Louis Potier de Gesvres

Louis Potier, seigneur puis baron de Gesvres (mort le ), est un homme d'État français des XVIe et XVIIe siècles.

Louis Potier de Gesvres
Titre Seigneur de Gesvres
(1567-1630)
Autres titres 1er Baron de Gesvres (1597)
1er Comte de Tresmes (en) (1610)
Marquis de Gandelu (1626[1])
Prédécesseur Françoise Cueillette
Successeur René Potier de Tresmes
Autres fonctions Secrétaire d'État
-1606
1621-1628
Biographie
Dynastie Famille Potier
Décès
Mère Françoise Cueillette
Conjoint Charlotte Baillet
Enfants René
Bernard
Antoine

Blason de

Il était baron de Gesvres (1597), comte de Tresmes (1610 ; Tresmes), baron de Montjay et du Fresnoy, vidame de Châlons, seigneur de Bourg-la-Reine, du Plessis-Picquet (1609), et de Sceaux où il fit construire vers 1597 une grande maison à l'emplacement de l'ancien hôtel des Baillet, et en partie de Bagneux pour l'ancienne ferme et les terres de l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris qu'il acquit de Philippe de Longueval et de son épouse Isabelle de Thou fille de René Baillet et Jean de Thou[2]

Biographie

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Second fils de Jacques Potier, seigneur de Blanc-Mesnil, conseiller au parlement de Paris, et de Françoise Cueillette, dame de Gesvres (Maine), Louis Potier commença à travailler sous MM. Villeines[3] et Villeroy[4], secrétaires d'État.

Potier obtint une charge de secrétaire du Roi le . « Il s'acquita avec tant de prudence et d'exactitude de ce premier emploi, qu'on l'honora de celui de secrétaire du Conseil[3] » le . Cette charge passa après lui au plus jeune de ses fils.

Au service d'Henri III

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Après la journée des barricades en 1588, le roi Henri III qui remarqua son zèle le prit auprès de lui : "il ne craignit point que Gesvres fut infecté de la contagion ; et ayant été obligé de quitter Paris, le souverain chargea Potier de contenir les habitants de Meaux et de Senlis, villes où Gesvres s'était formé de grandes correspondances[3] et où il devait y arrêter les desseins de quelques factieux"[4].

En 1588-1589, dans sa lutte contre les princes lorrains de Guise, Henri III s'appuya sur Gesvres qui suivit le Roi aux États de Blois. Le récit détaillé en est fait par l'historien militaire du 18e siècle Jean Du Castre d'Auvigny[3].

Lors de « l'accommodement » de Henri III de France avec Henri III de Navarre, ce dernier voulut que Gesvres signât le traité avec M. de Roquelaure, son représentant : « Il ne me restera aucun doute, dit le Béarnais, de l'exécution de ce que M. de Gesvres signera ; il est homme à le faire garder ponctuellement.[5] »

Au service d'Henri IV

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Henri IV étant parvenu à la couronne, il conserva à Potier sa confiance et eut recours à lui à plusieurs occasions. Il réunit en sa faveur plusieurs fiefs et seigneuries, sous le titre de comté de Tresmes (en), par lettres du mois de . Déjà Louis Potier « avait été assez enrichi » pour acheter, en 1595, Blérancourt, et en 1598, Jaulzy, deux anciens fiefs des Mazancourt[6].

« La mort de ce Grand Roi, arrivée dans le tems que Gesvres recevoit les plus grandes marques de ses bontés, causa tant de douleur à ce Ministre, que laissant sa Charge à M. de Sceaux son fils, il s'éloigna des affaires, et ne parut plus dans les Conseils, qu'autant que sa présence y étoit absolument nécessaire. »

— Jean Du Castre d'Auvigny, Les vies des hommes illustres de la France

Au service de Louis XIII

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En 1622, au siège de Montpellier, Louis Potier de Gesvres reprit du service, du fait de la mort prématurée d'Antoine Potier[4], son troisième fils pour qui il avait obtenu la survivance de sa charge.

