Mémorial du débarquement en Provence
Le mémorial du débarquement et de la libération de Provence est situé sur les hauteurs nord de Toulon, sur le mont Faron dans le Var (France).
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Grand spectacle audiovisuel, bornes interactives, objets de collection : maquettes, uniformes, matériel... engins de la seconde guerre mondiale, ateliers pédagogiques, ... |
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Propriété de l’État, le mémorial du Mont Faron est consacré au débarquement allié du 15 août 1944 et à la libération de la Provence. Rénové, il rouvre ses portes au public en . Il est l’un des dix « Hauts lieux de la mémoire nationale » du ministère des Armées[1], dont l’entretien et la valorisation sont placés sous la responsabilité de la direction des Patrimoines, de la Mémoire et des Archives (DMPA), et mis en œuvre par l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG).
Historique
modifierLe mémorial du Mont-Faron commémore le débarquement allié en Provence le , l'opération Anvil Dragoon.
En 1963, pour en choisir l'emplacement, Jean Sainteny, ministre des Anciens Combattants, proposa la ville de Toulon, dont la prise avait une importance capitale pour la libération de la Provence. Sur le mont, face à la rade, se trouvait la tour Beaumont, petit fortin militaire destiné à la surveillance du littoral érigée en 1845. Afin de réaliser le mémorial, l'architecte Pierre Pascalet en a utilisé les locaux, y appuyant une série de bâtiments bas. L'ensemble fut inauguré le par le général de Gaulle.
Dès 1958, la Tour Beaumont, au sommet du Mont-Faron, est aménagée en Musée des Libérateurs de Toulon autour de deux figures historiques de la région : Napoléon Bonaparte et le général de Lattre de Tassigny, commandant de l’armée B. Inauguré en 1959, pour la mise en service du téléphérique, ce lieu est confié pendant 32 ans au Centre culturel et touristique du Faron, association sous la présidence du général Magnan, commandant en 1944 de la 9e DIC qui libéra Toulon. C'est le Compagnon de la libération Constant Colmay, qui avait participé au débarquement comme Officier des équipages fusilier-marin, qui a été son premier conservateur.
En automne 1963, le gouvernement du général de Gaulle décide la création d’un musée commémoratif du débarquement de Provence entre Menton et Marseille. Pour en choisir l’emplacement, M. Sainteny, ministre des anciens combattants, propose Toulon dont la prise a eu une importance capitale pour la libération de la Provence. Bien qu’isolé, le Mont Faron séduit par l’étendue de son panorama. À cet effet, la tour Beaumont et son terrain sont cédés, par le ministère de la Marine, au ministère des Anciens Combattants. La ville de Toulon, consciente de l’impact touristique, concède gratuitement une parcelle alentour de 2,720 m2.
Afin de réaliser le mémorial, les architectes Pierre Pascalet et François Carpentier, aidés dans leur mission par le Comité du Mémorial, ont utilisé les locaux existants notamment la Tour Beaumont, y adjoignant une série de bâtiments bas.
À l’occasion du 20e anniversaire du débarquement de Provence, le , le Général de Gaulle inaugure le mémorial du Mont-Faron avec l’objectif de mettre en avant la participation des forces françaises à la libération du pays et à la victoire des alliés. Le mémorial se veut être le symbole de la France libérée par elle-même et redorer le sentiment de fierté nationale.
Bien que le débarquement fut majoritairement mené par les Américains, c’est l’Armée B du général de Lattre de Tassigny composé aux deux tiers des troupes de l’ancien empire colonial, mais aussi la résistance, qui libèrent Toulon et Marseille. La participation des troupes françaises dans l’effort de guerre et la vision du Général de Gaulle d’une France forte, combattante et résistante ont contribué à redonner une place au pays dans le concert des nations d’après guerre.
À l’occasion du 50e anniversaire, le , la commémoration du débarquement de Provence est un moyen pour la France d’entretenir symboliquement les liens avec ses anciennes colonies devenues indépendantes. 18 pays africains représentés par 14 chefs d’État et 4 délégations de rang ministériel (Togo, Gabon, Djibouti, Sénégal, Cameroun, Guinée, Burkina Faso, Tchad, Bénin, Mauritanie, Mali, Madagascar, Niger et Centrafrique) assistent aux côtés du président de la République française à la revue navale commémorant le débarquement de Provence.
Le , François Hollande, président de la République, a annoncé la rénovation du mémorial lors de la cérémonie de commémoration du 70e anniversaire du débarquement de Provence, souhaitant qu’il devienne « le mémorial du débarquement et de la libération de Provence ». Rénové, il rouvre ses portes au public le après une inauguration officielle par François Hollande le [2],[3].
Le mémorial rénové rend hommage à tous les combattants, qu’ils soient « Français libres, soldats venus d’Afrique, résistants et alliés ». Sa rénovation a permis d’adapter la muséographie au public du XXIe siècle afin de le rendre plus attractif, renforcer sa vocation pédagogique et l’inscrire sur son territoire. Débuté en , le projet de refonte est placé sous la responsabilité de la DMPA en qualité de maître d’ouvrage. L’ONAC-VG en assure la mise en œuvre en qualité de maître d’ouvrage délégué. Il s’appuie sur l’expertise d’un comité scientifique, présidé par le professeur Jean-Marie Guillon, et du service d’infrastructure de la défense (SID) pour les travaux. La restauration du mémorial a ainsi pu être achevée dix-huit mois après l’annonce présidentielle.
Conformément au souhait du président de la République, la diversité des origines des combattants venus libérer la France – les soldats venus d'Afrique, les résistants et les alliés – aux côtés des Français libres et, par conséquent, la pluralité des mémoires du débarquement de Provence, sont mises en avant dans la nouvelle muséographie.
