Macumba (discothèques)
Le Macumba est une chaîne de discothèques, fondée par Henry Souque et Jean Calvo, comprenant à son apogée 23 établissements, et présente en France mais également dans quelques pays d'Europe et d'Amérique. En 2023, seul celui d'Englos est encore en activité.
Histoire
modifierEn 1966, Henri Souque et Jean Calvo[N 1] créent un vaste complexe de loisirs comprenant restaurant, courts de tennis, piscine, camping et dancing situé à Montpellier. Ceux-ci le nomme Macumba, du nom d'un bar de plage rustique d'Oran qu'ils ont connu lorsqu'ils étaient soldats pendant la guerre d'Algérie[1]. Observant que seul le dancing fonctionne bien, ils décident de vendre leur complexe de loisirs et fondent, le à Mérignac (Gironde), un nouveau Macumba qui est uniquement une discothèque[2].
Parallèlement, l'entrepreneur Roger Crochet cherche à ramener «l'art de vivre à l'américaine» en France. Dans les années 1960, il ouvrira alors le premier fast-food français[3]et quelques laveries automatiques[4]. Ayant remarqué la réussite du Macumba, Roger Crochet s'associe avec Henri Souque, Jean Calvo, Gérard Glemain et Serge Gaucher afin de créer une chaîne de discothèques sous ce nom. Un deuxième Macumba est ouvert en 1975 près de Lille, un troisième à Fribourg (Suisse) et un quatrième près de Nantes[1].
Le , sous l'impulsion de Roger Crochet, le Macumba près de Saint-Julien-en-Genevois est ouvert : avec ses 6 000 m2, il s'agit de la plus grande et la plus connue des discothèques de France. Suivent celles de Madrid (Espagne) en 1978 puis La Havane (Cuba), pour un total de 23 établissements[5].
Au début des années 2000, la chaîne des discothèques Macumba connait des difficultés comme des complications lors des changements de gérances des bâtiments, de la fin de la cigarette sur la piste de danse ou encore des problèmes d'alcool au volant[2]. Les fermetures des différents Macumba se succèdent dont celui de Neydens en 2015[6]. De nos jours, seul celui d'Englos reste encore en activité sous ce nom[2].
Caractéristiques
modifierGénéralement, les Macumba se situent dans les zones commerciales, en-dehors des grandes villes, afin d'attirer les clients des supermarchés avoisinants[2].
Les bâtiments présentent généralement les mêmes caractéristiques architecturales. Celle-ci ont été imaginées par l'architecte Michel Pétuaud-Létang. Les bâtiments se présentent de forme ronde et en béton[7]. L'intérieur est également entièrement dessiné dans cette optique de rondeur comme le mobilier[N 2].
Liste des Macumba
modifierFrance
modifierLieu | Années d'exploitations | Infomations | Localisation | Sources |
---|---|---|---|---|
Montpellier | 1966 - 1970 | Complexe de loisirs comprenant restaurant, courts de tennis, piscine, camping et dancing | ? | |
Mérignac, près de Bordeaux | 26 avril 1973 - 2013 | établissement comprenant uniquement une discothèque de 1 500 m2.
Le bâtiment a été rasé en 2018. |
44° 49′ 23″ N, 0° 41′ 17″ O | [8] |
Englos, près de Lille | Depuis 1975 | discothèque de 800 m2. | 50° 38′ 04″ N, 2° 57′ 58″ E | [2],[9] |
Vigneux-de-Bretagne, près de Nantes | 1976 - 1988 | exploité sous d'autres noms par la suite[N 3]. Laissé à l'abandon entre 2015 et 2022, aujourd'hui transformé en cabaret et espace événementiel sous le noms Les Cercles. | 47° 17′ 36″ N, 1° 44′ 33″ O | [10],[11],[12] |
Neydens, près de Saint-Julien-en-Genevois et de Genève | 1977 - 30 mars 2015 | La plus grande discothèque de France, comprenant 17 salles et une capacité de plus de 8 000 personnes. Partiellement détruite par un incendie le 25 février 2005, elle est reconstruite. Laissée à l'abandon depuis 2015, elle est dans l'attente d'une transformation en centre commercial Migros. | 46° 07′ 30″ N, 6° 05′ 38″ E | [13] |
Verneuil-sur-Vienne, près de Limoges | 5 juin 1997 - ? | Exploité sous d'autres noms par la suite[N 4], laissé à l'abandon à ce jour[Quand ?]. | 45° 50′ 52″ N, 1° 10′ 17″ E | [14] |
Bartenheim, près de Mulhouse | 2004 - 2010 | 7 salles. | 47° 38′ 16″ N, 7° 29′ 36″ E | [15] |
Lourdes | 5 octobre 2007 - 2011 | Exploité sous d'autres noms par la suite[N 5], laissé à l'abandon depuis 2011. | 43° 07′ 32″ N, 0° 01′ 36″ O | [16] |
