Maguy-Warna
Maguy-Warna, née Marguerite Lévy le à Paris et morte le dans la même ville[1], est une chanteuse française, vedette d'opérettes dans l'entre-deux-guerres.
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Marguerite Lévy |
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Biographie
modifierFille de Gustave Lévy, présenté comme « philanthrope et érudit », elle est une authentique comtesse de par son mariage en 1911 avec Hamelin de Warren, issu d'une famille de la noblesse lorraine[2]. Hélas, l'époux est sans fortune et son château de famille (Rouilly, dans les Vosges) a été vendu par son père, oncle de deux parlementaires de droite, Édouard de Warren, de la branche aînée de la famille, et Hubert de Bazelaire de Lesseux, en 1919[3]. Son mari est connu pour avoir été au centre d'un scandale de mœurs homosexuel en 1903, qui défraya la chronique de l'époque. Avec son ami le baron Jacques d'Adelswärd-Fersen, il fut accusé d'incitation de mineurs à la débauche et fut condamné à 6 mois de prison, malgré ses dénégations répétées[4].
Marguerite Lévy, devenue Marguerite de Warren, prend le pseudonyme de Maguy-Warna - son nom à la ville est connu de la presse, qui ne l'ébruite guère - et est engagée en 1914 dans la troupe de la Gaîté lyrique[5]. Elle chante sur les scènes de Paris, de province, à Nice [6], Lyon, Deauville[7], Cannes, ainsi qu'en Afrique du Nord et à Genève. Elle devient une chanteuse connue après la Première Guerre mondiale, grâce à des succès comme les opérettes Flup!, Phi-Phi, qu'elle joue après sa création, Dédé (1921), aux côtés de Maurice Chevalier, La Bayadère (1925, à Lyon et à Paris au théâtre Mogador en 1926), Bouche à bouche, Coups de roulis (1928), aux côtés de Raimu, Monsieur de la palisse (1930). Alors que le genre s'essouffle au début des années 1930, elle est encore engagée : vedette de Beaumarchais en 1932, de Miss cocktail en 1934, de Véronique, qu'elle joue encore en 1936.
Malgré son succès en 1928-29 avec Coups de roulis, ces années-là ont été des années noires. Son mari meurt dans un accident de voiture, alors qu'elle était au volant[8]. Et en 1929, elle est attaquée en justice par les producteurs de l'opérette Bob pour avoir rompu ses engagements et perd le procès[9].
Issue par son père d'une famille juive, son nom apparaît dans la littérature nazie et dans la presse collaborationniste qui dénoncent le poids des Juifs dans la société française[10]. Elle déclare cependant en 1940 qu'elle n'est pas juive[11].
Bibliographie
modifier- Louis Oster, Jean Vermeil, Guide raisonné et déraisonnable de l'opérette et de la comédie musicale, Fayard, 2008
- Florient Bruyas, Histoire de l'opérette en France, 1855-1965, E. Witte, 1974
Notes et références
modifier- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 7e, n° 744, vue 18/31.
- Cf. famille Warren dans l'Annuaire de la noblesse de France, 1906, Annuaire de la noblesse de France, 1913, p. 232-232,Le Temps, 29/3/1911, Le Figaro, 29/3/1911
- Vendu à son confesseur pour un prix jugé dérisoire, ce qui provoqua d'ailleurs un procès en 1927, perdu par les héritiers: L'Humanité, 28/1/1927, Le Matin, 28/1/1927, Le Journal, 28/1/1927
- Contrairement à son ami, il alla en appel, puis en cassation, et même demanda la révision de son procès, en vain: L'Aurore, 12/7/1903, Le Rappel, 15/7/1903, Ibid., 18/7/1903, Gil Blas, 29/11/1903, Le Petit Parisien, 4/12/1903, Le Matin, 20/10/1904, Le Journal, 21/10/1904
- Cf. Le Cri de Paris, 8/2/1914, "Le Journal amusant", 6/1/1929, p. 17
- Dans une revue qui parcourt la France en 1917: Le Carnet de la semaine, 12/8/1917
- Durant « la saison » : La Rampe, 24/9/1921, y%20warna%22.langFR Ibidem, Ibid., 10-8-1924
- Cf. L'Echo d'Alger, 6/8/1928, Le Journal, 8/8/1928, Annuaire de la noblesse de France, 1929, p. 170
- Le Journal, 27 juin 1929, Le Populaire, 4 juillet 1929, p. 2, Le Petit Parisien, 4 juillet 1929
- Heinz Ballensiefen, Juden in Frankreich : die französische Judenfrage in Geschichte und Gegenwart, Nordlang-Verlag, 1939, p. 150 ; repris dans : Gygès, Les juifs dans la France d'aujourd'hui, Documents et témoignages, 1985, p. 54, Le Matin, 8 octobre 1940
- Le Matin, 11 octobre 1940