Loro Piana
Loro Piana est une entreprise italienne spécialisée dans la fabrication de tissus et de vêtements de luxe en cachemire ou en laine. Première entreprise artisanale mondiale dans son domaine, elle a été rachetée en décembre 2013 (80 % du capital social) par la multinationale française de luxe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton. Elle comprend deux divisions, la filature de laine (qui produit des tissus haut de gamme à partir de fibres nobles telles que le cachemire, le bébé cachemire, la vigogne, les laines extra-fines) et la division Luxury Goods, qui produit et distribue des vêtements et accessoires fabriqués avec ses tissus.
Loro Piana | |
Création | 1924 |
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Fondateurs | Pietro Loro Piana |
Personnages clés | Damien Bertrand (CEO) |
Siège social | Quarona Italie |
Direction | Antoine Arnault (président depuis 2013) |
Actionnaires | LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton |
Activité | Industrie de l'habillement (en) et industrie textile |
Société mère | LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton |
Site web | loropiana.com |
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Histoire
modifierOriginaire de Trivero, la famille Loro Piana a commencé son activité de marchand de laine au tout début du XIXe siècle, et vers la seconde moitié du siècle, elle s'est installée à Valsesia où elle a fondé la filature de laine Fratelli Lora e Compagnia, suivie par la moulin de laine par Zignone & C. au début du XXe siècle[1]. La société actuelle Loro Piana est créée en 1924 par l'ingénieur Pietro Loro Piana à Quarona. Dans les années 1940, c'est son neveu Franco Loro Piana qui tient la direction de l'entreprise[2] ; il tend vers le haut de gamme[3] et commence à vendre aux maisons de couture parisiennes, entre autres un tissu fin et léger en « Laine de Tasmanie » [1]. Par la suite, deux types de laine sont produites dans les années 1960, la « Tasmanie », ainsi que la « Tasmanie hiver » en pure laine vierge mérinos. Dès lors, l'entreprise développe la variété de tissus commercialisés et exporte au Japon ou aux États-Unis[1]. Depuis les années 1970, Loro Piana est dirigé à part égale et en alternance par les enfants de Franco, Sergio Franco et Pier Luigi[4]. Durant cette époque, la marque produit une luxueuse laine ultra-fine peu rentable, mais qui se révèlera pertinente pour l'entreprise bien des années plus tard[3]. Plus uniquement fournisseur des plus grandes marques, la décennie suivante, l'entreprise commercialise sa propre collection de vêtements dans une intégration verticale, de la matière première jusqu'au produit fini[5],[6],[7] ayant commencé par des écharpes[3].
Depuis 1985, la société a entamé une collaboration avec la Fédération italienne des sports équestres[8]. De plus, Loro Piana habille également Team New Zealand à l'America's Cup World Series depuis 2002. Depuis la fin des années 1990, la marque a étendu sa production de vêtements aux accessoires textiles, chaussures, cadeaux et accessoires pour la maison. Les usines sont situées en Italie, en particulier à Valsesia, dans la province de Vercelli. Les produits sont distribués à travers un réseau d’environ 160 magasins en propre[3], progressivement ouverts depuis le milieu des années 1990, situés dans les rues commerçantes les plus exclusives du monde comme l'avenue Montaigne[9] et via le commerce électronique depuis 2012.
Le , LVMH achète 80 % de Loro Piana pour deux milliards d'euros, le reste de l'actionnariat restant entre les mains de la famille Loro Piana[7]. Les options de vente et d'achat sur la participation de 20 % de la famille expirent en 2016[10]. Au début de l'année suivante, la famille cède 5 % supplémentaires au groupe de luxe français[11]. Concernant le synergies, Bernard Arnault précise que « d'autres marques du groupe LVMH » peuvent profiter du rachat du fournisseur italien « pour leur propre approvisionnement »[12]. L'entreprise compte alors en 2013, 2 600 employés[2], puis 3 500 sept ans plus tard[6]. Le de l'année du rachat, Sergio Loro Piana meurt[2]. Loro Piana reste considéré comme le meilleur fournisseur, dans le monde entier, de laine extra-fine, de cachemire, de laine de vigogne ou de fibre de fleur de lotus[5],[9],[13]. La marque développe également des fibres techniques, dont des laines ultra-fines[14],[3]. Au-delà de la fourniture de ces tissus, le prêt-à-porter représente plus de la moitié du chiffre d'affaires[2],[7].
Controverses
modifierEn 2024, l'élu californien Robert Garcia a accusé Loro Piana d'exploiter des populations andines chargée de tondre la laine de vigogne. À la suite de cette affaire, le Congrès américain aurait demandé à son directeur, Antoine Arnault de venir répondre de ces accusations[15]
Notes et références
modifier- Cox, p. 232.
- Frédéric Martin-Bernard, « Loro Piana, le luxe en filature », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Catherine Saint-Jean, « La laine la plus fine du monde », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Cox, p. 232 et 235.
- Cox, p. 235.
- Frédéric Martin-Bernard, « Loro Piana : la fibre de l'exception », sur lesechos.fr, (consulté le )
- Dominique Muret, « Pier Luigi Loro Piana: "C’est M. Arnault qui a fait la bonne affaire" », sur fr.fashionnetwork.com, (consulté le )
- « Loro Piana is the official supplier for the Italian eventing and dressage teams - Industry Press Releases », sur web.archive.org, (consulté le )
- Article et interview, in : Hélène Guillaume, « Fabio d’Angelantonio: «Loro Piana, ce n’est pas posséder, mais porter» », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Prêt à porter: LVMH s'offre 80% du groupe Loro Piana - LExpansion.com », sur web.archive.org, (consulté le )
- (it) « Loro Piana, la famiglia cede un altro 5% di quote », sur lastampa.it, (consulté le )
- Bertille Bayart, « Loro Piana : «Nous n'avons voulu discuter qu'avec Bernard Arnault» », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Richard Heuzé, « Loro Piana, le groupe de luxe italien qui défie la crise », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Vicky Chahine, « Mode - Loro Piana, au fil de l’innovation », sur lepoint.fr, (consulté le )
- [1]
Bibliographie
modifier- Caroline Cox (préf. Cameron Silver), Le luxe en héritage : Secrets d'ateliers des grandes maisons, Dunod, (1re éd. 2013), 285 p. (ISBN 978-2-10-070551-1), « 1924 : Loro Piana », p. 232 à 235.