Liste des vicomtes d'Avignon
La liste des vicomtes d'Avignon présente les personnalités ayant porté le titre de vicomte et gouverné la cité d'Avignon (Xe – XIIe siècle), au cours de la période médiévale. Avignon relève du comté de Provence.
Histoire
modifierXe siècle
modifierAu cours du Xe siècle, Poly (1976) relève que les vicomtes voient leurs attributions modifiées avec l'intégration de la Provence au royaume rodolphien de Bourgogne[1],[2]. Ces nouveaux vicomtes apparaissent aux côtés des comte de Provence et ils ne sont pas associés à une cité particulière, contrairement aux usages antérieurs pour les vice dominici[1],[2]. Le titre n'est pas transmissible[2].
- 916 : Hugues (Uc), aux côtés du comte Boson d'Arles, frère du marquis Hugues[1],[2].
- 962 : Nevolong (Nivion), aux côtés du comte Guilhem/Guillaume I[1],[2].
- 976 : Bermond[2], aux côtés du comte Guilhem/Guillaume II[1],[2].
- 1005/6 : Aufant/Auphant[1] (mort avant 1037)[3].
L'érudit local, Eugène Duprat (1923), rappelle que Manteyer (1908)[3] a cherché « à établir […] qu’il existait une famille de vicomtes avignonnais sur la rive gauche de la Durance, seigneurs de Mézoargues, et une autre famille sur la rive droite de la Durance, seigneurs de Pont-de-Sorgues », semblant confondre deux toponymes[4]. Ce dernier considérait qu'Aufant/Auphant aurait pu être le fils du vicomte Bermond et que les témoins de l'acte de 1041, Rostaing, Amalric, Guillaume, Boniface et Laugier, mentionnés comme vicomtes, seraient ses fils[3]. Duprat (1923) soulignait que l'acte ne précisait aucune filiation[4], tandis que Poly (1976) ne les mentionnent pas. Mazel (2008) ne mentionne que Rostaing, fils d'Aufant, dit vicomte, en 1041 et 1044[2].
XIe – XIIe siècle
modifierMazel (2008) constate qu'une seconde série de vicomtes émerge, sous l'égide des comtes de Provence, au cours des années 1040, à Avignon, ainsi qu'à Sisteron, Gap et Fréjus[2]. Poly (1976) place la création de la vicomté d'Avignon entre 1040 et 1044, correspondant à une passe difficile pour le comte Foulques Bertrand de Provence dans l’administration de son comté[5]. Pour Manteyer, cette nouvelle création correspondait plus précisément au jeune âge du comte et donc à la mise en place d'un pouvoir pouvant garantir une certaine stabilité[6],[7]. La médiéviste Mariacristina Varano (2011) considère quant à elle que la vicomté d'Avignon pourrait être plus ancienne[7]. Bérenger est ainsi présent, à Saint-Victor à Marseille, auprès du comte Bertrand[7].
Le titre est désormais associé systématiquement à une cité et la transmission devient en partie héréditaire[2]. Il semble de plus que dans le cas d'une fratrie nombreuse, les frères se partagent le titre[2]. L'apparition d'une lignée vicomtale à Avignon s'explique en raison du dynamisme de la cité « en termes de prestige, de droits fiscaux, d’activités économiques, de population aussi »[2].
- v. 1044-1063/65 : Bérenger I († v. /65)
- 1065-1090 : Bérenger II (mort après 1065), Guilhem/Guillaume († v. /96), Laugier († v. ), Rostaing/Rostan Bérenger († v. ), fils du précédent.
- 1101/1105 : Ermessende/Ermessen
- la veuve de Rostaing Bérenger rend hommage à la comtesse Adélaïde, pour les trois quarts des châteaux d'Avignon, de Manosque et de Forcalquier.
- 1130-ap. 1146 : Jaufré/Geoffroy, fils des précédents[2].
- ap. 1146-1195 : Bérenger III, fils du précédent[2].
Notes et références
modifier- Poly 1976, p. 45-46.
- Florian Mazel, « Du modèle comtal à la « Châtelainisation ». Les vicomtes provençaux aux Xe et XIIIe siècles », dans Hélène Débax (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l'Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », , 340+293 (ISBN 978-2-85816-942-9, lire en ligne), p. 251-264.
- Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 353-355.
- Eugène Duprat, La Provence dans le haut moyen âge (406-1113), Marseille, Barlatier, , 202 p. (lire en ligne), p. 78-81
- Poly 1976, p. 47.
- Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 379-383.
- Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècle). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix - Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (Ufr Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne [PDF]), p. 235-237.
- Poly 1976, p. 202.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Hélène Débax (dir.), Vicomte et vicomtés. Dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », , 340+293 (ISBN 978-2-85816-942-9, lire en ligne).
- Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Charles Cawley, « Provence - Aix, Marseille AIX. Vicomtes de Sisteron, Vicomtes d'Avignon », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).