Ligne de Montréjeau - Gourdan-Polignan à Luchon

ligne de chemin de fer française

La ligne de Montréjeau - Gourdan-Polignan à Luchon est une ligne de chemin de fer française, à voie unique, qui relie Montréjeau sur la ligne de Toulouse à Bayonne à la station thermale de Bagnères-de-Luchon.

Ligne de
Montréjeau - Gourdan-Polignan
à Luchon
Image illustrative de l’article Ligne de Montréjeau - Gourdan-Polignan à Luchon
La ligne à son arrivée en gare de Luchon.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Montréjeau, Bagnères-de-Luchon
Historique
Mise en service 1873
Électrification 1925 (ligne désélectrifiée)
Désélectrification 2018
Concessionnaires Midi (1865 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 668 000
Longueur 35,6 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Anciennement électrifiée en 1 500 V cc
Pente maximale 15 
Nombre de voies Voie unique
Signalisation CAPI
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Suspendu depuis le

Elle constitue la ligne 668 000 du réseau ferré national.

Les circulations sont suspendues depuis le , du fait du mauvais état de l'infrastructure. La réouverture est prévue pour 2025, après un investissement de 67 millions d'euros par la Région Occitanie[1].

Historique

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Genèse et ouverture

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La ligne a été concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par décret impérial le [2].

La déclaration d'utilité publique et la concession définitive à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne, du chemin de fer de Montréjeau à Bagnères-de-Luchon, sont décrétées le 14 décembre 1865[3]. Le tracé prévu se détache de la ligne de Toulouse à Bayonne près et en avant de la station de Montréjeau, puis il doit passer par Bertren et Marignac avant d'arriver à Bagnères-de-Luchon[3].

La ligne est ouverte le .

Exploitation

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Le service ferroviaire voyageurs de l'année 2014 est constitué d'un aller-retour ferroviaire TER Midi-Pyrénées quotidien, complété par six allers et cinq retours en autocar TER du lundi au samedi (quatre allers et trois retours le dimanche). Un train Intercités de nuit y circule également, dans le sens Paris – Luchon le vendredi et Luchon – Paris le dimanche, complété par un aller-retour le samedi de janvier à mars. Il circule quotidiennement les mois de juillet et août[4].

Fermeture

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Invoquant des raisons de sécurité, Réseau ferré de France et la SNCF suspendent les circulations ferroviaires à partir du en raison du vieillissement de divers éléments et de leur détérioration par des intempéries. Il est prévu que cette situation doit durer le temps qu'une enquête soit réalisée par un cabinet indépendant[5],[4].

En , Carole Delga, présidente de la nouvelle région Occitanie, annonce qu'une proposition de « renouvellement de la voie entre Montréjeau et Luchon » est inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée plénière du . Par ailleurs, un « comité de pilotage » doit examiner la version définitive du compte rendu de l'enquête indépendante le en préfecture de Toulouse[6].

En raison de l'état préoccupant des poteaux caténaire, la ligne est désélectrifiée à partir du . Cette opération est accompagnée du débroussaillage et de l'élagage aux abords des voies, notamment près des passages à niveau et des gares. La réouverture de la ligne est alors annoncée pour la fin de l'année 2020[7]. Cette réouverture devait être confirmée à l'occasion de la signature de la nouvelle convention entre SNCF Mobilités et la région Occitanie le [8],[9]. Le projet est néanmoins en attente à l'été 2018, en raison de la forte augmentation du coût estimé des travaux à mener par SNCF Réseau[10]. La réouverture de la ligne pour 2024 est évoquée en 2022[11], les travaux et la pose des rails sont effectués en 2024.

Transfert de gestion

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Le , SNCF Réseau transfère la gestion de la ligne à la région Occitanie à partir du point kilométrique 104+804. Ce transfert de gestion est acté par la signature de deux conventions : une convention administrative de transfert de gestion et une convention technique d'application. La ligne reste la propriété de l'État[note 1][12].

Caractéristiques

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Carte détaillée de la ligne.

La ligne a un profil difficile, notamment en raison de la différence d'altitude entre les gares d'extrémités : 422 mètres à Montréjeau et 619 mètres à Luchon. Les pentes maximales sont de 17 mm/m dans le sens impair et de 15 mm/m dans le sens pair[13].

En gare de Montréjeau - Gourdan-Polignan, elle est établie en parallèle avec la ligne de Toulouse à Bayonne, dont elle s'écarte par une courbe sur la droite dès la sortie de la gare. Établie sur un axe sud-sud-est elle rejoint la vallée de la Garonne à Labroquère et franchit la rivière pour remonter son cours sur sa rive gauche. Elle passe Loures-Barousse, franchit l'Ourse et passe la gare de Saléchan - Siradan avant de traverser le viaduc de Fronsac, qui lui permet de passer sur la rive droite de la Garonne[14],[15].

Cette ligne est à voie unique depuis l'origine. Elle comportait quatre évitements (Lourès-Barbazan, Saléchan - Siradan, Marignac-St-Béat et Cier-de-Luchon) ; seul celui de Marignac-St-Béat subsiste.

