Man o'War

cheval de course
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Man o'War (1917-1947) est l'un des chevaux de course les plus célèbres du XXe siècle dans les courses de plat. Né à Lexington, dans le Kentucky, issu de Fair Play, un étalon important, et de Mahubah (par Rock Sand), il est souvent considéré comme le meilleur cheval de l'histoire des courses américaines.

Man o'War
Image illustrative de l’article Man o'War
Man o'War en 1920

Père Fair Play
Mère Mahubah
Père de mère Rock Sand
Sexe M
Naissance 29 mars 1917
Pays de naissance Drapeau des États-Unis États-Unis
Mort (à 30 ans)
Pays d'entraînement Drapeau des États-Unis États-Unis
Éleveur August Belmont, Jr.
Propriétaire Samuel D. Riddle
Entraîneur Louis Feustel
Jockey Johnny Loftus
Clarence Kummer
Nombre de courses 21
Nombre de victoires 20 (1 place)
Gains en courses $ 249 465
Distinction Cheval de l'année aux États-Unis (1920)
US Racing Hall of Fame (1957)
Production War Admiral
Principales victoires Youthful Stakes
Grand Union Hotel Stakes
Hopeful Stakes
Belmont Futurity
Preakness Stakes
Belmont Stakes
Travers Stakes
Lawrence Realization Stakes
Jockey Club Gold Cup

Carrière de courses

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Man o'War à l'âge d'un an
 
Dans les Belmont Stakes (1920)
 
Man o'War lors de sa victoire dans le Stuyvesant Handicap, le 22 juin 1920

Élevé dans le Kentucky par August Belmont Jr. (dont le père donna son nom aux Belmont Stakes), Man o'War fut nommé ainsi par la femme de ce dernier, en hommage à son mari parti sur le front français durant la première guerre mondiale. En 1918, Belmont décide de vendre son élevage, et le yearling passe sur le ring à Saratoga, où Samuel D. Riddle l’acquiert pour 5 000 dollars. Le poulain est envoyé à Glen Riddle Farm, dans le Maryland. Entraîné par Louis Feustel, Man o'War fait d’impressionnant débuts en à Belmont Park, s’imposant par six longueurs, puis enchaîne par une victoire écrasante dans les Keene Memorial Stakes.

En vingt-quatre jours de juin, Man o'War a enchaîné cinq victoires. Mais cette année-là, le cheval allait connaître la seule et unique défaite de sa carrière, dans les Sanford Memorial Stakes à Saratoga, qui acquit ainsi sa réputation de "cimetière des champions" (qui vaudra bien des années plus tard pour des champions tels que Secretariat et American Pharoah). Elle s’explique aisément : à l’époque, le départ était donné à l’élastique, et la course démarra alors que le cheval, complètement à l’arrêt, tournait le dos à la piste. Parti loin derrière le peloton, il fut en outre particulièrement mal monté par son jockey paniqué par ce départ catastrophique. Trop pressé de revenir près de la tête, Loftus donna un parcours exécrable au champion, qui termina malgré tout très fort à une encolure du vainqueur, un certain Upset, passé à la postérité pour ce fait d’armes - l’expression « upset » désignant parfois, en sport, le fait qu’un favori soit battu par un outsider à la surprise générale. À la fin de son année de 2 ans, Man o'War, était néanmoins l’incontestable leader de sa génération, ayant remporté neuf de ses dix courses.

En 1920, Johnny Loftus se vit refuser le renouvellement de sa licence de jockey. Il fut remplacé sur la selle de Man o'War par Clarence Kummer. Louis Feustel refusa d’engager son prodige dans le Kentucky Derby, estimant prématuré de faire courir au mois de mai un 3 ans sur les 2 000 mètres de Churchill Downs. En outre, son propriétaire n'aimait pas courir dans le Kentucky. En revanche, Man o'War remporta les Preakness Stakes (sur 1 800 m à l’époque) puis les Belmont Stakes (sur 2 300 m à l’époque), et ce par vingt longueurs, en pulvérisant le record de la course en 2'14"20. Il enrichit son palmarès en accumulant les victoires notamment dans les Dwyer Stakes, les Travers Stakes, le Stuyvesant Handicap, la Jockey Club Gold Cup.

Invincible, il faisait fuir la concurrence, si bien qu’il n’eut aucun adversaire déclaré à la veille des Lawrence Realization Stakes, jusqu’à ce que le valeureux Hoodwink, réputé pour être l’un des meilleurs chevaux du pays, relève le gant. Man o'War le devança de 100 longueurs (certains disent plus), soit le plus grand écart jamais enregistré dans l’histoire des courses. Le phénomène boucla ses 2 600 m en 2'40"80, un record qui tient toujours sur l’hippodrome d’Aqueduct. Man o’War fit ses adieux à Windsor, au Canada, dans la Kenilworth Park Gold Cup, qui fut la première course hippique entièrement filmée de l’histoire. Le crack était opposé au champion Sir Barton, le premier vainqueur de ce qui allait devenir la triple couronne américaine, et s’imposa au ralenti, avec sept longueurs d’avance.

