Los Pibes Chorros est un groupe de cumbia villera argentin. Il est formé en 2001 par Ariel « El Traidor » Salinas[1]. Il est considéré comme l'un des pionniers du genre[2] et l'un des trois groupes les plus authentiquement représentatifs de ce mouvement, avec Damas Gratis et Yerba Brava[3] et parfois comme le plus connu du genre[4]. Le groupe adapte les éléments traditionnels de la Cumbia en y ajoutant des textes aux forts accents sociaux[5]. Le groupe est l'auteur de sept albums[6].

Los Pibes Chorros
Pays d'origine Drapeau de l'Argentine Argentine
Genre musical Cumbia villera
Instruments Guitare, basse, batterie, percussions, claviers
Années actives Depuis 2001
Labels BMG, Magenta Discos
Composition du groupe
Membres Victor Loizati
Enrique Manuel Benitez
Luis Hernan Martinez
Gaston Ezequiel Rubio
Sebastian Gabriel Velazquez
Ramon Alejandro Godoy
Federico Cerri
Anciens membres Ariel Salinas

Biographie

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Le nom du groupe s'inspire des pibes chorros, les enfants-voleurs issus des bidonvilles, qui y représentent la « figure héroïque de la cumbia des taudis », auxquels les groupes Flor de Piedra et Damas Gratis font l'incantation au milieu de leurs chants, aux cris de Vamos lo pibes chorros. Une autre expression utilisée pour haranguer la foule est ¡Aguanten los pibes chorros! ou Aguanten lo pibe' chorros[7], le moment de voler étant un moment délicat qui éprouve l'endurance, l'une des valeurs-clés masculines défendues par la Cumbia villera[8].

En 2001, le groupe sort un premier album baptisé Arriba las manos, dont ils vendent 40 000 exemplaires, ce qui fait d'eux à l'époque le deuxième meilleur vendeur de leur maison de disque Magenta Discos[1]. En 2004, en rentrant d'un concert qu'ils ont donné à Colón le groupe est victime d'un accident de la route dans lequel leur manager trouve la mort[9]. Son fondateur, Ariel Salinas « El Traidor » quitte le groupe en 2004, pour former El traidor y los Pibes, qui reprend le même genre musical et les mêmes thèmes, en particulier celui de l'univers carcéral[10]. Mis à l'écart après la parution de El Poder de la guadaña, il est remplacé au chant par Victor Loizati[11]. En 2008, le groupe effectue une tournée au Chili[11].

En 2010, alors qu'ils doivent entamer une tournée en Espagne qui devaient les conduire notamment à Barcelone, Valence et Madrid, ils sont refoulés à l'aéroport par les autorités espagnoles[12],[13],[14].

De manière générale la réputation du groupe est émaillée d'une image sulfureuse, certains de leurs concerts se déroulant dans une ambiance électrique[15] et des membres du groupe ayant eu maille à partir avec la police[16].

Thèmes abordés

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Ils sont communs au monde marginal de la Cumbia villera. La détention, la privation de liberté et la glorification du vol sont abordés dans la chanson titre de leur premier album, Arriba las manos (Haut les mains)[10]. Toutefois, le vol répond à un certain code d'honneur : il ne s'agit pas de voler les pauvres :

« Nous sommes cinq amis voleurs de profession, nous ne volons pas les pauvres parce que nous ne sommes pas des rats, nous cherchons un tuyau, nous entrons dans une banque, nous sortons nos flingues, et tout le monde à terre[8]. »

Les femmes y sont vues comme des objets ambigus, à la fois celles qui assurent la tenue morale de la famille en obligeant les hommes à aller travailler pour rapporter de l'argent, mais celles aussi qui sont capables de procurer du plaisir sexuel, faisant d'elles des figures proches de prostituées. La chanson Andrea, elle aussi tirée du premier album, n'échappe pas à cette forme de sexisme :

« Ay, Andrea! vos si que sos ligera/ Ay, Andrea, qué astuta que sos/ Ay, Andrea! te gusta la fija/ Ay Andrea! qué astuta que sos/ Si pinta una cumbia, revoleas tus caderas/ Si pintan los tragos, vos perdés el control/ Si pintan los pibes, revoleas tu cartera/ Y si pinta la guita, nunca decís que no.[8] »

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Membres

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Le groupe comprend actuellement[17] :

  • Gonzalo « Pollo » Villa – claviers, chant
  • Sergio « Vichu » Salinas
  • Enrique « Finito » Vargas – guitare
  • Ramon « Sapo » Avila – basse
  • Alejandro « Tripa » Godoy – timbales
  • Carlos « Tuca » Chiarelli – claviers
  • Ricardo « Wachin » Vargas - octapad

Discographie

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Albums studio

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Album live

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En 2005, un titre du groupe apparait sur une compilation réalisée par le musicien allemand Señor Coconut.

Notes et références

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  1. a et b (es) Javier Sinay, « El lado oscuro de la cumbia », sur Clarín, (consulté le ).
  2. Arte, « Backstage - La cumbia Villera », sur Tracks, (version du sur Internet Archive).
  3. Maria Ignacia Massone et Virginia Luisa Buscaglia, « La Cumbia villera (en)red(ada) en el discurso. Una introducción al monográfico sobre cumbia villera en la Argentina », Revista Latinoamericana de Estudios del Discurso, vol. 6, no 2,‎ , p. 6 (lire en ligne [PDF]).
  4. (es) SOLEDAD GALLEGO-DÍAZ, « Los Pibes Chorros le cantan a Carlitos », sur El País, (consulté le ).
  5. (en) Lisa Shaw et Stephanie Dennison, Pop Culture Latin America!: Media, Arts, and Lifestyle, Santa Barbara, , 4 p. (ISBN 1851095047, lire en ligne)
  6. (en) « Discographie », sur AllMusic (consulté le ).
  7. Traduction libre : « Tenez-bon, enfants-voleurs »
  8. a b et c (es) Eloisa Martin, « La cumbia villera y el fin de la cultura del trabajo en la Argentina de los 90 », TRANS-Revista Transcultural de Músic, no 12,‎ (lire en ligne).
  9. (es) « Murió el manager del grupo Los Pibes Chorros], Verónica Toller », sur Clarín, (consulté le ).
  10. a et b (es) Infojus Noticias, « La cumbia y su relación con la Justicia: segunda parte - Tirate un paso: la cárcel, el delito y el gatillo fácil al ritmo de cumbia », sur infojusnoticias.gov.ar, (consulté le ).
  11. a et b (es) « ¡Manos arriba! », sur La Nación, (version du sur Internet Archive).
  12. (es) « Impiden entrar en España a seis músicos argentinos que iban de gira », sur El Mundo, (consulté le ).
  13. (es) « La policía impide entrar a una banda argentina que iba a dar una gira de conciertos », sur El País, (consulté le ).
  14. (es) « España no quiere Pibes Chorros », sur Página/12, (consulté le ).
  15. (es) « Asaltan al conjunto Los Pibes Chorros. Hubo incidentes durante un recital », sur la nacion, (consulté le ).
  16. (es) « Detienen a un integrante de "Pibes chorros" », sur Clarín, (consulté le ).
  17. (es) « Composition du groupe sur magentadiscos.com (label) » (version du sur Internet Archive).

Lien externe

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