Lucie Delarue-Mardrus
Lucie Delarue-Mardrus, née à Honfleur le [1] et morte à Château-Gontier le , est une poétesse, romancière, journaliste, historienne, sculptrice et dessinatrice française[2].
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Cimetière Sainte-Catherine de Honfleur (d) |
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Princesse Amande |
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Joseph-Charles Mardrus (de à ) |
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Biographie
modifierFille de l'avocat Georges Delarue (né le à Évreux, et mort le 30 janvier 1910 à Paris) et de Marie Louise Jazet (née le à Paris et morte le à Paris), Lucie est la dernière née d'une famille de six enfants, élevée comme ses cinq sœurs selon une éducation bourgeoise nourrie d'apprentissage de la musique et de l'anglais[3]. Sa famille déménage à Paris en 1880 et fréquente le milieu artistique de la capitale, musical comme littéraire[3].
Ses parents ayant refusé au capitaine Philippe Pétain la main de celle qu’on surnomme « Princesse Amande », elle épouse le dans le 2e arrondissement de Paris l’orientaliste Joseph-Charles Mardrus (cette union sera dissoute le ). Elle effectue avec lui de nombreux voyages en Afrique du Nord, en Égypte, en Syrie, en Turquie, en Italie, et en tire des reportages photographiques et des récits[4].
Comme elle est l'amante de Natalie Barney, Romaine Brooks et Germaine de Castro, son mari, qui désire garder intacte la beauté de son épouse, propose à Natalie Barney de lui faire un enfant à sa place[réf. nécessaire].
En , Raphaël-Schwartz exécute son portrait, sous la forme d'un buste en marbre.
Pendant la Première Guerre mondiale, Lucie Delarue-Mardrus est infirmière à Honfleur à l'hôpital no 13. Elle divorce vers 1915. C'est à cette époque qu'elle emménage au no 17 bis quai Voltaire à (7e arrondissement de Paris), où elle vit de 1915 à 1936 (une plaque lui rend hommage). Durant cette période, elle publie de nombreux écrits et prononce des conférences.
Elle participe au championnat de France d'échecs féminin à Paris en 1927[5].
Elle vit aussi à Honfleur au no 44 rue des Capucins, maison de naissance, (aujourd'hui un hôtel)[6] et passe les trois dernières années de sa vie à Château-Gontier où elle se retire en 1942. Elle meurt le et est inhumée au cimetière Sainte-Catherine de Honfleur[7].
Littérature
modifierLes écrits de cette autrice prolifique, qui a laissé plus de soixante-dix romans, recueils de poèmes (Occident, 1901, Ferveur, 1902 ; Horizons, 1904 ; la Figure de proue, 1908), récits (le Roman de six petites filles, 1909 ; l’Ex-voto, 1921), biographies, Mémoires (1938), contes, nouvelles, récits de voyage, pièces en vers (Thoborge, reine de mer, 1905) et pièces de théâtre (Sapho désespérée, 1906), révèlent une peintre de la vie intime et de la nature.
Ses écrits expriment son désir d’évasion et son amour de sa Normandie natale. Son Ex-Voto est une description pleine de sensibilité du milieu et de la vie des pêcheurs honfleurais au début du XXe siècle. Elle est également l’autrice de chroniques hebdomadaires, critiques littéraires ou musicales, conférences aux Annales parues dans la presse. Dans les dernières années de sa vie, elle présente au Salon de la Société nationale des beaux-arts des sculptures dont Danseurs nus (statuette) Dame Patricia, son nègre et son galant (groupe) ou Deux danseuses et un indifférent. Elle expose au Salon d'hiver de 1936 un autoportrait (no 43)[réf. nécessaire].
Œuvres
modifierPoésie
modifier- Occident, Paris : éditions de la Revue blanche, 1901.
- Ferveur, Paris : éditions de la Revue blanche, Paris, 1902 - (lire en ligne sur Gallica)
- Horizons, Paris : E. Fasquelle, 1904. lire en ligne sur Gallica
- La Figure de proue, Paris, E. Fasquelle, (Wikisource).