Elle a été électrifiée par la compagnie du Midi en 1 500 V continu (mise en service le ). La caténaire est alimentée par deux sous-stations, la première est située à Montréjeau et la seconde au PK 132,8, peu avant la gare de Cier-de-Luchon. Nonobstant, cette caténaire a été désinstallée en 2017[7].

Gares et haltes

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Lors de la suspension du trafic en 2014, la ligne disposait de quatre arrêts en service : les haltes de Loures - Barbazan, Saléchan - Siradan, et Marignac - Saint-Béat, et la gare de Luchon terminus de la ligne.

Depuis 2014 le bâtiment voyageurs de la gare de Luchon est toujours ouvert, sauf ponctuellement[16], avec un guichet pour les titres de transport de la ligne de cars, à tarification SNCF, Luchon-Montréjeau-Toulouse. Outre de nombreux arrêts, les cars desservent les trois anciennes haltes[17].

 
La gare de Luchon.

Ouvrages d'art

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Elle ne comporte qu'un seul court tunnel long de 69 mètres, celui du Cap-del-Mail, mais de nombreux viaducs et ponts surplombant, dans certains cas, la vallée.

Exploitation

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L'exploitation ferroviaire est suspendue depuis [6]. Elle est remplacée par un transfert routier de la ligne en attendant une remise en service vers mai 2025. Il est prévu par la région Occitanie d'en faire, pour sa réouverture, une ligne « test » pour l'exploitation des trains à hydrogène en France[18],[19],[20].

  1. Contrairement à ce qu'indiquent de nombreux médias et la région Occitanie sur son site Internet, la région n'est pas devenue propriétaire de la ligne. Celle-ci reste la propriété de l'État. Seule sa gestion a été transférée de SNCF Réseau à la région Occitanie.

Références

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  1. « Une ligne de chemin de fer va rouvrir en Haute-Garonne : on vous dit où », sur actu.fr, (consulté le )
  2. « no 11553 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 153 - 158 (lire en ligne).
  3. a et b Annales des ponts et chaussées / 2 : mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1865 p. 792 intégral (consulté le 19 novembre 2011).
  4. a et b « Suspension des circulations ferroviaires entre Montréjeau et Luchon à partir du 18 novembre 2014 (communiqué de presse) », sur Réseau ferré de France, (consulté le ).
  5. Helene Menal, « Haute-Garonne: Les rails sont trop vieux, le TER est supprimé », 20minutes.fr,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Véronique Bavencove, « Exclusif : la ligne SNCF Montréjeau-Luchon va rouvrir », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b Rail Passion no 240 (), brèves, p. 9 : « Montréjeau - Luchon : dépose de la caténaire ».
  8. « Convention TER : les inquiétudes des cheminots », La Dépêche, 10 mars 2018 (consulté le 11 mars 2018).
  9. « A Toulouse, la SNCF rouvre des petites lignes », BFM Business, 9 mars 2018 (consulté le 11 mars 2018).
  10. Véronique Bavencove, « Ligne de train Montréjeau-Luchon : Carole Delga s'insurge contre le coût avancé par la SNCF », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Haute-Garonne. 10 ans après sa fermeture, cette ligne de train va rouvrir au cœur des Pyrénées », sur actu.fr, (consulté le )
  12. « Convention de transfert de gestion de lignes d'intérêt local ou régional à faible trafic du réseau ferré national portant sur la ligne ferroviaire Montrejeau-Luchon du pk 104,804 au pk 139,522 », sur laregion-webdelib.digitechcloud.fr (consulté le )
  13. Profil en long de la ligne de Montréjeau - Gourdan-Polignan à Luchon (Wikimidi)
  14. « Carte topographique (IGN) », sur Géoportail (consulté le ).
  15. Carnet de profils et schémas : SNCF région sud-ouest, SNCF, (lire en ligne), Planche 191 : Ligne de Montréjeau-Gourdan-Polignan à Luchon.
  16. Véronique Bavencove, « La gare de Luchon fermée durant quelques jours faute d'argent », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Horaires Luchon-Montréjeau-Toulouse », sur SNCF, (consulté le ).
  18. Pierrick Merlet, « Le train à hydrogène va être testé près de Toulouse », La Tribune,‎ (lire en ligne)
  19. Hugues-Olivier Dumez, « La région Occitanie va commander des trains à hydrogène, une première en France », Actu Toulouse,‎ (lire en ligne)
  20. Rémi Amalvy, « La région Occitanie veut être la première à utiliser les TER à hydrogène d'Alstom », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • « La ligne Montréjeau - Luchon a 130 ans », Connaissance du Rail, no 262,‎ ,
  • Jacques Bergeon, La ligne ferroviaire Montrejeau- Luchon : 1873-2014 (tiré à part d'un extrait de l'ouvrage « Petits trains du haut-Comminges » augmenté d'un chapitre consacré aux solutions pour une sauvegarde de la ligne), Éditions Lacour, , 23 p. (ISBN 9782750436858, présentation en ligne).

Articles connexes

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