Liste des commanderies templières en Sardaigne
Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'Ordre du Temple sur l'île de Sardaigne en Italie.
Histoire et faits marquants
modifierAux XIIe et XIIIe siècles, la Sardaigne, organisée en judicats était confrontée à l'ingérence de deux républiques maritimes rivales, celle de Gênes et celle de Pise[1]. Cette rivalité étant exacerbée par la lutte du sacerdoce et de l'Empire, conflit opposant la papauté et le Saint-Empire romain germanique.
Peu de documents relatifs aux templiers en Sardaigne sont parvenus jusqu'à nous et leur présence a fait l'objet de nombreuses hypothèses. L'auteur Massimo Rassu, qui a publié et collaboré à un certain nombre d'ouvrages sur ce sujet, pense que les templiers ne possédaient qu'une seule commanderie en Sardaigne[2],[N 1]. Cet auteur réfutant ses premières hypothèses publiées en 1996[3],[N 2].
Il existe de nombreux ouvrages à caractère ésotérique qui mentionnent la présence des templiers en d'autres endroits de l'île. Comme le monastère Saint-Jean Baptiste (it) à Thorpeia (Dorgali), qui est parfois indiqué comme possession des templiers[4] mais aucun historien médiéviste n'a pour l'instant confirmé cette hypothèse.
Cependant l'historienne Barbara Frale pense qu'au moment du procès de l'ordre, il y avait une commission indépendante chargée d'enquêter en Sardaigne. Celle-ci était dirigée par l'archevêque d'Arborea et concernait également des possessions dans le diocèse de Porto Torres et de Cagliari[5].
À la fin du XIIIe siècle, les templiers d'Espagne bénéficièrent de plusieurs donations dans l'île lorsque Boniface VIII inféode la Sardaigne au roi d'Aragon, Jacques II mais la république de Pise refusa de céder et l'île ne sera finalement conquise qu'en 1324. Ce fut la naissance du royaume de Sardaigne et de Corse et c'est à ce moment-là que les templiers furent chargés de l'administration de l'hospice Saint-Antoine d'Oristano, utilisant les ressources de la Commanderie San Leonardo de Siete Fuentes pour le faire fonctionner[6]. Mais la possession de ces biens fut de courte durée puisqu'ils furent arrêtés en 1307.
Possessions templières
modifier* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Hospice ⇒ H, Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 3]
Rang | Etablissement | Ville actuelle (ou à proximité) | Observations |
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H | San Antonio d'Oristano | Oristano | Chargé de son administration mais ne leur appartenait pas[6] |
San Giovanni Battista (it) | Dorgali, « Thorpeia » | Hypothèse à confirmer[4] | ||
C | San Leonardo de Siete Fuentes | Santu Lussurgiu | [6] |
Santa Corona d'Errivora | Riola Sardo | L'église, un hospice ?[7],[8] |
Localisation en Sardaigne ... (Liens vers les articles correspondants) | |
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Articles connexes
modifierBibliographie
modifier- (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN 978-88-272-1201-1, lire en ligne), p. 275-?
- (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN 978-88-272-2126-6)
- Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1)
- (it) Barbara Frale, « Lo strano caso del processo ai Templari in Italia », dans Antonio Rigon, Francesco Veronese, L'età dei processi : inchieste e condanne tra politica e ideologia nel '300, Istituto storico italiano per il Medio Evo, , 401 p. (ISBN 978-8-8891-9059-3, lire en ligne), p. 37-57
- (it) Gianfranco Pirodda, Templari a Cagliari : l'origine templare dei culti di Sant'Efisio e di Nostra Signora di Bonaria, Condaghes, , 668 p. (ISBN 978-88-7356-116-3, présentation en ligne)
- (it) Gianfranco Pirodda, La chiesa templare di San Pietro di Nora (Villa San Pietro) : il pellegrinaggio medievale di Sant'Efisio d'Elia, Condaghes, , 238 p. (ISBN 978-88-7356-128-6, présentation en ligne)
- (it) Massimo Rassu, Templari e Ospitalieri in Sardegna, Dolianova (Cagliari), Grafica del Parteolla, , 128 p. (ISBN 978-88-89978-60-3, présentation en ligne)
- (it) Massimo Rassu, Militia Christi e templari in Sardegna, Su Planu, Selargius (CA), Domus de Janas, , 262 p. (ISBN 978-88-88569-93-2, présentation en ligne)
- (it) Maurizio Virdis, Cartulaire (condaghe) du monastère Santa Maria di Bonarcado, Centro studi filologici sardi, , 390 p. (ISBN 978-88-8467-094-6, présentation en ligne)
Notes
modifier- établissement chargé de centraliser les ressources produites et d'administrer les possessions de l'ordre. Cela ne signifie pas que les templiers ne possédaient que cet établissement. Il pourrait s'agir également d'une commanderie principale, chef-lieu de la baillie de Sardaigne.
- Cet auteur, ingénieur en architecture et urbanisme n'est pas un historien médiéviste mais il est le seul à avoir publié des ouvrages dédiés exclusivement aux templiers en Sardaigne et il continue ses recherches débutées en 1996.
- La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
Références
modifier- Michel Kaplan et Patrick Boucheron, Moyen âge : XIe-XVe siècle, vol. 2, Editions Bréal, , 397 p. (ISBN 978-2-85394-732-9, présentation en ligne), p. 45
- Rassu 2008, p. 36-41
- (it) Massimo Rassu, Nuove ipotesi sui Templari in Sardegna, Grafica del Parteolla, , 1114 p. et (it) Massimo Rassu, Ipotesi sui Templari in Sardegna, Artigianarte, , 120 p.
- (it) Gianfranco Pirodda, « Alcuni elementi per la identificazione sul territorio degli insediamenti dei Templari », Quaderni Bolotanesi, no 26, , p. 189
- Frale 2009, p. 49-50
- Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 275-277
- Pirodda 2008
- Virdis 2002, p. 311, charte N° 115.3