Ainsi s'achève la carrière de celui que les Américains considèrent souvent comme le cheval du siècle. Man o'War se retire avec trois records du monde, deux records américains, trois records d’hippodrome, un palmarès formidable mais surtout une empreinte sans pareille dans la mémoire des courses. Admis en 1957 au Hall of Fame des courses américaines, il trône à la première place du classement des 100 meilleurs chevaux de l'histoire des courses américaines au XXe siècle établi par le magazine Blood-Horse en 1999[1], et occupe la même position dans le classement des meilleurs chevaux du XXe siècle de ESPN, de l'Associated Press[2] et de Sports Illustrated[3]. Il est en outre classé à la 84e place au classement des meilleurs athlètes du XXe siècle de ESPN[4].

Résumé de carrière

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Date Hippodrome Pays Course Distance Jockey Place Écart Vainqueur ou deuxième
1919, 2 ans
6 juin Belmont Park   États-Unis Maiden 1 000 m J. Loftus 1er / 7 6 Retrieve
9 juin Belmont Park   États-Unis Keene Memorial Stakes 1 100 m J. Loftus 1er / 6 3 On Watch
21 juin Jamaica   États-Unis Youthful Stakes 1 100 m J. Loftus 1er / 4 212 On Watch
23 juin Aqueduct   États-Unis Hudson Stakes 1 000 m J. Loftus 1er / 5 112 Violet Trip
5 juillet Aqueduct   États-Unis Tremont Stakes 1 200 m J. Loftus 1er / 3 1 Ralco
2 août Saratoga   États-Unis United States Hotel Stakes 1 200 m J. Loftus 1er / 10 2 Upset
13 août Saratoga   États-Unis Sanford Memorial 1 200 m J. Loftus 2e / 7 enc. Upset
23 août Saratoga   États-Unis Grand Union Hotel Stakes 1 200 m J. Loftus 1er / 10 1 Upset
30 août Saratoga   États-Unis Hopeful Stakes 1 200 m J. Loftus 1er / 8 4 Cleopatra
13 septembre Belmont Park   États-Unis Belmont Futurity 1 200 m J. Loftus 1er / 10 212 John P. Grier
1920, 3 ans
18 mai Pimlico   États-Unis Preakness Stakes 1 800 m C. Kummer 1er / 9 112 Upset
29 mai Belmont Park   États-Unis Withers Stakes 1 600 m C. Kummer 1er / 7 2 Wildair
12 juin Belmont Park   États-Unis Belmont Stakes 2 200 m C. Kummer 1er / 4 20 Donnacona
22 juin Jamaica   États-Unis Stuyvesant Handicap 1 600 m C. Kummer 1er / 5 8 Yellow Hand
10 juillet Aqueduct   États-Unis Dwyer Stakes 1 800 m C. Kummer 1er / 6 112 John P. Grier
7 août Saratoga   États-Unis Miller Stakes 1 900 m E. Sande 1er / 4 6 Donnacona
21 août Saratoga   États-Unis Travers Stakes 2 000 m A. Schuttinger 1er / 8 3 Upset
4 septembre Belmont Park   États-Unis Lawrence Realization Stakes 2 600 m C. Kummer 1er / 2 100 + Hoodwink
11 septembre Belmont Park   États-Unis Jockey Club Gold Cup 2 400 m C. Kummer 1er / 5 15 Danask
18 septembre Havre de Grace   États-Unis Potomac Handicap 1 700 m C. Kummer 1er / 7 112 Wildair
12 octobre Kenilworth Park   Canada Kenilworth Park Gold Cup 2 000 m C. Kummer 1er / 5 7 Sir Barton

Au haras

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Man o'War au haras

Retiré à Faraway Farm, dans le Kentucky, Man o'War allait se révéler comme un reproducteur de tout premier plan, très influent. Et ce même si son propriétaire ne fit pas que des choix judicieux concernant la jumenterie qui lui fut présentée. Il engendra l’un des plus grands champions de l’histoire, War Admiral, vainqueur de la Triple couronne en 1937, et éternel rival du légendaire Seabiscuit, lui-même issu d’un fils de Man o'War, Hard Track. Citons également American Flag et Crusader, qui enlevèrent les Belmont Stakes en 1925 et 1926 et furent consacrés, chacun à leur tour, meilleur 3 ans américain et, pour le second, cheval de l’année et membre du Hall of Fame. Ou encore le steeple-chaser Battleship, lui aussi membre du Hall of Fame. Man o'War fut retiré de la monte en 1943.

