivonne (morte en 1583), dame de Vivonne et première dame d'honneur de la reine de France Louise de Lorraine-Vaudémont [2].

Elle épousa, à l'âge de 18 ans en 1561, Jean d'Annebault (décédé en 1562), baron de Retz, seigneur de Machecoul, d'Annebault et de La Hunaudaye, gentilhomme de la chambre de Charles IX, capitaine de Conches et d'Évreux[3], et qui la laissa veuve et sans enfant à 20 ans, à peine deux ans plus tard, lorsqu'il fut tué à la bataille de Dreux en 1562. Catherine de Clermont acquit alors en toute propriété la baronnie de Retz de son défunt mari, « tant par composition de douaire que par donation et remboursement de deniers dotaux »[4].

Elle se remaria ensuite à l'âge de 22 ans le avec Albert de Gondi (1522-1602), seigneur du Perron, comte puis marquis de Belle-Île et des Îles d'Hyères, pair de France, Général des Galères de France et maréchal de France[5], de 20 ans son aîné, et dont elle eut 10 enfants (voir plus bas). Par son mariage, Albert de Gondi devint ainsi le nouveau seigneur de Retz ; c'est sous sa tutelle que la baronnie de Retz devint duché de Retz en 1581.

Dame de la cour

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Claude-Catherine de Clermont.

D'une grande beauté et fort courtisée, Catherine de Clermont fut nommée dame d'honneur de la reine Catherine de Médicis, puis de Marguerite de Valois et d'Élisabeth d'Autriche (épouse de Charles IX), et gouvernante des enfants de France. Elle fut mêlée aux intrigues de cour et s'immisça même à plusieurs reprises en politique.

Dame de savoir

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Si le nom de Claude-Catherine de Clermont est parvenu jusqu'à aujourd'hui, ce n'est pas seulement en tant que duchesse de Retz ou dame de la cour. C'est surtout en fonction d'un prétendu « salon vert de Dictynne », salon mondain qu'elle aurait tenu à Paris, face au Louvre, et où se seraient réunis les plus beaux esprits de l'époque, surtout des poètes, mais aussi des peintres, des musiciens, des philosophes et des hommes politiques : on associe traditionnellement à ce cercle Philippe Desportes, Rémy Belleau, Jean Antoine de Baïf, Pierre de Ronsard, Étienne Jodelle, Pontus de Tyard, Amadis Jamyn, Jean de La Gessée, Siméon-Guillaume de La Roque, Antoine de Laval, Flaminio de Birague, Agrippa d'Aubigné, Étienne Pasquier, Scévole de Sainte-Marthe, Jean Bertaut, Nicolas Rapin, l'organiste du roi Guillaume Costeley, etc. Tous ont été évoqués comme les possibles familiers de son salon, lui auraient dédié leurs œuvres et lui auraient adressé leurs vers, dans lesquels ils la chantent même sous les noms de Dictynne ou de Pasithée. En réalité, il n'y a jamais eu de « salon vert de Dictynne » et la maréchale n'a jamais tenu de réunions mondaines et lettrées[6].

Catherine de Clermont se fit offrir un recueil de dédicace[7], composés de plusieurs poèmes que ses amis lui consacrèrent (dont certains circulaient déjà à la cour d'Henri III) : 173 pièces écrites en français pour la plupart, mais aussi en italien et en latin, mêlant tous les genres, depuis le sonnet jusqu'à la « villanelle », en passant par l'élégie, le cartel ou les rimes tierces, textes tous anonymes, à l'exception de vingt-et-un qui ont été identifiés et trois attribués probablement (rédigés par Antoine de Laval, Marguerite de Valois, et Pierre de Brantôme, un autre peut-être par Balthazar de Beaujoyeulx). Probablement compilé par son ami Claude Billard vers 1574, ce recueil a une valeur documentaire sur la vie de cour, sur la situation politique et religieuse de l'époque, et témoigne des goûts poétiques d'alors, marqués par le néo-pétrarquisme.

Elle comptait parmi ses amis des femmes brillantes : Henriette de Nevers, Anne d'Aquaviva d'Aragon d'Atri (fille du duc Gian Francesco d'Atri, femme de Louis d'Adjacet, comte de Châteauvillain et membre de l'Escadron volant de la reine Catherine), Hélène de Donsèque de Surgères, Madeleine de L'Aubépine, sa cousine Madeleine de Bourdeille (sœur de Brantôme), Gilonne de Goyon (fille de Jacques), etc., toutes célébrées sous des surnoms issus de la mythologie.

