Madame de Maux
Jeanne-Catherine de Maux, née Jeanne-Catherine Quinault le à Paris et morte dans la même ville le , mieux connue sous le nom de Madame de Maux ou Mme de Maux, est une personnalité française du XVIIIe siècle, liée avec Denis Diderot avec qui elle correspond, et amie de Louise d'Épinay.
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Jeanne-Catherine Quinault |
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Biographie
modifierJeanne-Catherine Quinault est la fille naturelle de l'acteur Quinault-Dufresne et de la comédienne Catherine-Marie-Jeanne Dupré Deseine, dite Mlle de Seine[1],[2], tous deux sociétaires de la Comédie-Française ; elle naît à Paris le 16 décembre 1725 dans la paroisse de Saint-Sulpice[3]. Ses parents se marient l'année suivante en 1726. Elle est la nièce de la comédienne et salonnière Jeanne-Françoise Quinault
Elle est dite madame de Maux, du nom de son mari : en 1737, âgée de douze ans, elle épouse François Alixand de Maux (1714-1806), avocat au Parlement de Paris, d'une famille bourgeoise originaire de Nevers ; leur fille Cécile Adélaïde épouse en 1766 un gentilhomme nivernais, Claude François Leroy de Prunevaux[4].
Jeanne-Catherine de Maux devient l'amante d'Étienne Noël D'Amilaville, un ami de Denis Diderot[3] ; quelque temps après la mort de Damilaville en décembre 1768, elle devient l'amante de Diderot[2] ; de mai à août 1770, elle séjourne avec sa fille, madame de Prunevaux, malade, à Bourbonne pour y prendre les eaux et y retrouve Diderot ; elle y rencontre un homme plus jeune, M. de Foissy, de la suite du duc de Chartres, et quitte Diderot[5],[6],[7]. Si leur relation amoureuse prend fin, Mme de Maux et Diderot restèrent amis[8].
De nombreuses lettres que lui a écrites Diderot, certaines avec un contenu scientifique et philosophique, ont été conservées[9]. Diderot a commencé à écrire Sur les femmes peu après la fin de sa relation amoureuse avec Mme de Maux[10],[11],[12]. Selon Arthur M. Wilson, la relation amoureuse avec Mme de Maux a conduit Diderot à publier certains de ses meilleurs écrits sur l'amour, le sexe et la sexualité[11],[13].
La comédie de Diderot Est-il bon ? Est-il méchant ? lui est dédiée et se déroule « dans la maison de Madame de Malves » ; celle-ci apparaît au dernier acte dans un rôle muet ; madame de Malves peut être identifiée à madame de Maux[2].
Mme de Maux est connue pour avoir été une amie de Mme d'Épinay[14].
Elle meurt à Paris le [3].
Notes et références
modifier- J. Lortel 1916, p. 501.
- Pierre Chartier, « Est-il bon ? Est-il confus ? », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, no 42, , p. 45-57 (lire en ligne)
- Emmanuel Boussuge et Françoise Launay, « L’ami D’Amilaville », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, vol. 49, (lire en ligne).
- J. Lortel 1916, p. 502-503.
- J. Lortel 1916.
- Benoît Melançon, Diderot épistolier : contribution à une poétique de la lettre familière au XVIIIe siècle, Montréal, Fides, , p. 381.
- Odile Richard-Pauchet, « Diderot promeneur solitaire à Bourbonne et à Langres (1770) », dans Małgorzata Sokołowicz, Izabella Zatorska (dir.), Chroniqueur, philosophe, artiste. Figures du voyageur dans la littérature française aux XVIIIe – XIXe siècles, Varsovie, Wydawnictwa Uniwersytetu Warszawskiego, , p. 101-114.
- Philip Nicholas Furbank 1992, p. 349.
- François Laforge, « Note sur les lettres à Mme de Maux et les autres fragments sans date recueillis par Naigeon », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, nos 18-19, , p. 246-248 (lire en ligne).
- Will Durant, The Story of Civilization. Volume 9:The Age of Voltaire, Simon & Schuster, , p. 676.
- Arthur M. Wilson (trad. Gilles Chahine), Diderot : sa vie et son œuvre, Paris, Laffont, , p. 474-475, 484-488.
- Philip Nicholas Furbank 1992, p. 345-346, 348-350.
- Odile Richard-Pauchet, « Antre sauvage, cabane mythique, banc d'Argenson : lieux et topoï de l'invention de l'amour, de l'article "Jouissance" à la correspondance de Diderot », dans Christophe Martin (dir.), Fictions de l'origine, 1650-1800, Éditions Desjonquères, coll. « L'Esprit des Lettres », (ISBN 978 2 84321 138 6, lire en ligne), p. 298-312.
- Philip Nicholas Furbank 1992, p. 261.
Bibliographie
modifier- J. Lortel, « Une rectification : un amour inconnu de Diderot », Revue d’histoire littéraire de La France, vol. 23, nos 3/4, , p. 482–503. (lire en ligne).
- Jean Pommier, « Diderot et Mme de Maux », dans Dialogues avec le passé. Etudes et portraits littéraires, Paris, Nizet, , p. 260-266.
- (en) Philip Nicholas Furbank, Diderot : A Critical Biography, New York, Alfred A. Knopf, .
- « Mme de Maux », dans Valérie André, Roland Mortier, Raymond Trousson (dir.), Dictionnaire de Diderot, Paris, Honoré Champion, coll. « Dictionnaires & références », (ISBN 2-7453-0067-9), p. 312.