Longueville (Calvados)
Longueville est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 277 habitants[Note 1].
Longueville | |
Le château de la Magdeleine. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Daniel Joret 2020-2026 |
Code postal | 14230 |
Code commune | 14378 |
Démographie | |
Gentilé | Longuevillais |
Population municipale |
277 hab. (2021 ) |
Densité | 42 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 20′ 24″ nord, 0° 57′ 36″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 50 m |
Superficie | 6,54 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
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Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 844 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 20 km à vol d'oiseau[5], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Longueville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,8 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (70,8 %), terres arables (24 %), zones urbanisées (5,2 %)[13].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous la forme Longavilla en 1008[14].
Le toponyme est issu de l'oïl, adjectif longue et ville (« village »)[14].
Le gentilé est Longuevillais.
Histoire
modifierMoyen Âge
modifierSitué le long de la côte, dans la zone de peuplement dispersé des colons Vikings, le groupement de maisons, fermes et villas formant Longueville apparait entre 936 et 1008. Le (veille de la bataille de Formigny), 3 000 Anglais, conduits par Sir Thomas Kyriell, campèrent sur le plateau de Longueville.
Les impacts de la révolution industrielle
modifierLe village qui s'organise principalement le long de la route de Cherbourg à Caen passant par Isigny et Bayeux (ancienne route nationale 13). Elle comprend deux « noyaux » urbain : l'un autour de l'église, l'autre autour du relais de poste. On comptait à la fin début[pas clair] du XIXe siècle une boucherie, un menuisier charpentier, un bourrelier et trois épiceries. Un hameau (les Madats ou Madais selon les époques) situé au Nord de la commune sur la route de Deux-Jumeaux regroupe plusieurs fermes.
Sous les halles près du relais de poste, toutes les semaines, avait lieu un marché où les fermiers locaux vendaient leurs produits et notamment le beurre. Cette activité est prédominante pour la commune, mais entre 1900 et la fin des années 1920, la situation des producteurs de lait se dégrade lentement provoquant des départs de population de la commune et une crise locale[15].
De nombreuses commissions syndicales se créent et le , la laiterie coopérative d'Isigny des producteurs de beurre et de crème voit le jour.
Il reste à créer une marque : l'idée d'une trayeuse revenant des herbages sur son âne avec ses cannes de cuivre est adoptée : il s'agit d'une célébrité locale de Longueville, Mme Marthe Babeur qui devient l'égérie de la laiterie coopérative[16].
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, forte de 130 coopérateurs, la laiterie traite 20 000 litres de lait par jour et le transforme en beurre, fromages frais et camemberts.
Été 1944
modifierSitué à 7km à l'intérieur de terre du secteur de débarquement d'Omaha Beach, la commune de Longueville a toutefois été touchée par les bombardements qui se sont concentrés sur le littoral. Seul le clocher de l'église a été visé et détruit par la Marine américaine afin d'éviter toute position d'observation ennemie.
Le 115e régiment de la 29e D.I US après les terribles combats du qu'il a mené sur « Omaha-La-Sanglante », a atteint Saint-Laurent-sur-Mer le ; puis il avance directement sur Longueville, libérée par les Américains le (une reconstitution avait été organisée à l'occasion du 60e anniversaire de l'évènement). C'est notamment le lieutenant colonel William E. Warfield qui mène l'assaut, chassant les allemands du village et sécurisant la zone ; il décédera deux jours plus tard durant les combats de Trévières.
Le général Norman Cota vient ensuite en personne avec sa Jeep prendre position à Longueville, en parallèle, des combats sont menés dans tous le secteur et un front est établi au sud de la commune le long de la rivière Aure et des marais face aux grenadiers allemands de la 914e et de la 352e division d'infanterie de la Wehrmacht ; le but étant de sécuriser la RN13 reliant Isigny à Bayeux.
Durant tout l'été 1944, une forte concentration américaine était présente à Longueville et les alentours, notamment par la présence du Port artificiel et l'aérodrome temporaire déployé par l'US Air Force à Formigny ; une antenne médicale américaine sera positionnée sur la commune au mois de juin 1944.
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[18].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2021, la commune comptait 277 habitants[Note 2], en évolution de −8,88 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Au premier recensement républicain, en 1793, Longueville comptait 650 habitants, population jamais atteinte depuis.
Économie
modifierLa commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[23].
Lieux et monuments
modifier- Le monument aux morts.
- Le calvaire.
- L'église Saint-Manvieu a été démolie par plusieurs obus tiré par un destroyer durant la Seconde Guerre mondiale. Ce fut le seul bâtiment touché dans le village avec une autre maison légèrement atteinte. Elle a été reconstruite et inaugurée au début des années 1950.
- Le château de la Magdeleine. La construction fut entreprise en 1776-1777 par M. de Tallevast de la Magdeleine et interrompue pendant la Révolution par le propriétaire. Il ne s'agit pas en fait d'une maison détruite mais bel et bien d'un bâtiment qui n'a pas été achevé.
- Manoir d'Amferville du début du XVIIe siècle. Le manoir est construit en deux temps. Une première au début XVIIe siècle, puis une seconde au XVIIIe siècle. La date de 1692 est gravée sur une porte en chêne. Le domaine fut probablement la possession de la famille Conseil, famille attestée dès 1226. Il prit le nom d'Amferville à la suite du mariage de Marie-Élizabeth Conseil du Mesnil avec Nicolas Vaultier, seigneur d'Amferville.
- La propriété est close par les bâtiments agricoles et un mur d'enceinte relativement bas. L'accès à la cour devait se faire par un porche dont il ne subsiste rien. Le logis seigneurial, de plan rectangulaire, construit en deux parties, est flanqué à l'est d'une tour carrée et d'une tour polygonale à l'arrière. La tour carrée, haute de quatre niveaux arbore une fenêtre à chacun d'eux, alors que la tour polygonale, surmontée d'une girouette, s'éclaire par des petites fenêtres en alignement. Le toit est surmonté par quatre cheminées alignées, et les combles prennent le jour par des lucarnes dont une sculptée. Parmi les bâtiments agricoles disposés autour du logis, à noter la charretterie avec une large porte en anse de panier. Au centre de la cour, on trouve une mare[24].
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Vue nord-ouest.
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Vue sud.
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La nef.
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Le chœur.
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Le monument aux morts.
Activité et manifestations
modifier- La brocante.
- La fête de la musique depuis peu et le méchoui annuel au mois d'août organisé par le Comité des fêtes.
Personnalités liées à la commune
modifier- Éric Navet, médaillé d'or individuel et par équipe aux Jeux équestres mondiaux 1990 à Stockholm. Il a passé son enfance à Longueville, chez son père Alain Navet, précédent maire de la commune.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Longueville et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1424 (ISBN 2600028846).
- « journal hebdomadaire et spécial de tous les événements, bruits et nouvelles du Calvados », Le Bonhomme normand, (ISSN 2022-4354).
- ADTLB (Association de Développement Territorial Local du Bessin), « Histoire des habitants de Longueville », Panneau Communal, (lire en ligne).
- Réélection 2014 : « Longueville (14230) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Municipales à Longueville. Daniel Joret élu maire lors d’une installation agitée », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 46-47.