- Souffles de tempête, Paris : E. Fasquelle, 1918 - (lire en ligne sur Internet Archive).
- À Maman, Paris : E. Fasquelle, 1920.
- Poèmes mignons pour les enfants, Paris : Gedalge, 1929.
- Les sept douleurs d'octobre, Paris : Ferenczi et fils, 1930.
- Mort et Printemps, Paris : A. Messein, 1932.
- Temps présents, Paris : Les Cahiers d'art et d'amitié 1939.
- Nos secrètes amours, 1951 (édition posthume par Nathalie Clifford Barney à l'imprimerie Nicolas, de poèmes écrits entre et [8]) et réédition non censurée par les éditions ErosOnyx (2018, Classiques Poche).
Nouvelles
modifier- « La Pirane » in Les Œuvres libres no 117, Paris, Fayard, 1931 - (lire en ligne sur le site de la Bibliothèque de Lisieux et en format audio sur Archive.org).
- Passions américaines et autres, Paris, Ferenczi et fils, 1934.
- Le Cœur sur l'ardoise, Rouen, Maugard, 1941.
Biographies
modifier- Sainte Thérèse de Lisieux, Paris, E. Fasquelle, 1926.
- Les Amours d’Oscar Wilde, Paris, Flammarion, 1929[9]).
- Le Bâtard, vie de Guillaume le Conquérant, Paris, E. Fasquelle, 1931.
- Eve Lavallière, Paris : Albin Michel, 1935.
- La Petite Thérèse de Lisieux, Paris, Fasquelle, 1937.
Essais
modifier- Aurel et le Procès des mondains, Paris, J. Povolozky & Cie, (Wikisource). Conférence dite le au Théâtre de la Renaissance.
- Embellissez-vous, Paris, Éditions de France, 1926.
- Le Cheval, Paris : Nouvelle société d'édition, 1930.
- L’Amérique chez elle, Paris, éditions Albert, 1933.
- Rouen, Rouen, éd. Henri Defontaine, 1935. Une édition de la même année et du même éditeur comporte des illustrations de Robert Antoine Pinchon.
- Up to date : essai sur la jeunesse française contemporaine, Paris, R. Allou, 1936.
- El Arab, l’Orient que j’ai connu, Lyon, Lugdunum, (Wikisource).
Romans
modifier- Marie, fille-mère, Paris : E. Fasquelle, 1908.
- Le Roman de six petites filles, Paris : E. Fasquelle, 1909.
- L'Acharnée, Paris : E. Fasquelle, 1910.
- Comme tout le monde, Paris, J. Tallandier, (Wikisource)
- Par vents et marées, Paris : E. Fasquelle, 1910.
- Tout l'amour, Paris : E. Fasquelle, 1911.
- L'Inexpérimentée, Paris : E. Fasquelle, 1912. lire en ligne sur Gallica
- La monnaie de singe, Paris : E. Fasquelle, 1912.
- Douce Moitié, Paris : E. Fasquelle, 1913.
- Un Cancre, Paris : E. Fasquelle, 1914 (roman jeunesse)
- Un Roman civil en 1914, Paris : E. Fasquelle, 1916.
- Deux amants, Paris : E. Fasquelle, 1917.
- L'Âme aux trois visages, Paris : E. Fasquelle, 1919. Gédalge rééditera cet ouvrage à partir de 1928, notamment avec des illustrations d'André Hofer dès 1955. (roman jeunesse)
- Toutoune et son amour, Paris, Albin Michel, (Wikisource)
- Le Château tremblant, Paris : J. Ferenczi, 1920.
- Les Trois Lys, Paris : J. Ferenczi, 1920.
- L'Apparition, Paris : J. Ferenczi, 1921.