De nombreux champions, tel Allez France, descendent de Man o'War, qui mourut à l’âge canonique de 30 ans, en 1947. Inhumé d’abord à Faraway Farm, il fut ensuite déplacé au début des années 1970, en même temps que son fils War Admiral, au Kentucky Horse Park’s Hall of Champions, à Lexington, où d’autres cracks viennent finir leurs jours. Sa tombe est ornée d’une statue à son effigie, réalisée par le sculpteur Herbert Haseltine.

Honneurs et récompenses

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Statue de Man o'War au Kentucky Horse Park, Lexington, Kentucky

Une grande course qui se déroule à New York, les Man o'War Stakes, le célèbre chaque année, et plusieurs rues portent son nom.

À l'occasion de son 21e anniversaire, une émission fut diffusée à l'échelle nationale depuis Faraway Farm. Plusieurs ouvrages lui sont consacrés : édité en 1950, Man o'War, signé par Page Cooper et le célèbre journaliste sportif Roger Treat, est un classique du genre. Walter Farley, l’auteur de la célèbre série L'Étalon noir, publia une autre biographie. La dernière en date, écrite par Dorothy Ours, s’intitule Man o' War : A Legend Like Lightning (2006).

Man o'War apparait dans La Fille de Négofol (Kentucky Pride), film muet réalisé en 1925 par John Ford[5].

Origines

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Man o'War est le chef-d’œuvre de Fair Play, membre du Hall of Fame, qui fut l'un des meilleurs chevaux d'une génération dominée par le grand Colin, dont il fut le souffre-douleur : quatre fois il fut devancé par lui à 2 et 3 ans, leur dernier affrontement ayant lieu dans les Belmont Stakes où il s'approcha à une tête de son rival. Fair Play fut un très grand étalon, trois fois tête de liste et trois fois tête de liste des pères de mères, et présent dans la plupart des pedigrees américains, grâce à Man o'War et surtout, via son fils Display, grâce à son petit-fils le champion Discovery (HoF), père de mère des incontournables Native Dancer et Bold Ruler[6].

Mahubah, la mère de Man o'War, ne gagna qu'une seule de ses cinq sorties, mais cette fille d'Anglais importés aux États-Unis (son père Rock Sand, grand champion, gagna la Triple Couronne britannique en 1903) fut une formidable génitrice, au point d'être désignée "Cluster Mare", c'est-à-dire une poulinière qui a produit, en l'espace de six générations au maximum, au moins deux vainqueurs de cinq ou plus des huit plus grandes courses américaines[7]. Outre Man o'War, elle donna aussi My Play, lauréat de l'Aqueduct Handicap et de la Jockey Club Gold Cup, qui devint un bon étalon, et Masda, troisième mère d'Assault, lauréat de la Triple Couronne américaine en 1946.

Fair Play est mort en 1929, Mahubah en 1931 : tous deux sont enterrés côte à côte à Elmendorf Farm.

Pedigree

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Origines de Man o'War (USA), mâle alezan né en 1917[8]
Père
Fair Play
ch. 1905
Hastings
br. 1893
Spendthrift Australian
Aerolite
Cinderella Tomahawk
Manna
Fairy Gold
ch. 1896
Bend Or Doncaster
Rouge Rose
Dame Masham Galliard
Pauline
Mère
Mahubah
b. 1910
Rock Sand
br. 1900
Sainfoin Springfield
Sanda
Roquebrune St. Simon
St. Marguerite
Merry Token
b. 1891
Merry Hampton Hampton
Doll Tearsheet
Mizpah Macgregor
Underhand Mare (famille 4-c)

Notes et références

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  1. (en) Blood-Horse Inc, Thoroughbred Champions: Top 100 Racehorses of the 20th Century, Eclipse Press, (ISBN 978-1-58150-024-0)
  2. (en) « Man o'War edges Secretariat as horse of century », sur ESPN.com, (consulté le )
  3. (en-US) William F. Reed, « 'The Best I Ever Rode' », sur Sports Illustrated Vault | SI.com (consulté le )
  4. (en) « Man o' War (horse) », sur American Classic Pedigrees (consulté le )
  5. Les apparitions de Man o'War sur les écrans
  6. (en) « Fair Play (horse) », sur American Classic Pedigrees (consulté le )
  7. Craig, Dennis, Breeding Racehorses from Cluster Mares, J A Allen, London, 1964
  8. « Man o'War Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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