Il joua également un rôle important lorsque Mansfeld, « un des plus grands et des plus malheureux capitaines de son tems profita de l'éloignement du monarque, pour entrer en Champagne à la tête d'une armée de trente mille hommes. Cette irruption consterna la capitale. On assembla le Conseil où chacun des membres ne donna que des marques de frayeur. Gesvres seul témoigna de la résolution et s'empressa d'exécuter tout ce qui pouvait empêcher les progrès de Mansfeld. Ce furent là les dernieres marques qu'il donna de son zêle[7]. »

Il s'était démis de sa charge, une nouvelle fois, en faveur de Nicolas Potier, seigneur d'Ocquerre, son neveu, qui mourut en 1628.

Lui-même mourut le . Il fut enterré au prieuré de Raroi[8],[9] (Crouy-sur-Ourcq), dans le voisinage de Tresmes.

Mariage et descendance

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En juin 1577, il épouse Charlotte Baillet, fille de René Baillet, seigneur de Tresmes, Sceaux, Silly, président à mortier au Parlement de Paris, et d'Isabeau Guillard. Elle fait entrer dans la famille Potier les seigneuries de Sceaux et Tresmes[10] . Elle était la petite-fille d'André Guillard. Sa soeur, Isabeau Baillet, épousa le frère de Louis Potier, Nicolas III Potier, seigneur de Blanc-Mesnil, aussi président à mortier au Parlement de Paris, chancelier de la reine Catherine de Médicis. Trois fils sont issus de ce mariage :

    • René Potier, comte, puis 1er duc de Tresmes, pair de France, capitaine des gardes du corps du Roi, lieutenant général au gouvernement de Champagne, gouverneur de Chalons. il fit reconstruire vers 1660 le château de Tresmes, par l'architecte François Mansart. Il meurt à Paris le 1er février 1670 à l'âge de 91 ans, marié en 1607 avec Marguerite de Luxembourg Piney, morte à Paris le 8 août 1645, fille de François de Luxembourg, 1er duc de Piney, et de Diane de Lorraine Aumale. Dont postérité ;
    • Bernard Potier, seigneur de Blérancourt, Jaulzy, Cartegny, maréchal des camps et armées du Roi, lieutenant général de la cavalerie légère de France. il fit construire de 1612 à 1619 par l'architecte Salomon de Brosse, le château de Blérancourt. En 1630, il acheta, place royale, à Paris, l'hôtel de Tresmes, qu'il fit agrandir en 1644 par l'architecte François Mansart. Mort en 1662. Marié en 1600 avec Charlotte de Vieux-Pont, morte en 1645, fille de Gabriel de Vieux-Pont et de Françoise de Boves. Sans enfant.
    • Antoine Potier, seigneur de Sceaux, secrétaire d'Etat, ambassadeur en Espagne, il meurt le 13 septembre 1621. Marié avec Anne d'Aumont, fille de Jacques d'Aumont, baron de Chappes, et de Charlotte Catherine de Villequier. Sans enfant. Elle se remaria avec Charles de Lannoy, gouverneur de Montreuil sur mer[11].

Notes et références

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  1. Base roglo 2012.
  2. Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, Paris , Parault, 1757, t.IX, p.401-402
  3. a b c et d D'Auvigny 1739, p. 552.
  4. a b et c Anselme 1868, p. 730.
  5. D'Auvigny 1739, p. 554.
  6. Pattou 2011, p. 3.
  7. D'Auvigny 1739, p. 556.
  8. « Croix de Raroi, Crouy-sur-Ourcq », sur fr.topic-topos.com (consulté le )
  9. « Raroy », sur grandmont.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  10. Le contrat de mariage est conservé aux Arch. nat. (cote : MC/ET/LXXXVII/43 f. 177-180)
  11. Père Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France, tome quatrième, Paris, La Compagnie des Libraires, (lire en ligne), p. 769-771

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.