Hors France
modifierLieu | Années d'exploitation | Informations | Localisation | Sources |
---|---|---|---|---|
Fribourg, Suisse | 1975 - 2019 | 46° 48′ 40″ N, 7° 10′ 40″ E | [17],[18] | |
Madrid, Espagne | 1978 - 1er novembre 2012 | Laissé à l'abandon depuis 2012, dans l'attente d'une transformation en centre de loisir. | 40° 28′ 19″ N, 3° 40′ 57″ O | [19],[20] |
La Havane, Cuba | 1996 - ? | ? |
Dans la culture
modifier- En 1976, le Macumba d'Englos sert de lieu de tournage du film Le Corps de mon ennemi, réalisé par Henri Verneuil, avec l'acteur Jean-Paul Belmondo. Il sert également de lieu de tournage du film L'Amour ouf, réalisé par Gilles Lellouche, sorti en salle en octobre 2024 avec Adèle Exachorpoulos, François Civil et Mallory Wanecque
- En 1985, Jean-Pierre Mader sort la chanson Macumba qui fait référence aux discothèques que le chanteur fréquentait souvent[1] ;
- Des célébrités telles que Joe Dassin, Carlos, Pascal Sevran, Demis Roussos, Gloria Gaynor, Thierry Le Luron ou encore Charles Aznavour sont venues au Macumba de Neydens[21] ;
- Johnny Hallyday, Claude Nougaro, Patrick Sébastien ou encore Eddy Mitchell sont venus chanter au Macumba de Neydens[21].
Documentaire
modifier- Jeanne Blanquart, Le Dernier Macumba, coproduction Hikari Productions et France Télévisions. Première diffusion le à 22 h 50 sur France 3 Hauts-de-France[2].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les deux fondateurs sont beaux-frères.
- Cabine du DJ en forme de hamburger, fauteuils oeuf, etc.
- Côte Ouest, l’Atlantide, le Palacio, ou encore le Concept ou le King club.
- Le nuit des rois.
- Havana puis Le Mylord.
Références
modifier- La Voix du Nord, « Englos : il y a quarante ans naissait une institution, le Macumba », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
- Anne-Gaëlle Besse, « Le dernier Macumba de France est dans le Nord et toujours dans la danse » , sur La Voix du Nord, (consulté le )
- Info-plus, No 271, Saint-Julien-en-Genevois : Roger Crochet le fondateur du Macumba a tiré sa révérence au début de l'été", p. 2, 2016
- Christian Lecomte, « Ce que le fondateur du Macumba doit à la nuit », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
- Christian Lecomte, « Ce que le fondateur du Macumba doit à la nuit », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
- « Haute-Savoie : le Macumba, la plus grande discothèque de France, ferme ses portes - France Bleu », sur ici par France Bleu et France 3, (consulté le )
- « VIDEO. Revivez la saga Macumba et 50 ans de fête made in France dans le documentaire "Le dernier Macumba" », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
- « Discothèque le Macumba - L'Observatoire du CAUE de la Gironde », sur observatoire-curiosite33.com (consulté le )
- « Le macumba de Lille a fêté son 40ème anniversaire », Le magasin de la Discothèque - Nightbar&DJS, , p. 4-7 (lire en ligne )
- http://www.presseocean.fr/actualite/a-vigneux-de-bretagne-la-discotheque-rouvre-ses-portes-17-01-2013-56154.
- Laure Gentil, « Avec six mois de retard, le complexe Les Cercles ouvre enfin ses portes près de Nantes » , sur actu.fr, (consulté le )
- « Les Cercles » (consulté le )
- « France voisine: la discothèque du Macumba ravagée par les flammes - Play RTS » (consulté le )
- Le Macumba en Limousin | INA, consulté le
- Alain Cheval, « Discothèques. Sud Alsace : le monde de la nuit en perpétuelle évolution » , sur www.lalsace.fr, (consulté le )
- « Lourdes. Le Macumba ouvre route de Tarbes ! », sur ladepeche.fr (consulté le )
- (de-CH) « Die Türen des Macumba sind geschlossen », sur Freiburger Nachrichten, (consulté le )
- « Le Crazy Club (ex Macumba), nouvel animateur des nuits fribourgeoises », sur www.laliberte.ch (consulté le )
- (es) Dani, « AQUELLOS MARAVILLOSOS AÑOS - MACUMBA (DANZOO - SPACE OF SOUND) », sur FIESTA y BULLSHIT, (consulté le )
- (es) elEconomista.es, « La planta de la discoteca Macumba se convierte en un multiespacio de ocio - elEconomista.es », sur www.eleconomista.es (consulté le )
- « On achève bien le Macumba », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )