Lingeard
Lingeard est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 87 habitants[Note 1].
Lingeard | |
L'église Saint-Sauveur. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
Michel Mary 2020-2026 |
Code postal | 50670 |
Code commune | 50271 |
Démographie | |
Gentilé | Lingeardais |
Population municipale |
87 hab. (2021 ) |
Densité | 24 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 44′ 20″ nord, 1° 01′ 35″ ouest |
Altitude | Min. 110 m Max. 287 m |
Superficie | 3,65 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Isigny-le-Buat |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierLa commune est au nord du Mortainais. Son bourg est à 4,5 km au sud-est de Saint-Pois, à 8,5 km au nord de Juvigny-le-Tertre, à 12 km à l'ouest de Sourdeval et à 19 km au sud-ouest de Vire[1].
Couvrant 365 hectares, le territoire de Lingeard est le moins étendu du canton de Saint-Pois.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 094 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët à 18 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 929,5 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Lingeard est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (42,3 %), prairies (39,4 %), forêts (18,1 %), terres arables (0,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Lengehart en 1369-1370 et Laingehart, Laingehard en 1401[15].
Il s'agit sans doute de l'anthroponyme Engehart, variante du nom de personne Enguehart fréquent en Normandie. Il remonte au germanique Ingehard(us)[15] (variante Ingohart[16]). Le L initial représente l'article défini masculin qui s'est agglutiné selon un processus fréquent en toponymie, d'où *L'engehard devenu Lengehard. Les formations toponymiques Le Grippon, Le Guislain, etc. sont analogues[15].
Le gentilé est Lingeardais.
Histoire
modifierLa seigneurie formait une vavassorie possession à l'origine de la famille de Crux[17].
Le , Louis de Frotté, commandant en chef de l'armée catholique et royale — les chouans de Normandie —, bivouaque autour du château du Mesnil-Tôve quand il se fait attaquer par 120 Républicains, qui viennent de piller le château de Lingeard. Les Chouans menés par Bellavidès et Saint-Paul de Lingeard mettront les Républicains en fuite[18].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[21].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].
En 2021, la commune comptait 87 habitants[Note 2], en évolution de +8,75 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Lingeard a compté jusqu'à 331 habitants en 1841.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Sauveur du XVIIIe siècle. Abside 1856, et pierres tombales debout (1749)[17]. Elle abrite une Vierge à l'Enfant du XVe et un calice et sa patène du XVIIIe classés au titre objet aux monuments historiques[26],[27], un maître-autel et son retable du XVIIIe, un bas-relief, christ en croix (XIVe-XVe), les statues saint Contest, évêque du XIVe, sainte Marguerite du XVe[28].
- Château de Lingeard (XVIIIe siècle), avec chapelle et pigeonnier circulaire. Il est bâti en 1753 par Charles-Eugène de Saint-Paul (1729-1806), seigneur de Lingeard, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis. Il est pillé en 1795. Au centre des deux façades a été posée une immense lucarne Napoléon III d'inspiration Louis XIII[28]. Le parc du château est inscrit à l'IGPC[29].
- Petit manoir XIXe siècle.
- Croix de cimetière (XVIIe siècle).
- Croix de chemin (XIXe siècle) et du Grand Verbois (XVIIIe siècle), vers Saint-Michel.
- Maisons aux linteaux datés 1826, 1837, 1870…
- Ruines d'un moulin.
- Bois du château. Situé sur un chemin de randonnée, il est ouvert aux promeneurs.
-
L’église Saint-Sauveur. -
Le château. -
Le monument aux morts.
Activité et manifestations
modifierPersonnalités liées à la commune
modifierComte Charles-Nicolas de Saint-Paul de Lingeard ( - ), colonel des armées royales de l'ouest qui s'est illustré pendant la chouannerie normande. Revenu d'émigration en 1794, il fut conseiller général de la Manche de 1825 à 1830 et maire de Lingeard de 1826 à 1830.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 123.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 379.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Lingeard sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Lingeard et Saint-Hilaire-du-Harcouët », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Saint-Hilaire-du-H » (commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Saint-Hilaire-du-H » (commune de Saint-Hilaire-du-Harcouët) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Lingeard ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 146.
- Site de Nordic Names (lire en anglais).
- Delattre, 2002, p. 123.
- Gautier 2014, p. 342.
- « Le point dans les cantons renouvelables », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Ouest-france.fr - Michel Mary élu maire de Lingeard » (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Lingeard (50670) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50000594, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Calice, patène », notice no PM50001473, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Gautier 2014, p. 379.
- « Parc du château », notice no IA50000217, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.