La nécessité de faciliter la compréhension du sens des événements par les visiteurs, de rendre un juste hommage à l’ensemble des acteurs de l’événement et de prendre en compte les avancées de la recherche historique et des technologies muséographiques rendait indispensable la rénovation du mémorial.
Au-delà d’une démarche de mise aux normes de l’infrastructure et de valorisation de ce Haut lieu de la mémoire nationale, la rénovation du mémorial a également pour objectif de renforcer la vocation pédagogique du lieu, l’esprit civique, la cohésion nationale et le lien armées-Nation.
La muséographie doit permettre de faciliter la compréhension par le public des événements de l’été 1944, le débarquement du et la libération de la Provence. Ainsi, grâce aux derniers enseignements de l’historiographie, elle développe un discours scientifique renouvelé et plus adapté aux attentes des visiteurs.
À cet effet, sur près de 600 m² d’espace, se déploie une muséographie moderne, utilisant l’audiovisuel pour placer les témoins au cœur de ce mémorial. Ces différents outils de médiation, tels que des bornes interactives ou des cartes dynamiques, permettent d’illustrer toutes les mémoires en s’appuyant sur de nombreux témoignages de soldats alliés, combattants de l’Armée B, résistants et civils.
S’appuyant sur les principes énoncés par le Président de la République lors de son allocution du au Mont-Faron, à l’occasion du 70e anniversaire de la Libération, la muséographie du Mont-Faron doit être en mesure de mieux traduire et faciliter la compréhension de cet événement historique peu connu du grand public.
La nouvelle muséographie s’articulera autour de 4 thématiques :
Thématique 1 : Les préparatifs du débarquement du
Présentée dans la Tour Beaumont (171 m²), cette thématique se déploie au travers de 7 salles et s’attache à décrire les forces en présence tant ennemie qu’alliée. À partir d’objets et de multiples témoignages sera décrite la diversité des forces de libération et de la Résistance dans les préparatifs de l’opération Anvil-Dragoon. Le discours historique s’attachera au respect des mémoires afin de rendre compte que cet effort a été assuré majoritairement par les Alliés, Américains en particulier et souligner le rôle essentiel tenu par les forces françaises – Armée B du général de Lattre de Tassigny et Résistants de l’intérieur.
Thématique 2 : Le débarquement du
Déployée sur 214 m2, cette séquence dédiée au Débarquement du 15 aout constitue l’élément central du projet muséographique. S’articulant en quatre points, le discours historique retracera, au travers d’éléments dynamiques, les préparatifs, le débarquement, la libération de Toulon et Marseille. Au cœur de l’ancienne salle des Gardes, un dispositif multi-écrans synchronisé proposera d’expliquer, de manière sensible et émotionnelle, les grandes phases du débarquement de Provence. Enfin, au cœur de la partie rocheuse du Mont-Faron, espace appelant au recueillement, seront décrits quelques faits majeurs de cet épisode militaire en insistant sur le sacrifice et l’abnégation des combattants. Ces dispositifs scénographiques invitent ainsi le public à vivre une expérience de visite spécifique.
Thématique 3 : En marche vers la victoire,…
Dans la salle Provence, le discours historique s’attachera à développer davantage la liesse des populations provençales libérées, la reconstruction mais aussi la poursuite des combats. Il apparait essentiel de rappeler que l’Armée B poursuit son mouvement tout au long du couloir rhodanien, s’illustre à Colmar puis franchit le Rhin et le Danube, faisant de son chef, le général de Lattre de Tassigny, l’un des signataires de l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie.
Thématique 4 : Le Mont-Faron, un haut lieu de la mémoire nationale
S’inscrivant sur son territoire, le mémorial du Mont-Faron est, depuis 2014, reconnu comme l’un des neuf hauts lieux de la mémoire nationale. Cette dernière séquence évoquera davantage la mémoire des faits passés, le souvenir mais aussi la transmission de valeurs citoyennes… La vocation du mémorial est donc d’être un lieu de réflexion et d’enseignement. C’est pourquoi, ce projet rénové s’appuiera aussi sur un espace dédié permettant d’accueillir des ateliers pédagogiques pour faire ressortir la diversité des acteurs de cet événement, et d’abord la diversité de l’Armée B et de la Résistance dans son action et sa composition.
Tentative d'attentat contre de Gaulle
modifierLe , le général de Gaulle inaugure le mémorial pour le vingtième anniversaire du débarquement de Provence. Il y échappe à un attentat de l'OAS, une bombe placée dans une jarre près de l'entrée n'explosant pas[5].
Notes et références
modifier- Arrêté du 2 décembre 2019 modifiant l'arrêté du 20 mars 2014 portant définition et fixant la liste des hauts lieux de la mémoire nationale du ministère de la défense
- « Inauguration et réouverture du Mémorial du mont Faron », sur toulontourisme.com (consulté le )
- Coralie Bonnefoy, « François Hollande célèbre la mémoire de « l’autre » Débarquement au Mont Faron », sur la-croix.com, (consulté le )
- « ONAC - Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre | ONACVG, site officiel », sur www.onac-vg.fr (consulté le )
- Jacques Delarue, « Objectif no 1 : tuer De Gaulle ! » dans Les collections de l'Histoire : les années De Gaulle, no 1, mars 1998, p. 42 (lire en ligne) ainsi que Thierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques, de l'an 44 av. Jésus-Christ à nos jours, L'Harmattan, 2005, 232 p. (ISBN 978-2747596855) p. 127.