- L’Ex-voto, Paris : E. Fasquelle, 1922. Réédition illustrée par Auguste Brouet, Paris, Aux Éditions de l’Estampe, (Wikisource). Une édition de 1929 de l'éditeur Jules Tallandier comporte en illustration des photographies du film Le Diable au cœur qu'il a inspiré.
- Le Pain blanc, Paris : J. Ferenczi, 1923. Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des bois originaux de Jean Buhot. lire en ligne sur Gallica
- La Cigale, Paris : Fayard 1924. Cette édition comporte 28 bois originaux de Renefer.
- La Mère et le Fils, Paris : J. Ferenczi, 1924. Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des bois originaux de Robert Haardt.
- À côté de l’amour, 1925 Une édition ultérieure chez le même éditeur comporte des illustrations de Michel Jacquot.
- « Hortensia dégénéré, roman inédit et complet » in Les Œuvres libres no 50, Paris : Fayard, 1925.
- Graine au vent, Paris : Ferenczi, 1925. Le film Graine au vent est son adaptation au cinéma.
- La Petite Fille comme ça, Paris : Ferenczi, 1927.
- Rédalga, Paris : Ferenczi, 1928. Une édition de 1931 chez le même éditeur comporte des bois originaux bois originaux d'Emmanuel Poirier.
- Amanit , Paris : l'Illustration, 1928 en 3 fascicules puis en un volume en 1929.
- Le Beau Baiser, 1929.
- Anatole, Paris : Ferenczi et fils, 1930.
- L’Ange et les Pervers, Paris : Ferenczi et fils, 1930. Une édition critique par Nelly Sanchez est publiée en 2017 par la Société des Textes Français Modernes.
- L’Amour à la mer, Paris : A. Lemerre, 1931.
- L’Autre Enfant, Paris : Ferenczi et fils, 1931.
- François et la Liberté, Paris : Ferenczi et fils, 1933. Une édition de 1936 chez le même éditeur comporte des bois originaux de Claude-René Martin.
- L’Enfant au coq, Paris : Ferenczi, 1934. Une édition de 1937 chez le même éditeur comporte des bois gravés de Barthélémy.
- Une femme mûre et l'amour, Paris : Ferenczi et fils, 1935.
- L’Amour attend, Paris : L'Illustration, 1935. Une édition du même éditeur de 1936 comporte des illustrations de J. Simont. - (Lire en ligne l'édition de 1978 sur Gallica)
- Chênevieil, Paris : Ferenczi, 1936. Une édition du Livre moderne de 1941 comporte des illustrations de Barthélémy.
- Roberte n° 10.530, Paris : Ferenczi, 1937.
- Fleurette, Paris : L'Illustration, 1938. Illustré par Lucien-Paul Pouzargues.
- L’Hermine passant, Paris, Ferenczi et fils, (Wikisource). Illustré par Roger Grillon.
- La Girl, Paris : Ferenczi et fils, 1939. Bois originaux de J. Grange-L.
- L’Homme du rêve, Paris : Collection "Pour oublier la vie" no 5, 1939.
- Peaux d’lapins, Genève : éditions de la Frégate 1944.
- Le Roi des reflets, Paris : Ferenczi, 1945.
- Verteil et ses amours, Paris : éditions Self, 1945.
- La Perle magique, Paris : éditions Baudinière, 1945.
Autres
modifier- Amour et folie, Paris : J. Ferenczi, 1921
- La Quatrième Eve, 1932 (théâtre)
- « La plus belle preuve d'amour » in Les Dimanches de la femme : supplément de la "Mode du jour", Paris, , p. 3 - (Lire en ligne sur Gallica)
- Mes mémoires souvenirs littéraires, Paris : Revue des deux mondes, mars 1938 - (lire en ligne son autoboigraphie sur le site de la revue le volume 1 et le volume 2)
- Mes mémoires, Paris : Gallimard, 1938 (autobiographie)
- Lumières de Honfleur, éd. Vialetay, 1964. Illustrations de André Hambourg
- À un nuage : partition pour mezzo-soprano et pour piano, musique de José de Cor-de-Lass ; poésie de Lucie Delarue ; ill. par P. Borie ; E. Gallet (Paris), 1895[10]
- Conte de Noël, ill. de Jean Ray, 1920, 65 p. lire en ligne sur Gallica
Notes et références
modifier- « Acte de naissance », sur archives.calvados.fr
- « Les grandes voix françaises : anthologie des poètes français contemporains Delarue-Mardrus, Lucie (1874-1945) », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- Christine Planté, Femmes poètes du XIXe siècle : une anthologie, Littérature et idéologies au XIXe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , p. 183
- Association des Amis de Lucie Delarue-Mardrus, biographie.
- Paris 1927 - championnat de France Féminin sur le site Héritage des échecs français.
- Lucie Delarue Mardrus dans le pavillon de la reine
- Philippe Landru, « HONFLEUR (14) : cimetière Sainte-Catherine », sur landrucimetieres.fr, (consulté le ).
- Mirande Lucien, Nos secrètes amours, Aurillac, ÉrosOnyx Éditions, , p. 9
- Samuel Minne ("Lorsque les éditions Flammarion lancent une collection « Leurs amours », consacrée à la vie sentimentale de grands noms de l'Histoire et des arts, c'est à Lucie Delarue-Mardrus qu'est confiée la tâche de rédiger Les Amours d’Oscar Wilde."), « Amours maudites et amitiés sublimes : Lucie Delarue-Mardrus biographe d'Oscar Wilde », Inverses no 8, , p. 103-119
- « BnF Catalogue général », sur bnf.fr, E. Gallet (Paris), (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie et sources
modifier- André Albert-Sorel, Lucie Delarue-Mardrus, sirène de l'Estuaire, née-native de Honfleur, Honfleur, Éd. de la Lieutenance, 1999.
- Christophe Dauphin, Lucie Delarue-Mardrus, la princesse amande, livre numérique, Recours au poème éditeurs, 2015.
- Francis de Miomandre, « Lucie Delarue-Mardrus », in L'Art moderne, Revue critique hebdomadaire, 28e année, no 8, Bruxelles, , p. 58. Lire en ligne
- Christine Planté (dir.), Femmes poètes du XIXe siècle : une anthologie, Littérature et idéologies au XIXe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1998, p. 183.
- Christine Planté, « Patricia Izquierdo, Devenir poétesse à la belle époque (1900-1914) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, 36 | 2012. Lire en ligne
- Nelly Sanchez, « Trois autobiographies féminines dans l'entre-deux-guerres », in Inverses, no 11, « Littérature féminine du début du XXe siècle », 2011, p. 121-132.
- Edmond Spalikowski, Honfleur et Mme Lucie Delarue-Mardrus. À travers l'histoire littéraire normande, Rouen, Albert Lainé, 1931.
- Lucie Delarue-Mardrus, dessin de G. Fabiano, texte de Sketch, Les Hommes du jour, no 174, , texte intégral.
- (en) Bénézit (ISBN 9780199773787 et 9780199899913, lire en ligne).
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la santé :
- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Lucie DELARUE-MARDRUS », sur leshommessansepaules.com (consulté le )
- « Qui est Lucie ? Accueil - les amis de Lucie Delarue-Mardrus », sur Les amis de Lucie Delarue Mardrus (consulté le )
- https://www.ouest-france.fr/normandie/honfleur-14600/il-y-70-ans-disparaissait-lucie-delarue-mardrus-3356192
- « Postures et imposture de Lucie Delarue-Mardrus de 1908 à 1939 » [livre], sur openedition.org, Presses universitaires de Rennes, (consulté le )
- Saint Martin, Monique de, « Les "femmes écrivains" et le champ littéraire », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Persée, vol. 83, no 1, , p. 52–56 (DOI 10.3406/arss.1990.2936, lire en ligne, consulté le )
- Association des Amis de Lucie Delarue-Mardrus