Méthode Ferber
La méthode Ferber (ou "méthode 5-10-15") est une méthode d'apprentissage du sommeil pour les jeunes enfants préconisée par Richard Ferber (en), fondateur et ancien directeur du Centre des troubles du sommeil pédiatrique à l'hôpital pour enfants de Boston (en).
Principe
modifierRichard Ferber décrit cette méthode dans son ouvrage Solve Your Child's Sleep Problems (« résolvez les problèmes de sommeil de votre enfant »), publié en 1985. Elle est supposée adaptée à des enfants prêts à la fois physiquement et émotionnellement, c'est-à-dire à partir de plusieurs mois (certains chercheurs partisans de cette méthode estiment qu'elle ne devrait pas être utilisée avant 6 mois[1]. Il s'agit d'une forme de sevrage destiné à débarrasser l'enfant du besoin du réconfort parental pour s'endormir. Cette méthode n'est donc pas appropriée dans les cas d'insomnie due à des cauchemars, peur du noir ou de la solitude, problèmes physiologiques, etc.
Elle consiste à créer un rituel affectif préalable au coucher de l'enfant, et à placer celui-ci dans son lit alors qu'il est encore éveillé, afin qu'il apprenne de lui-même à s'endormir. Si l'enfant s'éveille et/ou pleure, les parents doivent attendre quelques minutes avant d'aller vérifier brièvement . À chaque fois qu'une nouvelle intervention est nécessaire, ou les nuits suivantes, ils doivent attendre un peu plus longtemps. Voilà pourquoi ce procédé est parfois évoqué sous le nom de "méthode 5-10-15" (sous-entendues les minutes d'attente avant l'intervention parentale).
Cette méthode est supposée fonctionner la plupart du temps en trois jours à une semaine.
Critiques
modifierCette méthode est vivement critiquée par une partie des pédiatres et des parents, qui la décrivent comme une méthode « cry it out »[2] qui serait néfaste pour le développement psychologique de l'enfant. Laisser l'enfant pleurer, à l'encontre des instincts primaires de l'homme, pourrait développer l'anxiété de séparation[1].
Dans la préface d'une version mise à jour de son livre, publiée en 2006, Richard Ferber affirme qu'une mauvaise interprétation de ses préceptes est à l'origine de la controverse autour de sa méthode[4] :
« Beaucoup de gens ont pensé que je recommandais une unique méthode pour traiter tous les problèmes de sommeil, sans considération de la nature des problèmes, de leurs causes, ou des préférences parentales et des souhaits de la famille. Pire, la méthode particulière à laquelle ils se réfèrent (une seule des nombreuses approches décrites dans le livre) a parfois été décrite de manière incorrecte comme la même méthode cry it out que les techniques que je suggérais étaient censées contrer. Laisser simplement un enfant dans un berceau crier seul pendant de longues périodes jusqu'à ce qu'il s'endorme, peu importe le temps que cela prenne, n'est pas une approche que j'approuve. Au contraire, un grand nombre des approches que je recommande sont pensées précisément pour éviter les pleurs non nécessaires. »
Notes et références
modifier- (en) Sleep training : The Ferber method and its alternatives, Parenting Science.
- Cette expression fait référence aux recommandations de l'ouvrage The care and feeding of children, de Luther Emmett Holt (en), publié en 1895 (lire en ligne, édition 1907), qui préconise de laisser pleurer l'enfant jusqu'à ce qu'il se calme, même si cela prend jusqu'à deux à trois heures, si la cause des pleurs est identifiée comme non physique.
- (en) Richard Ferber (en), Solve your child's sleep problems, (lire en ligne).
- « Many people thought I recommended a single method to treat all sleep problems, regardless of the nature of the problems, their causes, or the parenting styles and wishes of the family. Even worse, the particular method they refer to (only one of many approaches described in this book) has sometimes been incorrectly described as the same "cry it out" method that my suggested techniques were meant to counter. Simply leaving a child in a crib to cry for long periods alone until he falls asleep, no matter how long it takes, is not an approach I approve of. On the contrary, many of the approaches I recommend are designed specifically to avoid unnecessary crying. »[3]