M75 (amas globulaire)
M75 (NGC 6864) est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire à environ 68 150 a.l. (20,9 kpc) du Soleil et à 47 950 a.l. (14,7 kpc) du centre de la Voie lactée[5].
M75 | |
L'amas globulaire Messier 75 par le télescope spatial Hubble. | |
Données d’observation (Époque J2000.0) | |
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Constellation | Sagittaire |
Ascension droite (α) | 20h 06m 04,84s[1] |
Déclinaison (δ) | −21° 55′ 20,0″ [1] |
Magnitude apparente (V) | 8,26[2] |
Dimensions apparentes (V) | 6,8′ [3],[4] |
Localisation dans la constellation : Sagittaire | |
Astrométrie | |
Distance | environ 20,9 kpc (∼68 200 al)[5] |
Caractéristiques physiques | |
Type d'objet | Amas globulaire |
Classe | I[3] |
Dimensions | 135 al[a] |
Magnitude absolue | -8,57[5] |
Âge | 9,98 G a [6] |
Particularité(s) | = |
Découverte | |
Découvreur(s) | Pierre Méchain[7] |
Date | [8],[7] |
Désignation(s) | NGC 6864 GCL 116 ESO 595-SC13 [3] GCRV 12454 HD 190526 [9] |
Liste des amas globulaires | |
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Histoire
modifierL'astronome français Pierre Méchain a découvert Messier 75 le [7],[4]. L'amas a ensuite été observé les 5 et par Charles Messier qui l'a ajouté à son catalogue après avoir déterminé sa position. William Herschel a été le premier à résoudre les étoiles de M75 et il l'a décrit comme une miniature de M3[4].
John Herschel a observé l'amas à trois occasions en et . À ses deux premières observations en , il n'a pas pu résoudre ses étoiles. À sa troisième observation, il a décrit l'amas comme une boule brillante de 15 secondes d'arc dans une atmosphère de 2 minutes d'arc. Avec un grossissement de 320, l'amas ne montre pas ses étoiles, mais il a un aspect marbrée qui le rend plus résoluble. Herschel inscrit M75 dans son catalogue sous la désignation GC 4543[8].
L'amas a ensuite été observé par Charles Piazzi Smyth en . John Dreyer a observé l'amas en le décrivant comme assez grand, rond, beaucoup plus brillant au centre où se trouve un noyau partiellement résolu montrant quelques étoiles. Il l'a inscrit dans son New General Catalogue sous la désignation NGC 6864[8].
Une photographie de l'amas a été réalisée par Heber Doust Curtis et elle a été publiée en 1918 dans le livre « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector »[10]. Il l'a décrit comme un amas globulaire compact et brillant de 2' de diamètre et fortement concentré au centre[8].
Observation
modifierAvec une magnitude visuelle de 8,26 cet amas n'est pas visible à l'œil nu. On peut cependant l'observer avec des jumelles dont l'ouverture est comprise entre 40 et 50 mm ou avec un petit télescope[2]. Mais pour résoudre ses étoiles, il faut utiliser un télescope dont l'ouverture est d'au moins 10 pouces (25 cm)[11].
M75 est à environ 7,9° au sud-ouest de l'étoile Dabih (Beta Capricorni) et 5,8° au nord-est de 62 Sagittarii.
M75 est un amas très compact, en fait l'un des plus compacts et des plus concentrés. De ce fait et en raison de sa distance, il faut un télescope de taille moyenne pour résoudre ses étoiles[4]. Il est cependant très brillant, car sa magnitude absolue de -8,57 correspond à une luminosité égale à 147 000 [b].
Caractéristiques
modifierClasse
modifierLa classe de concentration Shapley-Sawyer de M75 est I[3],[7], ce qui signifie que l'amas présente une forte concentration vers le centre. Cette classe correspond d'ailleurs aux observations historiques de l'amas.
Vitesse, distance et taille
modifierLa base de données astronomique Simbad indique deux récentes mesures effectuées par le satellite Gaia : −188,6 ± 0,9 km/s[12] et −189,08 ± 1,12 km/s[13], d'où la valeur de −189 ± 1 km/s indiquée dans l'encadré à droite. William W. Harris indique une vitesse semblable, soit −180,8 ± 1,5 km/s[5].
La base de données Simbad indique une seule distance pour M75, soit environ 0,021 Mpc (∼68 500 al) et celle inscrite sur le site de l'Observatoire de Paris est de 67,5 kal[4]. La distance de Simbad est semblable à celle donnée par Harris, mais celle de l'Observatoire de Paris est plus grande et doit dater de publications anciennes.
Si on admet une distance d'environ 20,9 kpc[5] et une taille comprise [3],[4], un calcul simple montre que sa taille réelle est d'environ 135 al.
Métallicité, masse et âge
modifierLa métallicité indiquée par Forbes est -1,03[6]. Harris indique une valeur -1,29,[5]. La base de données Simbad rapporte deux valeurs de la métallicité, soit -1,164 et -1,29. Une métallicité comprise entre -1,03 et -1,29 signifie que la concentration en éléments lourds (plus lourd que l'hélium) de M75 est comprise entre 5,1% ((10-1,29) et 9,3% ((10-9,3) de celle du Soleil.
Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième (1%) à un dixième (10%) de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux [14]. Selon sa métallicité, M75 serait donc un amas assez riches en métaux
Forbes indique un âge de 9,98 milliards d'années[6]. Une étude basée sur le point de sortie de la séquence principale parue en 2015 suggère un âge égale à 12 ± 2 Ga[15]. Par rapport aux autres amas globulaire, M75 est donc un amas relativement jeune.
Les étoiles de M75
modifierMessier 75 renferme quelque 400 000 étoiles[11].
La plus récente publication faisant état de la présence d'étoiles traînardes bleues dans M75 a été publiée en . L'étude photométrique réalisée depuis le sol de notre planète a réussi à identifier 62 traînardes bleues et se sont révélées fortement présentes près du noyau, indiquant ainsi que la vaste majorité des étoiles binaires lourdes se sont déjà déplacées vers le noyau[16].
En , aux neuf étoiles variables, se sont ajoutées 29 autres. Les 38 étoiles sont de type RR Lyrae[17]. En , quatre nouvelles étoiles variables se sont ajoutées, dont trois de type RR Lyrae et une possible de type Beta Lyrae (EB?)[18].
Galerie
modifier-
Image captée par le télescope KPNO de 0,9 mètre de l'Observatoire de Kitt Peak[19].
-
M75 en lumière visible par le télescope spatial Hubble.
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Autre image de M75 captée par le télescope spatial Hubble.
-
Image de M75 dans le domaine de l'ultraviolet par le télescope spatial GALEX.
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M75 en lumière visible par le relevé Pan-STARRS.
Notes et références
modifierNotes
modifier- dimension = (20900) x (3,2616 al/pc) x ((6,8/60)°) x (3,1416/180) = 135 al.
- On peut calculer la luminosité M à l'aide de l'équation suivante : L = x 10( - M])/2,5 où est la magnitude absolue du Soleil égale à 4,74.
Références
modifier- (en) « Results for object NGC 6864 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
- (en) « Messier 75 - Globular Cluster in Sagittarius », The Sky Live (consulté le )
- « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6800 à 6899 », sur astrovalleyfield.com (consulté le )
- « Observatoire de Paris, Messier 55 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
- (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
- Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3, , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
- (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6800-6849 » (consulté le ).
- « Observatoire de Paris, Messier 28 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
- (en) « M 70 -- Globular Cluster Cluster » (consulté le )
- (en) H. D. Curtis, « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector », Publications of Lick Observatory, vol. 13, , p. 9-42 (Bibcode 1918PLicO..13....9C, lire en ligne)
- (en) « Hubble's Messier Catalog, Messier 75 », NASA (consulté le )
- H. Baumgardt et M. Hilker, « A catalogue of masses, structural parameters, and velocity dispersion profiles of 112 Milky Way globular clusters. », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 478, no 2, , p. 1520-1557 (DOI 10.1093/mnras/sty1057, lire en ligne [PDF])
- H. Baumgardt, M. Hilker, A. Sollima et A. Bellini, « Mean proper motions, space orbits and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 482, no 4, , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
- « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
- A. Di Cecco, G. Bono, P. G. Prada Moroni et et al., « ON THE ABSOLUTE AGE OF THE METAL-RICH GLOBULAR M75 (NGC 6864). I. OPTICAL PHOTOMETRY », The Astronomical Journal, vol. 150, no 2, , p. 13 pages (DOI 10.1088/0004-6256/150/2/51, lire en ligne [PDF])
- R. Contreras Ramos, F. R. Ferraro, E. Dalessandro, B. Lanzoni et R. T. Rood, « THE UNIMODAL DISTRIBUTION OF BLUE STRAGGLER STARS IN M75 (NGC 6864) », The Astrophysical Journal, vol. 748, no 2, , p. 748 (DOI 10.1088/0004-637X/748/2/91, lire en ligne [PDF])
- T. M. Corwin, M. Catelan, H. A. Smith, J. Borissova, F. R. Ferraro et W. S. Raburn, « M75, A Globular Cluster with a Trimodal Horizontal Branch. II. BV photometry of the RR Lyrae Variables », The Astronomical Journal, vol. 125, no 5, , p. 2543-2558 (DOI 10.1086/374232, Bibcode 2003AJ....125.2543C, lire en ligne [PDF])
- N. J. Scott, T. M. Corwin, M. Catelan et H. A. Smith, « Newly Discovered Variable Stars in the Globular Cluster NGC 6864 (M75) », Information Bulletin on Variable Stars, vol. 5706, no 1, , p. 3 pages (Bibcode 2006IBVS.5706....1S, lire en ligne [PDF])
- (en) « M75, NGC 6864 », NoirLab (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à l'astronomie :
- (en) M75 sur la base de données NASA/IPAC Extragalactic Database
- (en) M75 sur la base de données LEDA
- M75 sur le site de SEDS
- (en) M75 (amas globulaire) sur WikiSky: DSS2, SDSS, GALEX, IRAS, Hydrogène α, Rayon-X, Photo, Sky Map, Articles et images
- NGC 6864 sur le site du professeur C. Seligman