Catherine de Clermont parlait couramment l'italien, savait parfaitement le latin et le grec, et connaissait plusieurs autres langues étrangères. En 1573, lorsque les ambassadeurs de Pologne vinrent demander le duc d'Anjou, futur Henri III, pour roi, elle leur répondit publiquement en latin pour la reine mère, et son discours l'emporta sur ceux du chancelier René de Birague et du comte Philippe Hurault de Cheverny, qui répondaient pour Charles IX et le duc d'Anjou.

Extrêmement cultivée, Catherine de Clermont acquit ainsi une grande réputation par ses réalisations intellectuelles, qualifiée de « dixième muse » et de « quatrième grâce ». Elle mérita, dit La Croix du Maine, « d'être mise au rang des plus doctes et mieux versées tant en la poésie et art oratoire qu'en philosophie, mathématiques, histoire et autres sciences. » Son savoir étonnant, son immense culture, bien au-delà d'une personne de son sexe pour l'époque, ses connaissances des langues, ses compositions et poésies aujourd'hui perdues, son goût pour les sciences, sa passion pour la musique (elle chantait et jouait du luth) lui valurent une immense admiration, au point qu'elle fut admise aux séances de l'Académie du Palais. Elle fit aussi œuvre de mécène en soutenant la fondation de l'Académie de musique et de poésie de Jean Antoine de Baïf en 1570.

Enfin, Catherine de Clermont joignait également le courage à la science : pendant l'absence de son époux, les ligueurs menacèrent ses terres ; elle assembla des troupes à ses frais, se mit à leur tête, et força les factieux à prendre la fuite.

Famille et descendance

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Après avoir épousé en 1561 Jean d'Annebault qui la laissa veuve à 20 ans, Claude-Catherine de Clermont épousa en secondes noces le l'Italien Albert de Gondi, dont elle eut 10 enfants et de nombreux descendants (dont les ducs de Retz – descendants de ses fils Charles et Philippe-Emmanuel – et le célèbre Cardinal de Retz, mais aussi, par les femmes, les familles de Neufville-Villeroy, Cossé-Brissac, Blanchefort-Créquy, etc.) :

Ascendance

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Sources

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  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 10, Paris, Didot, 1854, p. 842.
  • Roland Guillot, Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, 2005, vol. 60, no 1, p. 104-105.

Bibliographie

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Sources imprimées

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  • Catherine de Clermont, maréchale de Retz, Album de poésies (Manuscrit français 24255 de la BNF), Colette H. Winn et François Rouget (éd.), Paris, Honoré Champion, collection « Textes de la Renaissance » (série « Éducation des femmes », dirigée par Colette H. Winn), 2004, 288 p.

Travaux historiques

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Articles connexes

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Références

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  1. Fils de Jacques de Clermont, baron de Dampierre, et de Claudine de Saint-Seigne.
  2. Fille d'André de Vivonne, baron de La Châtaigneraie.
  3. Fils de Claude d'Annebault (1495-1552), seigneur d'Annebault et de Saint-Pierre, maréchal de France et amiral de France, et de Françoise de Tournemine, dame de La Hunaudaye, baronne prétendante de Retz.
  4. Du Paz – Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 232.
  5. Fils d'Antònio II Guidobaldo Gondi (1486-1569), seigneur du Perron, banquier à Lyon, maître d'hôtel d'Henri II, et de Marie-Catherine de Pierrevive (????-1574), gouvernante du futur Charles IX.
  6. Emmanuel Buron, « Le mythe du salon de la maréchale de Retz. Eléments pour une sociologie de la littérature à la cour des derniers Valois », dans Isabelle de Conihout, Jean-François Maillard, Guy Poirier (dir.), Henri III mécène des arts, des sciences et des lettres, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2006, p.306-315.
  7. Catherine de Clermont, maréchale de Retz, Album de poésies (Manuscrit français 24255 de la BNF), Colette H. Winn et François Rouget (éd.), Paris, Honoré Champion, collection « Textes de la Renaissance » (série « Éducation des femmes », dirigée par Colette H. Winn), 2004, 288 p.
  8. Fille de Léonor d'Orléans-Longueville (1540- à Blois), duc de Longueville et d'Estouteville, comte de Neuchatel, de Tancarville et de Montgomery, baron de Varenguebec, pair de France, grand chambellan de France, connétable et chambellan de Normandie, et de Marie de Bourbon (-), duchesse d'Estouteville, comtesse de Saint-Pol, comtesse de Gacé, de Hambye et de Bricquebec.
  9. Fille d'Antoine de Silly (????-1609), comte de La Rochepot, et de Marie de Lannoy.